Des milliers d'Espagnoles en colère ont de nouveau manifesté vendredi devant le tribunal de Navarre (nord), contre le jugement disculpant de "viol" cinq hommes qui se qualifiaient eux-mêmes de "meute", en les condamnant seulement pour "abus sexuel" et "abus de faiblesse".
Vendredi matin, les manifestantes devant le palais de justice de Pampelune où le jugement avait été rendu, ont crié "ce n'est pas un abus sexuel, c'est un viol", selon des images de télévision.
Des pancartes rebaptisaient le bâtiment "palais de l'injustice", d'autres arboraient le slogan "moi, oui, je te crois", à l'attention de la victime de 18 ans ayant dénoncé le "viol" collectif.
Cinq Sévillans, âgés de 27 à 29 ans, se surnommant eux-mêmes "la meute", ont été condamnés à neuf ans de prison pour le délit d'"abus sexuel" sur une jeune Madrilène de 18 ans pendant les fêtes de la San Fermin de l'été 2016, aggravé d'"abus de faiblesse".
Mais les juges n'ont pas retenu le viol, pour lequel le Code pénal espagnol stipule qu'il doit y avoir eu "intimidation" ou "violence".
Le gouvernement espagnol a annoncé vendredi qu'il allait étudier l'éventualité d'une réforme du Code pénal sur ce point.
Le gouvernement de la région de Navarre, partie civile au procès, a indiqué dans un communiqué qu'il ferait appel du jugement, car il "partage le mécontentement des citoyens qui majoritairement ont exprimé leur indignation contre ce jugement".
Le parquet de Navarre a également annoncé qu'il contesterait ce jugement en appel, lui qui maintient que "les faits sont constitutifs du délit d'agression sexuelle (viol) et non pas seulement d'abus sexuel".
De grandes manifestations contre ce jugement avaient déjà eu lieu jeudi soir, notamment en Navarre, à Barcelone et à Madrid.
Le Mouvement féministe de Pampelune a déjà convoqué une autre manifestation pour samedi, en déplorant que la justice n'ait pas pris "en compte l'intimidation, alors que la femme se trouvait seule, dans une entrée d'immeuble, agressée par cinq hommes à la fois".
Les membres de "la meute" s'étaient envoyé sur un groupe de messagerie Whatsapp une vidéo des faits accompagnée du message: "en train d'en baiser une à cinq".
Leurs défenseurs soutenaient que la jeune femme était consentante puisque qu'elle n'avait jamais semblé dire "non" à l'image.
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