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Culture - Rencontre

L’Institut Goethe veut casser les préjugés sur le Liban et le Proche-Orient

Le nouveau jeune directeur, Mani Pournaghi, déborde d'énergie et de projets autour du dialogue interculturel entre l'Allemagne, l'Europe et le Liban, notamment après la Groß Party d'hier soir pour marquer l'ouverture des nouveaux locaux à Gemmayzé.

Mani Pournaghi, un Munichois de 35 ans, à la tête de l’Institut Goethe à Beyrouth.

Quel est votre parcours et quelles sont les circonstances qui vous ont amené à devenir directeur de l'Institut Goethe au Liban ?
J'ai 35 ans et je viens de Munich. J'ai fait mes études de cultural management, avec un master en media studies à Postdam, mais aussi à Los Angeles, à Prague et à Paris. J'ai rejoint l'Institut Goethe en 2011, à Bruxelles, où j'étais responsable du Bureau des affaires européennes, et avec mon équipe, nous devions gérer la connexion entre le réseau des Goethe et les institutions européennes. Ce travail consistait à lever des fonds, mais aussi à faire du lobbying pour soutenir notre vision des échanges culturels, en appuyant sur la cocréation d'événements sur le long terme. Cela ne concerne donc pas uniquement la promotion de l'Allemagne à l'étranger : il s'agit aussi de créer des situations de dialogue avec des artistes. L'idée est d'intégrer ces principes dans les programmes de l'Union européenne. Ensuite, après ces 5 années, j'ai été nommé à Beyrouth pour prendre la tête de l'Institut Goethe. Cela fait donc 2 ans que je travaille ici, et je suis très heureux. La qualité du réseau de partenaires locaux est extraordinaire, la scène cultuelle est très riche. C'est ce qui m'a d'emblée impressionné. Il y a, au Liban, une énergie incroyable.

Quelles sont les principales missions du Goethe à Beyrouth ?
L'Institut Goethe au Liban fait partie d'un réseau de 159 instituts dans le monde. On peut distinguer trois missions. Un : promouvoir l'apprentissage de la langue allemande par des cours et des examens. En 2016, il y a eu près de 1 200 inscriptions aux cours, et 6 000 autres pour les examens. Deux : créer des liens avec la scène locale et porter des projets construits en collaboration avec des artistes libanais. Trois : développer le centre de documentation sur la culture allemande, une bibliothèque physique et numérique. En plus du centre de Gemmayzé, nous avons privilégié des concepts mobiles, comme celui du bus-bibliothèque par exemple, pour aller à la rencontre des plus défavorisés, des réfugiés notamment, qui n'ont pas accès à des centres culturels comme le nôtre.
Les nouveaux locaux nous permettent de réunir nos trois départements sous un même toit. Nous avons maintenant un media lounge, une bibliothèque ouverte à tous. Nous invitons en particulier les start-up, qui n'ont pas suffisamment d'argent pour louer un bureau, à venir travailler chez nous. Elles pourront former ainsi une plateforme pour les jeunes créatifs, car ces derniers sont les nouveaux acteurs du changement et de l'innovation. J'aimerais que l'Institut Goethe devienne un hub où les gens se rencontrent.

Quel rôle joue l'Institut Goethe dans les échanges interculturels entre l'Allemagne, l'Europe et le Liban ?
Il y a plusieurs dimensions à ces échanges. La première est d'offrir une plateforme aux artistes, à travers différents formats. Je pense par exemple aux programmes de résidences d'artistes, au soutien de l'infrastructure culturelle ou encore au mentorat artistique, notamment dans les métiers du cinéma. La clé de notre activité est de créer un dialogue, pas simplement de l'Allemagne vers le Liban, mais aussi l'inverse. On invite des artistes libanais en Allemagne, des musiciens, des danseurs, des chorégraphes... Par ce dialogue, on essaie de casser les préjugés et les idées qui peuvent être véhiculés sur le Proche-Orient. Et ça fonctionne ! Chaque semaine, des programmateurs me demandent les contacts d'artistes libanais. Dans le contexte actuel, avec l'État islamique et la situation en Syrie, c'est extraordinaire d'avoir l'opportunité d'offrir une autre image de la région, une image pleine de talent et de créativité. En ce moment, nous œuvrons avec une organisation indépendante syrienne pour soutenir des artistes touchés par la guerre. Depuis 3 ans, nous avons pu soutenir 50 artistes environ, et en décembre, nous organisons une exposition avec cette association pour présenter les travaux.

En ce moment se déroule la German Film Week...
Oui ! Cette Semaine du film présente des œuvres cinématographiques allemandes actuelles ou plus anciennes avec une rétrospective sur Marlene Dietrich. Dans ce cadre également, le Beirut Talent, un atelier de travail pour jeunes réalisateurs libanais. Comme vous le voyez, on cherche toujours à soutenir la scène locale.

Une dernière chose à dire ?
Groß Party ! C'était hier soir, pour célébrer notre déménagement. De nombreux musiciens libanais, soutenus par l'Institut Goethe ces dernières années, y ont participé. L'un d'eux, Jad Taleb, revient de Berlin pour présenter son nouvel album. Il avait été sélectionné dans le cadre du Beyrouth Berlin Express pour se rendre en Allemagne et travailler avec des producteurs technos sur ses nouvelles créations.

Quel est votre parcours et quelles sont les circonstances qui vous ont amené à devenir directeur de l'Institut Goethe au Liban ?J'ai 35 ans et je viens de Munich. J'ai fait mes études de cultural management, avec un master en media studies à Postdam, mais aussi à Los Angeles, à Prague et à Paris. J'ai rejoint l'Institut Goethe en 2011, à Bruxelles, où j'étais responsable du Bureau des...

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