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Ethiopie: HRW dénonce des tortures contre des séparatistes somaliens

Les prisonniers soupçonnés d'appartenir à un groupe séparatiste de la région somalienne de l'Éthiopie subissent des tortures et des viols dans une prison tenue secrète, a accusé jeudi l'ONG Human Rights Watch, réclamant l'ouverture d'une enquête.
Selon un rapport de 88 pages de l'ONG, les membres suspectés du Front national de libération de l'Ogaden (ONLF) forment l'essentiel de la population de la prison "Jail Ogaden", où la plupart des prisonniers sont détenus arbitrairement et sans inculpations, et subissent divers abus, dont la privation de nourriture.
Ces exactions sont commises par les forces de sécurité régionales, appelées la police Liyu, avec l'autorisation du gouvernement de la région somalienne, a ajouté HRW, qui a documenté des abus commis entre 2011 et début 2018 en interrogeant près de 100 personnes, dont d'anciens détenus et membres des forces de sécurité.
"On ne peut pas suffisamment souligner le niveau de torture et d'abus à Jail Ogaden", a affirmé Felix Horne, chercheur de HRW et cité dans un communiqué.

Le nouveau Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, entré en fonction en avril, "doit continuer à condamner publiquement la torture et agir contre Jail Ogaden pour montrer sa détermination à en finir avec la torture et l'impunité", a estimé le chercheur.
"L'horrible situation qui est celle de Jail Ogaden requiert immédiatement une enquête transparente sur les actes du président régional, ceux d'autres responsables de la région somalienne, et ceux de la police Liyu", a réclamé M. Horne.

Les défenseurs des droits de l'homme accusent depuis de nombreuses années les forces de sécurité éthiopiennes d'exactions, essentiellement contre des groupes rebelles qui ont visé le parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF).
Dès son entrée en fonction, M. Abiy a cherché à mettre un terme aux insurrections de groupes séparatistes ainsi qu'à diverses violations des droits fondamentaux.
En juin, il a publiquement reconnu des actes de torture commis par les services de sécurité en les décrivant comme une forme de "terrorisme". Il a également soutenu une loi pour décriminaliser les groupes armés tels que l'ONLF.

Le nombre d'attentats perpétrés par l'ONLF a diminué depuis l'offensive des autorités éthiopiennes contre ce mouvement, lancée à la suite de l'attaque menée en 2007 par ces séparatistes sur les installations d'une société pétrolière chinoise, qui avait fait 77 morts.
En 2017, la Somalie a remis à l'Éthiopie le commandant de l'ONLF, Abdikarim Muse.
La région somalienne d'Éthiopie est la deuxième plus étendue du pays. Limitrophe avec la Somalie et le Kenya, elle est l'une des plus instables d'Éthiopie.

Des combats interethniques ont éclaté fin 2017 le long de la frontière que partagent les régions somalienne et oromo, faisant des centaines de morts et plus d'un million de déplacés.

Les prisonniers soupçonnés d'appartenir à un groupe séparatiste de la région somalienne de l'Éthiopie subissent des tortures et des viols dans une prison tenue secrète, a accusé jeudi l'ONG Human Rights Watch, réclamant l'ouverture d'une enquête. Selon un rapport de 88 pages de l'ONG, les membres suspectés du Front national de libération de l'Ogaden (ONLF) forment l'essentiel...