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France : la mobilisation des gardiens de prison se poursuit sous tension

La mobilisation des surveillants de prison se poursuivait vendredi en France, marquée par une nouvelle agression sur deux gardiens par trois détenus, dont un suivi pour radicalisation, et des heurts entre gardiens et forces de l'ordre.

Deux surveillants ont été blessés, dont un touché à la gorge d'un coup de couteau, par trois détenus à la maison d'arrêt de Borgo (Corse, sud). Cette agression a été qualifiée de "grave" et "intolérable" par la ministre de la Justice Nicole Belloubet. L'auteur principal et trois autres détenus ont été interpellés dans la maison d'arrêt où la situation est revenue à la normale, selon une source proche de l'enquête. 

Au quatrième jour d'un mouvement qui entre dans une phase décisive avec la reprise des négociations entre syndicats et administration, des membres des forces de l'ordre ont par ailleurs chargé et tiré des gaz lacrymogènes sur 150 gardiens qui bloquaient l'accès à Fleury-Mérogis (près de Paris), plus grande prison d'Europe.

Les surveillants avaient dressé une barricade de pneus et de palettes devant la porte de la prison, afin d'empêcher leurs collègues de prendre leur service. Jeudi, dans ce même centre, 123 détenus avaient refusé de regagner leurs cellules après la promenade de la mi-journée, avant de les réintégrer dans le calme.  

Malgré le début de négociations mardi soir avec leur direction et la promesse d'un plan pour les prisons par le président Emmanuel Macron, les syndicats ont décidé de reconduire le mouvement, lancé après l'agression le 11 janvier de surveillants par un détenu jihadiste dans une prison du nord de la France.

Les gardiens mobilisés réclament plus de moyens et de meilleures conditions de sécurité, mais vient également se greffer au mouvement de contestation la question de la prise en charge des détenus radicalisés, au moment où la France attend le retour prochain des "revenants", ses ressortissants de retour de Syrie après y avoir combattu aux côtés des islamistes.

Pour l'instant, les négociations ont débouché sur un document de travail contenant des propositions sur la sécurité des agents, la prise en charge de la radicalisation, une meilleure reconnaissance du métier de surveillant et les effectifs.

Les blocages ont repris dans de nombreuses prisons, selon des sources syndicales mais le "mouvement a baissé ce vendredi", a reconnu Laurens Maffre, secrétaire du syndicat Ufap-Unsa dans le Sud-Ouest.

La France a déjà connu de longs mouvements de gardiens de prison, avec des revendications diverses: surpopulation carcérale, insécurité, création d'emplois... L'un des plus longs a duré près de deux mois, en novembre et décembre 1994, et concernait la création d'emplois supplémentaires ou la revalorisation des traitements.

La France compte parmi les pays avec la surpopulation carcérale la plus élevée, avec un taux d'occupation qui atteint 140%, selon des chiffres officiels.

Plusieurs pays ont ainsi appelé vendredi la France au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, à Genève, à améliorer sa gestion des prisons.

Paris a promis de faire des efforts, notamment en favorisant les alternatives à la détention.

La mobilisation des surveillants de prison se poursuivait vendredi en France, marquée par une nouvelle agression sur deux gardiens par trois détenus, dont un suivi pour radicalisation, et des heurts entre gardiens et forces de l'ordre.
Deux surveillants ont été blessés, dont un touché à la gorge d'un coup de couteau, par trois détenus à la maison d'arrêt de Borgo (Corse, sud). Cette...