Les autorités russes, confrontées à une hémorragie financière après l'introduction de nouvelles sanctions par les Etats-Unis, ont cherché mardi à rassurer, assurant que la "stabilité financière" n'était pas menacée et se disant prêtes à agir si besoin.
Les nouvelles mesures américaines, qui visent de puissants oligarques et les entreprises qu'ils contrôlent, ont entraîné un lundi noir à la Bourse de Moscou, qui a coûté aux marchés russes plus de 10 milliards d'euros de capitalisation boursière.
Si les indices boursiers évoluaient mardi matin en ordre dispersé, la monnaie russe s'enfonçait à ses plus bas niveaux depuis 2016, le rouble ayant perdu au total environ 8% de sa valeur face au dollar depuis le début de la semaine.
"La banque centrale dispose d'un large éventail d'instruments à sa disposition pour agir dans les situations où apparaissent des risques pour la stabilité financière. A notre avis, il n'y a pas de tels risques actuellement, il n'y a pas de nécessité d'avoir recours à des mesures systémiques", a assuré la présidente de la banque centrale Elvira Nabioullina lors d'une conférence économique à Moscou.
"Bien sûr, nous allons suivre la situation, en cas de nécessité nous effectuerons de possibles correctifs", a-t-elle poursuivi.
A ses côtés, le ministre de l'Economie, Maxime Orechkine, a souligné que la banque centrale disposait de tout "l'arsenal" nécessaire pour agir si besoin mais qu'il n'était "pas nécessaire" d'y avoir recours actuellement.
"La macro-économie et les marchés financiers vont tenir", a-t-il assuré, relevant que la situation actuelle constituait un "bon test" pour "l'édifice économique" bâti par les autorités pour adapter la Russie ces dernières années, dans un contexte de sanctions occidentales et de faibles prix des hydrocarbures.
Ainsi, l'évolution libre du cours du rouble "absorbe les chocs", a-t-il expliqué.
L'économie russe est sortie fin 2016 de deux ans de récession due aux sanctions introduites en raison de la crise ukrainienne et à l'effondrement des prix des hydrocarbures, dont le pays est très dépendant.
Cette reprise est cependant restée limitée, freinée par des éléments structurels comme la situation démographique.
Annoncées vendredi avec l'objectif de punir Moscou, notamment pour ses "attaques" contre "les démocraties occidentales", les nouvelles sanctions américaines ciblent 38 personnes et entreprises qui ne peuvent plus faire d'affaires avec des Américains, notamment sept Russes désignés comme des "oligarques" proches du Kremlin.
Parmi ces multimilliardaires figure Oleg Deripaska, dont le groupe Rusal, l'un des premiers producteurs mondiaux d'aluminium, a perdu la moitié de sa valeur lundi à la Bourse de Hong Kong.
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