Plus de 20 pays de l'Union européenne vont notifier lundi leur intention de s'engager dans une "coopération" renforcée en matière de défense, avec à la clé une série d'objectifs et de projets ambitieux.
Au cours d'une cérémonie à Bruxelles, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des Etats qui participeront à cette "Coopération structurée permanente" (CSP) signeront un ensemble de 20 "engagements" qu'ils remettront à la Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini.
Depuis l'échec de la mise en place d'une Communauté européenne de Défense (CED) il y a 60 ans, les Européens n'ont jamais réussi à avancer dans ce domaine, la plupart des pays gardant jalousement la main sur ce qui, à leurs yeux, relevait strictement de la souveraineté nationale.
Mais une succession de crises depuis 2014 (Ukraine, réfugiés), puis le vote du Brexit et l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis ont changé la donne.
En théorie, cette CSP peut déboucher sur la mise sur pied d'un quartier général opérationnel pour des unités de combat ou d'une plateforme logistique d'opérations.
Mais dans un premier temps, elle est surtout susceptible de prendre la forme de projets - à quelques uns - de mise au point de matériel (chars, drones, satellites ou avions de transport militaire) ou encore d'un hôpital de campagne européen.
En rejoignant cette "coopération", les pays s'engagent à "augmenter régulièrement leurs budgets de défense", selon la notification vue par l'AFP.
Ils promettent également d'injecter 2% des budgets totaux des armées dans la recherche et la technologie et 20% du total de leurs budgets de défense pour du matériel permettant de "combler" certaines "lacunes stratégiques" des armées européennes.
L'objectif affiché est également de permettre la mise sur pied plus rapide de missions militaires de l'UE, souvent pénalisées par le manque d'entrain des Etats à mettre à disposition des soldats.
Le Royaume-Uni, traditionnellement atlantiste, s'est toujours farouchement opposé à tout ce qui pouvait évoquer de près ou de loin une "armée européenne", estimant qu'il fallait laisser ces questions à l'Otan.
Afin de relancer l'Europe de la Défense, l'UE est en passe de se doter d'un fonds pour stimuler l'industrie européenne de la défense.
Les Européens ont aussi créé au printemps leur premier QG militaire, qui pilote trois opérations non combattantes en Afrique.
Le Royaume-Uni, qui doit quitter l'UE en 2019, et le Danemark sont les deux seuls pays ayant clairement fait savoir qu'ils ne souhaitaient pas participer à la CSP. Un Etat tiers pourra toutefois être "exceptionnellement invité" à participer à certains projets.
La CSP sera officiellement lancée en décembre, après quoi les "engagements" pris par les pays participants deviendront juridiquement contraignants.
Au cours d'une cérémonie à Bruxelles, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères des Etats qui participeront à cette "Coopération structurée permanente" (CSP)...
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