Détenu frappé au tribunal de Paris : un policier inculpé

Un policier stagiaire qui avait été filmé début juin en train de frapper un détenu dans l'enceinte du tribunal de grande instance de Paris a été inculpé pour violences et libéré sous contrôle judiciaire samedi, a-t-on appris de source judiciaire. Après 48 heures d'audition par la "police des polices" française (IGPN), il a été présenté à un juge d'instruction dans le cadre de l'ouverture d'une information judiciaire pour "violences et faux par personne dépositaire de l'autorité publique". Il a été inculpé pour les faits présumés de violences, et reste soupçonné de "faux" concernant la rédaction d'un rapport de police, selon une source proche du dossier.

Le policier en question est en outre soumis à un contrôle judiciaire qui lui interdit d'exercer des fonctions au sein du tribunal et sur la voie publique, a précisé la source judiciaire.  Ce gardien de la paix stagiaire avait été suspendu jeudi par le ministre de l'Intérieur, et placé en garde à vue quelques heures après la révélation de cette vidéo sur un site internet, la-bas.org, relayée ensuite sur les réseaux sociaux.

La vidéo, d'une durée de près de six minutes, montre un homme - qui devait être jugé en comparution immédiate pour vol - qui semble refuser de retourner dans sa cellule. Après environ 45 secondes de lutte au corps à corps, le policier qui l'escorte l'immobilise et le menotte. Il le ramène violemment jusque dans sa cellule, avant de lui asséner des coups de pied alors qu'il est au sol et menotté, sous le regard de deux de ses collègues arrivés en renfort et qui l'éloignent ensuite.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a condamné jeudi "avec la plus grande fermeté ce comportement inadmissible qui vient nuire à l'image de l'ensemble des forces de sécurité". 

Dans la foulée de la diffusion des images le parquet avait ouvert deux enquêtes confiées à l'IGPN : une première visant les violences et des soupçons de "faux", et une seconde pour "introduction frauduleuse dans un système automatisé de données", pour établir les conditions de l'extraction et de la transmission des images de vidéosurveillance.