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Philippines : La démocratie menacée, selon la présidente de la Cour suprême

La présidente de la Cour suprême des Philippines a estimé lundi que les tentatives des proches du président Rodrigo Duterte pour la destituer pourraient mettre en péril la démocratie philippine.

La juge Maria Lourdes Sereno a lancé cet avertissement au moment où les membres de la Chambre des représentants se préparent à entamer les auditions en vue de sa destitution, après des menaces de M. Duterte sur son possible limogeage.

Mme Sereno a été une des critiques les plus farouches de l'action du président philippin, en particulier de ce qu'elle a présenté comme des atteintes aux autres pouvoirs par M. Duterte. L'année dernière, elle avait écrit au président pour s'inquiéter du fait qu'il avait publiquement accusé sept juges, désignés nommément, d'être mêlés au trafic de drogue. M. Duterte avait répliqué en menaçant de décréter la loi martiale.

Le bouillant président s'est engagé le mois dernier à destituer la chef du judiciaire, et ses alliés au Congrès doivent entamer cette semaine les auditions à cette fin.

"Cela va bien au-delà de moi. Il ne s'agit plus simplement de moi. Il s'agit de la démocratie", a déclaré Mme Sereno dans un entretien avec la chaîne ABS-CBN.

Dénonçant des accusations montées de toutes pièces, elle a estimé que la justice serait menacée si l'initiative présidentielle allait à son terme. "Est-ce que la justice est protégée? Si ce n'est pas le cas, est-ce que la démocratie est protégée? Est-ce que les droits constitutionnels des gens sont assurés?", a-t-elle interrogé.

Mme Sereno n'est pas la première à essuyer les foudres présidentielles. L'une de ses principales opposantes, la sénatrice Leïla de Lima, avait été arrêtée en février pour des raisons qualifiées de "politiques" dans une résolution du Parlement européen. Cette ancienne ministre considérée par l'ONG Amnesty International comme une prisonnière d'opinion était auparavant présidente de la Commission des droits de l'Homme.

M. Duterte a également menacé de destituer Conchita Carpio-Morales, qui dirige le service philippin spécialement chargé d'enquêter et de poursuivre les responsables politiques coupables de manquements dans leurs fonctions.

M. Duterte, 72 ans, a été élu en 2016 après avoir promis d'éradiquer le trafic de drogue en faisant abattre jusqu'à 100.000 trafiquants et toxicomanes présumés. Un programme qui s'est traduit, dans les faits, par la mort de milliers de personnes dans une "guerre contre la drogue" qui a valu à Manille les critiques internationales.

La présidente de la Cour suprême des Philippines a estimé lundi que les tentatives des proches du président Rodrigo Duterte pour la destituer pourraient mettre en péril la démocratie philippine.
La juge Maria Lourdes Sereno a lancé cet avertissement au moment où les membres de la Chambre des représentants se préparent à entamer les auditions en vue de sa destitution, après des menaces de M. Duterte sur son possible limogeage.
Mme Sereno a été une des critiques les plus farouches de l'action du président philippin, en particulier de ce qu'elle a présenté comme des atteintes aux autres pouvoirs par M. Duterte. L'année dernière, elle avait écrit au président pour s'inquiéter du fait qu'il avait publiquement accusé sept juges, désignés nommément, d'être mêlés au trafic de drogue. M. Duterte avait répliqué en...