Une émissaire américaine a rencontré des responsables des talibans (presse)

L'émissaire des Etats-Unis pour l'Asie du Sud, Alice Wells, a rencontré des responsables des talibans afghans au Qatar pour évoquer la perspective d'un processus de paix en Afghanistan, rapporte jeudi le Wall Street Journal. 

Interrogé par l'AFP, le département d'Etat américain a confirmé jeudi que cette diplomate s'était rendue cette semaine à Doha, où elle a rencontré des membres du gouvernement du Qatar "pour discuter des avancées récentes vers un processus de paix dirigé par les Afghans". "Elle a eu de bonnes réunions", avait dit mardi la porte-parole de la diplomatie américaine Heather Nauert, expliquant qu'une des raisons de son déplacement était de "saluer le soutien du gouvernement" qatari "à la paix en Afghanistan".

Un responsable du département d'Etat n'a en revanche pas souhaité évoquer d'autres réunions "à ce stade", sans démentir clairement une telle rencontre avec des talibans.

"Les Etats-Unis explorent toutes les voies pour promouvoir un processus de paix en coordination étroite avec le gouvernement afghan", s'est borné à dire ce responsable. "Toute négociation sur l'avenir politique de l'Afghanistan devra se dérouler entre les talibans et le gouvernement afghan", a-t-il ajouté, semblant ainsi signifier que le rôle de la diplomatie américaine, si tant est qu'une réunion ait bien eu lieu, se limite à jouer les facilitateurs pour de futures discussions.

Les talibans ont ouvert un bureau au Qatar en juin 2013 pour y mener des négociations discrètes avec les Etats-Unis. Si l'initiative avait à l'époque pris fin un mois plus tard, ce bureau existe toujours. En mars, les talibans avait appelé les Américains à "discuter directement" avec leurs représentants à Doha pour mettre fin au plus long conflit de l'histoire des Etats-Unis, tentant au passage de court-circuiter le gouvernement afghan, qu'ils jugent illégitime. 

Les Etats-Unis ont appelé ces derniers mois les talibans à saisir la main tendue du président afghan Ashraf Ghani, qui leur a proposé un processus de paix qui respecte, aux yeux des Américains, leur "dignité". Washington, qui entrevoit une possible issue diplomatique au conflit 17 ans près son intervention armée qui a suivi les attentats du 11 septembre 2001, a aussi salué avec insistance le récent cessez-le-feu, inédit depuis le début de la guerre.

Même s'il n'a duré que trois jours, mi-juin, "si on peut avoir un cessez-le-feu qui dure quelques jours, peut-être qu'on peut en avoir un autre un peu plus long, et cela redonne espoir aux Afghans", avait dit mardi la porte-parole du département d'Etat.