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Macron choisit la fermeté après une mobilisation sociale en demi-teinte

Au lendemain d'une manifestation en France qui n'a pas eu le succès escompté par les syndicats, la police a levé vendredi le blocage d'un lieu emblématique de la contestation des étudiants, exemple de la fermeté du président Emmanuel Macron face à la fronde sociale.

Une centaine de policiers sont intervenus pour lever le blocage du site universitaire de Tolbiac, dans le sud de Paris, occupé depuis le 26 mars, essuyant des jets de bouteilles de verre et d'autres projectiles.

Le syndicat UNI (classé à droite) a salué l'évacuation, tandis que l'Unef, deuxième syndicat étudiant, a condamné le recours à la force, symbole selon lui d'un "mépris" pour le mouvement étudiant.
Depuis plusieurs semaines, quatre universités sur 70 sont totalement bloquées en opposition à une nouvelle loi sur l'accès à la faculté accusée d'instaurer une "sélection".
Jeudi dans la soirée, les forces de l'ordre ont également débloqué l'université de Strasbourg (est). Les écoles de Sciences Po de Rennes (ouest) et Lille (nord) étaient de nouveau bloquées vendredi, certaines partiellement, mais celle de Paris a rouvert à la suite d'une décision des étudiants.
De nombreux étudiants ont manifesté vendredi à travers la France, aux côtés de cheminots notamment, pour dénoncer plusieurs réformes du président Macron.

Mais la mobilisation, qui voulait une "convergence" des luttes afin de faire front commun aux réformes Macron, n'a pas mobilisé autant que l'espérait la CGT, organisatrice et premier syndicat de France.
Sur l'ensemble de la France, 119.500 personnes ont manifesté, selon les autorités ; 300.000 selon la CGT. C'est nettement moins que lors de la dernière journée de mobilisation des cheminots et fonctionnaires du 22 mars, qui avait rassemblé 500.000 personnes selon le syndicat et 323.000 selon la police.

"Macron en force, manifs en baisse", "Social : ça casse mais ça passe", titrait vendredi le quotidien de gauche Libération. "Comme si l'opinion gagnée par l'espoir d'une reprise de l'activité, d'une baisse du chômage et d'une modernisation de l'économie préférait laisser faire le gouvernement plutôt que se lancer dans un blocage général des réformes, même si ces réformes souvent sont, en fait, des sacrifices", estime un édito du quotidien.

A quelques semaines du premier anniversaire de son arrivée au pouvoir, le 14 mai 2017, le président Macron est vivement critiqué et ces différentes contestations sociales sont un gros test pour sa présidence.
La gronde est particulièrement vive à la SNCF. L'opérateur français du rail est secoué par un mouvement de protestation contre la réforme du rail qui met notamment fin à la garantie de l'emploi pour les nouveaux cheminots. Cette réforme est "nécessaire" et sera "conduite jusqu'à son terme", avait martelé jeudi la ministre des Transports Elisabeth Borne.

"Détermination tranquille"
Après un trou d'air en mars, Emmanuel Macron et le Premier ministre Edouard Philippe connaissent malgré tout un regain de popularité en avril, selon un sondage BVA diffusé vendredi. Avec 43% d'avis favorables, soit trois points de plus qu'en mars, M. Macron retrouve son niveau de février.

Face à la contestation, le gouvernement choisit la fermeté. Son porte-parole Benjamin Griveaux a ainsi répété que les négociations sur la réforme de la SNCF se dérouleraient avec la ministre des Transports et non le Premier ministre comme les syndicats l'ont réclamé.

M. Philippe a de plus réaffirmé jeudi l'intention d'aller, "avec une immense détermination tranquille", au bout de l'évacuation de Notre-Dame-des-Landes (ouest), où des occupants illégaux de terrains initialement destinés à la construction d'un aéroport sont visés par une opération massive d'expulsion.

"Aujourd'hui, on a les retraités, les fonctionnaires, la SNCF, (...), les étudiants, mais ce qu'on voit, c'est plus une addition des luttes et non pas une coagulation", a commenté auprès de l'AFP Vincent Thibault, chercheur de l'institut de sondage Elabe.
"Reagan a affronté les aiguilleurs du ciel, Thatcher les mineurs et Emmanuel Macron veut l'emporter sur les cheminots. Surmonter cet obstacle, c'est faire sauter le principal verrou avant une réforme de plus grande envergure comme celle de retraites", estime dans le quotidien Le Monde Stéphane Sirot, professeur à l'université de Cergy-Pontoise, près de Paris, en référence au prochain grand chantier auquel M. Macron a promis de s'attaquer.

Au lendemain d'une manifestation en France qui n'a pas eu le succès escompté par les syndicats, la police a levé vendredi le blocage d'un lieu emblématique de la contestation des étudiants, exemple de la fermeté du président Emmanuel Macron face à la fronde sociale.Une centaine de policiers sont intervenus pour lever le blocage du site universitaire de Tolbiac, dans le sud de Paris,...