Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Diplomatie

La Russie et l’Arabie saoudite scellent leur rapprochement

À l'issue des entretiens du président Poutine avec le roi Salmane, hier au Kremlin, Riyad et Moscou ont signé d'importants accords militaires et énergétiques.

Vladmir Poutine et Salmane d’Arabie dans la salle Andreevski, l’une des plus prestigieuses du palais du Kremlin, croulant sous les dorures. Yuri KADOBNOV/AFP / POOL /

Le président russe Vladimir Poutine et le roi Salmane d'Arabie saoudite, allié traditionnel de Washington, ont scellé hier leur rapprochement en signant d'importants accords militaires et énergétiques, à l'occasion de la première visite du souverain saoudien en Russie. L'annonce d'un contrat ouvrant la voie à l'achat par Riyad de systèmes de défense antiaérienne russes S-400, sous les ors du Kremlin, parmi d'autres documents représentant des milliards de dollars, vient marquer plusieurs mois de dialogue croissant entre les deux pays, mais symbolise également le rôle croissant joué par Moscou au Proche-Orient.
« Cette visite va donner une nouvelle impulsion puissante au développement des relations bilatérales », a déclaré M. Poutine, en ouvrant sa rencontre avec le roi Salmane. Les accords signés « permettent d'élever le partenariat russo-saoudien à un niveau inédit », a renchéri le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à l'issue de ces négociations.
Au total, une quinzaine d'accords représentant des « milliards de dollars », selon le président du Fonds russe des investissements directs, Kiril Dmitriev, ont été signés. Parmi eux figure, donc, un protocole d'accord signé par la Saudi Arabian Military Industries (SAMI) et l'agence russe en charge des exportations d'équipement militaire, Rosoboronexport. Ce document ouvre ainsi la voie à l'achat de S-400, un puissant système antiaérien acheté récemment par la Turquie, membre de l'OTAN, suscitant des critiques de Washington, en plus de systèmes antichars ou lance-roquettes. À terme, les deux partenaires veulent mettre en place des transferts de technologie permettant la production des S-400 en Arabie saoudite.
Deux autres accords prévoient, notamment, la mise en place de deux fonds communs d'investissements dans le domaine énergétique et celui de hautes technologies, pour un milliard de dollars chacun. Ces accords sont cependant à relativiser : avec Washington, l'Arabie saoudite avait signé, en mai, des contrats de ventes d'armements d'une valeur de 110 milliards de dollars, à l'occasion de la visite du président Donald Trump à Riyad.

Nécessité absolue
Avec la Russie, « l'Arabie saoudite ne fait qu'encourager un partenaire à qui elle tient », assure l'analyste politique Fiodor Loukianov. « Mais ainsi, l'Arabie saoudite reconnaît la Russie comme un acteur important dans la région, alors qu'il y a deux ou trois ans, la rhétorique était différente, allant jusqu'aux menaces directes. Il y a plus de respect pour les Russes maintenant », souligne-t-il.
La Russie et l'Arabie saoudite font partie des principaux acteurs du conflit en Syrie, où septembre a été le mois le plus meurtrier de l'année avec au moins 3 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Comme sur le conflit au Yémen, des désaccords opposent les deux pays sur le dossier syrien, Moscou soutenant le régime de Bachar el-Assad et Riyad épaulant l'opposition. Évoquant un échange « franc » sur la situation au Proche-Orient et en Afrique du Nord, Sergueï Lavrov a assuré que les deux dirigeants partageaient « la nécessité d'aboutir à un dialogue respectueux entre toutes les parties intéressées pour régler ces problèmes ».
L'Union soviétique avait été le premier État à reconnaître le royaume d'Arabie saoudite, en 1926. Mais aucun dirigeant saoudien ne s'était rendu en URSS ou en Russie, et Vladimir Poutine n'a visité l'Arabie saoudite pour la première fois qu'en 2007. Le rapprochement récent entre Moscou et Riyad a été favorisé par leur rôle moteur dans l'accord entre grands producteurs de pétrole, permettant d'enrayer l'effondrement des prix qui a frappé de plein fouet leurs économies. « Nous aspirons à poursuivre la coopération positive entre nos pays en vue de stabiliser les marchés pétroliers mondiaux », a assuré le roi Salmane, lors des pourparlers avec Vladimir Poutine.
Cette visite du souverain saoudien, qui doit s'entretenir aujourd'hui avec le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, intervient à un mois d'une nouvelle réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont l'Arabie saoudite est le chef de file. La possibilité de prolonger l'accord entre pays producteurs, de l'OPEP et hors OPEP – comme la Russie –, pour limiter leur production et mettre fin aux excès d'offre, doit y être discutée. Vladimir Poutine, qui a rencontré mercredi à Moscou son homologue vénézuélien Nicolas Maduro, dont le pays est un autre grand producteur de pétrole, a jugé possible une prolongation au-delà de 2018 de cet accord, censé expirer en mars prochain.

Source : AFP

Le président russe Vladimir Poutine et le roi Salmane d'Arabie saoudite, allié traditionnel de Washington, ont scellé hier leur rapprochement en signant d'importants accords militaires et énergétiques, à l'occasion de la première visite du souverain saoudien en Russie. L'annonce d'un contrat ouvrant la voie à l'achat par Riyad de systèmes de défense antiaérienne russes S-400, sous les...

commentaires (4)

La position russe n'a jamais été aussi forte dans la Méditerranée orientale et au delà depuis leur depart de l'Égypte, sous Sadate, mais leur marge de manœuvre reste paradoxalement très maigre tant que les iraniens et leurs affidés reste en Syrie.

Moiffak HASSAN

23 h 05, le 06 octobre 2017

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • La position russe n'a jamais été aussi forte dans la Méditerranée orientale et au delà depuis leur depart de l'Égypte, sous Sadate, mais leur marge de manœuvre reste paradoxalement très maigre tant que les iraniens et leurs affidés reste en Syrie.

    Moiffak HASSAN

    23 h 05, le 06 octobre 2017

  • Cela fait probablement partie du plan commun, murement reflechi et tres bien paufiné de Trump et Poutine. Y en a qui vont se faire une crise d'urticaire grave ...

    Remy Martin

    12 h 39, le 06 octobre 2017

  • LES INTERETS ECONOMIQUES DECIDENT DE LA POLITIQUE... C,EST POURQUOI CA S,APPELLE ECONOMIE-POLITIQUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 08, le 06 octobre 2017

  • j'aimerai savoir ce qu'en pense les moumana3istes de cette etapes inédits de la bouche meme de Poutine

    Bery tus

    02 h 13, le 06 octobre 2017

Retour en haut