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Des experts de l'Onu demandent l'arrêt des exécutions en Egypte

L'Egypte doit suspendre les exécutions de détenus tant qu'elle n'a pas réévalué toutes les condamnations à mort prononcées ces dernières années et rejugé les suspects condamnés à l'issue de procès inéquitables, ont estimé vendredi cinq experts des droits de l'homme des Nations unies.

Selon l'organisation Human Rights Watch (HRW), des tribunaux militaires égyptiens ont jugé plus de 15.000 civils depuis trois ans et prononcé des centaines de condamnations à mort à l'issue de procès de masse qui n'ont parfois duré que quelques minutes.

La plupart des suspects étaient poursuivis pour appartenance à l'organisation des Frères musulmans, interdite et considérée comme terroriste par Le Caire depuis que le président Mohamed Morsi, qui en était issu, a été renversé par l'armée en 2013, ou pour participation présumée à une insurrection islamiste armée particulièrement active dans le Nord-Sinaï.

En 2017, la Cour de cassation a confirmé au moins 22 peines capitales et la Cour d'appel militaire 19 supplémentaires, qui ont été mises à exécution.

Selon les défenseurs des droits de l'homme, la plupart des condamnations ont été prononcées à l'issue de procès bâclés, sans respect des droits de la défense, ou à la suite d'aveux arrachés sous la torture. "Nous avons porté de nombreux cas précis à l'attention des autorités égyptiennes et nous continuons à être alertés. A la lumière de ces accusations graves répétées, nous appelons le gouvernement à suspendre toutes les exécutions", disent les experts de l'Onu dans un communiqué. "Les autorités devraient faire en sorte que toutes les condamnations soient passées en revue et, quand elles ont résulté de procès inéquitables, s'assurer que les personnes concernées bénéficient de nouveaux procès pendant lesquels les obligations de l'Egypte en matière de droits de l'homme seront pleinement respectées", ajoutent-ils.

Les cinq experts, tous rapporteurs du Conseil des droits de l'homme de l'Onu, soulignent dans leur communiqué que la peine de mort devrait être réservée aux crimes les plus graves et ne devrait être prononcée qu'au terme d'un processus judiciaire irréprochable. "Nous sommes particulièrement inquiets de la tendance qui semble se poursuivre consistant à prononcer la peine capitale sur la base de preuves obtenues sous la torture ou les mauvais traitements, souvent pendant une période de disparition forcée (des suspects)", écrivent-ils.

Les experts sont José Antonio Guevara Bermúdez, Agnès Callamard, Bernard Duhaime, Nils Melzer et Fionnuala D. Ní Aoláin. Ils rendent compte au Conseil sur les questions de détention arbitraire, exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées, torture et protection des droits humains dans le cadre de la lutte antiterroriste.

L'Egypte doit suspendre les exécutions de détenus tant qu'elle n'a pas réévalué toutes les condamnations à mort prononcées ces dernières années et rejugé les suspects condamnés à l'issue de procès inéquitables, ont estimé vendredi cinq experts des droits de l'homme des Nations unies.Selon l'organisation Human Rights Watch (HRW), des tribunaux militaires égyptiens ont jugé plus de...