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France : LR exclut ministres et Constructifs, une décision à confirmer

Le parti Les Républicains ont exclu mardi quatre de leurs membres accusés d'avoir pactisé avec Emmanuel Macron et pris acte du départ d'Edouard Philippe qui se trouve désormais dans une position originale, celle d'un Premier ministre sans parti.

Toutefois, faute de quorum et pour éviter toute contestation, le bureau politique se réunira à nouveau mardi prochain afin de "valider juridiquement" ces exclusions.

"Ce sera une validation juridique. C'est purement formel", a dit à Reuters Bernard Accoyer, le secrétaire général du parti. "Compte tenu des menaces de recours, nous prenons toutes nos précautions".

L'exclusion du parti, qui frappe également Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu, tous deux membres du gouvernement, et les députés Thierry Solère et Franck Riester, conclut un feuilleton sans suspense qui courait depuis plusieurs mois.

Les membres du bureau politique ont fini par s'accorder sur la nature de la peine, prononcée après l'audition d'une partie des exclus par une commission spéciale.
"Les membres présents du bureau politique se sont prononcés en majorité en faveur de leur exclusion et ont pris acte du départ d'Edouard Philippe", peut-on lire dans une déclaration du bureau politique.

En début de journée, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, avait qualifié de "chasse à l'homme" la procédure d'exclusion, opposant le "choix politique courageux" d'Edouard Philippe à la "petite politique politicienne" de LR.

La question a commencé à se poser en mai, lorsque des figures issues de plusieurs familles de LR, un "juppéiste" (Edouard Philippe), un proche de Xavier Bertrand brièvement passé par la "Sarkozie" (Gérald Darmanin) et un ex-candidat à la primaire de 2016 (Bruno Le Maire), ont rejoint un gouvernement composé par Emmanuel Macron dans le but, entre autres, de fracturer la droite.

Puis, dans la foulée des législatives de juin, une dizaine de députés LR ont fait sécession sous la houlette de Thierry Solère et Franck Riester pour créer un nouveau groupe parlementaire, les Constructifs, avec l'appoint de l'UDI.

La procédure disciplinaire, engagée en juillet, s'est étalée sur plus de trois mois, afin de ne pas parasiter la campagne des sénatoriales et de laisser aux dissidents l'occasion de s'expliquer devant une commission ad-hoc.

Les responsables LR n'ont pas perdu espoir de faire revenir les membres du groupe constructif, hors meneurs, qui disposent donc d'un délai supplémentaire - au moins jusqu'à la fin novembre - et pas encore assorti de menaces claires d'exclusion.

Plusieurs choix s'offrent désormais aux bannis : fonder un nouveau parti, trouver refuge dans une structure existante, comme l'a déjà fait Bruno le Maire en prenant la carte de La République en marche (LREM), ou garder leur indépendance.

Sébastien Lecornu laisse par ailleurs planer la menace d'un recours interne, voire devant les tribunaux.
"Il y a des voies de recours possible. Je me réserve le droit de les actionner le cas échéant", a-t-il déclaré mardi à BFM TV mardi, à l'issue d'une audition par Patrick Ollier.

De source proche de la direction, on assure que "juridiquement, le parti s'est arrangé pour que les exclus ne puissent pas saisir la commission des recours, l'organe de LR chargé de trancher les cas litigieux.

Pour Edouard Philippe, la question se pose avec un relief particulier puisqu'il se trouve aujourd'hui dans une situation inédite depuis Raymond Barre, il y a 40 ans : le voilà chef du gouvernement mais rattaché à aucun parti.

Les discussions parfois houleuses sur l'opportunité d'exclure les réprouvés témoignent des débats plus profonds qui travaillent la droite depuis l'élection d'Emmanuel Macron.
Parmi les dirigeants de LR, quelques uns estimaient que les accusés avaient toute leur place. D'autres qu'il fallait les radier sans délai. Certains enfin s'inquiétaient de l'image que donneraient du parti un renvoi perçu comme une purge.

Quoi qu'il en soit, la décision de mardi ne règle pas la question de la ligne politique d'une formation dont Laurent Wauquiez pourrait prendre le contrôle à l'issue des élections internes des 10 et 17 décembre.
Ce quadragénaire ambitieux, héraut de la droite du parti, s'est rendu populaire ces dernières années auprès du noyau dur des militants, mais nettement auprès de nombreux cadres, comme Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, qui laissent ouverte l'hypothèse d'une véritable scission.

Le parti Les Républicains ont exclu mardi quatre de leurs membres accusés d'avoir pactisé avec Emmanuel Macron et pris acte du départ d'Edouard Philippe qui se trouve désormais dans une position originale, celle d'un Premier ministre sans parti.
Toutefois, faute de quorum et pour éviter toute contestation, le bureau politique se réunira à nouveau mardi prochain afin de "valider...