Depuis l'arrivée de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, l'Otan est de moins en moins bien équipé pour faire face à une éventuelle agression contre l'un de ses membres et la Russie pourrait en profiter, a prévenu vendredi un organisme néerlandais.
"On peut douter de plus en plus de la capacité de l'Otan à agir de façon responsable et unanime quand le cas se présentera. Il y a de plus en plus de sujets de divisions internes", a déclaré Joris Voorhoeve, président du Conseil consultatif néerlandais sur les Questions internationales (AIV), qui conseille le gouvernement en matière de politique étrangère.
"L'incertitude sur le leadership des Etats-Unis sous la président de M. Trump s'accompagne d'inquiétudes sur l'unité au sein de l'alliance", a-t-il ajouté, dans un rapport publié vendredi.
L'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (Otan) "n'est plus suffisamment équipé pour sa tâche principale: défendre ses membres contre une agression, grâce à une défense collective qui représente une dissuasion suffisante", continue l'organisme indépendant.
Depuis la création de la coopération militaire en 1949 au lendemain de la Seconde guerre mondiale, les Etats-Unis ont été sa "colonne vertébrale politique et militaire". Or, depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier, il y a "un manque de leadership" de la part des Américains.
Mais l'Otan a réagi vendredi, affirmant être "l'alliance la plus forte au monde, avec 2,5 millions d'hommes et de femmes prêts au combat et disponibles pour prendre la défense de n'importe quel membre" de l'alliance.
"L'engagement des Etats-Unis envers l'Otan est incontestable", a réagi le porte-parole adjoint Piers Cazalet dans un courriel à l'AFP.
Les pays baltes 'pas bien protégés'
Alors que l'Europe est sous la menace d'"actions de déstabilisation de la part de la Russie" et de l'instabilité au Moyen-Orient et que l'annexion par la force de la Crimée en 2014 a renforcé les inquiétudes des pays les plus proches de la Russie, l'Alliance et les relations avec les Etats-Unis restent "indispensables à la sécurité de l'Europe", ajoute le rapport.
Des régions comme les pays baltes, par exemple, ne sont actuellement "pas bien protégées", une situation dont la Russie pourrait tirer avantage, note encore l'AIV, recommandant un renforcement de l'Alliance sur son flanc est, notamment en Lituanie et Pologne.
Il appelle également à lever les obstacles bureaucratiques à un rapide mouvement de forces à travers les frontières de l'Europe si besoin, en établissant ce qu'il nomme un "Schengen militaire".
Mais le porte-parole de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (Otan) réfute l'idée que les pays baltes soient vulnérables.
"Nos alliés baltes sont protégés non seulement par leurs forces nationales et les groupements tactiques multinationaux de l'Otan, mais aussi par la somme totale des forces armées alliées", a-t-il expliqué.
"En réponse à un environnement sécuritaire plus difficile, l'Otan a mis en oeuvre la plus grande consolidation de sa défense depuis la fin de la Guerre froide", a-t-il ajouté, soulignant que quatre groupements tactiques avaient été déployés à l'Est.
Il a par ailleurs affirmé que la force de réponse de l'Otan avait été triplée "avec une nouvelle force de réaction rapide de 5.000 hommes capable d'agir en (quelques) jours".
L'Otan est actuellement en train de renforcer ses capacités à combattre une Russie perçue comme de plus en plus agressive, et les ministres de la Défense de l'Alliance se sont mis d'accord mercredi pour créer deux nouveaux centres de commandement pour protéger l'Europe.
"On peut douter de plus en plus de la capacité de l'Otan à agir de façon responsable et unanime quand le cas se présentera. Il y...
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