Grèce : le gouvernement sous pression pour un contrat d'armement avec Riyad

Le gouvernement grec était vendredi sous pression tant de l'opposition que de ténors du parti Syriza au pouvoir pour un contrat controversé de vente de munitions à l'Arabie saoudite.

"Chaque pays a le droit d'exploiter ses surplus d'armement (...) mais un pays comme la Grèce ne peut pas vendre des armes sans se soucier de l'usage qui en sera fait", a lancé jeudi soir le ministre de l'Intérieur, Panos Skourletis.

Il reprenait les critiques émises contre cette transaction, actuellement gelée, par l'ex-ministre de l'Education Nikos Filis. Ce poids lourd du parti de gauche radicale Syriza a appelé à l'"annuler au vu de la situation au Yémen" et de l'implication saoudienne dans le conflit dans ce pays, une position également adoptée par un troisième ténor du Syriza, Georges Kyritsis.

Cette prise de distance intervient au moment où le gouvernement est depuis début novembre attaqué par l'opposition, qui dénonce dans cette affaire des négociations opaques et empreintes d'amateurisme, imputées au ministre de la Défense, Panos Kammenos, l'encombrant allié souverainiste de droite du Premier ministre Alexis Tsipras.

Dans l'attente d'un débat au Parlement prévu pour lundi soir, les deux parties entretiennent la polémique à coup de fuites de documents dans la presse, dont certains classifiés.

Le chef de la diplomatie, Nikos Kotzias a réagi avec colère à ces révélations, appelant l'opposition à ne pas mettre en danger la sécurité du pays.

Déjà interpellé à plusieurs reprises par l'opposition sur la fiabilité de son paradoxal allié gouvernemental, que certains membres de Syriza supportent difficilement, M. Tsipras a jusque-là toujours défendu la cohésion de sa majorité.