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France : des représentants des harkis en grève de la faim

Boaza Gasmi, président du Comité national de liaison des harkis (CNLH), a entamé une grève de la faim en compagnie d'un représentant d'association sur le site de l'ancien camp harki de Bias (Lot-et-Garonne) pour rappeler à Emmanuel Macron ses engagements de candidat et obtenir un rendez-vous.

Boaza Gasmi était déjà resté 19 jours sans s'alimenter en 2013 et avait obtenu de François Hollande en septembre 2016 la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux qui étaient restés en Algérie après l'indépendance en 1962 et les conditions d'accueil inhumaines des rapatriés en France.

Il a entamé sa grève de la faim vendredi dernier dans une tente en face de la stèle commémorative de l'ancien camp de Bias, où 10.000 à 12.000 familles vécurent parfois plusieurs années dans des conditions extrêmement difficiles.

Il demande au président de la République de tenir les promesses qu'il avait formulées lors de la campagne électorale à l'occasion d'une rencontre le 19 avril avec une délégation du CNLH, qui avait choisi de le soutenir.

"Il avait promis que s'il était élu, il formerait un groupe de travail avec le CNHL pour aborder la problématique des harkis et la réparation des préjudices de la communauté", a dit à Reuters Boaza Gasmi. "Il nous avait promis que tout serait réglé en six mois, ça fait quatre mois qu'il est élu et rien n'a été fait. Ça fait 55 ans qu'on attend une réparation."

Le gréviste de la faim dit avoir écrit deux fois à l'Elysée, téléphoné aux ministères de la Défense et de l'Intérieur mais n'avoir jamais reçu de réponse.

Il revendique des réparations pour les harkis abandonnés en Algérie, pour les enfants de harkis, "une génération sacrifiée" qui est souvent née dans les camps, un travail de mémoire et de justice, une reconnaissance du préjudice subi par "cette communauté qui a chèrement payé son adhésion à la nationalité française et à la République française".

"Je suis déterminé", a dit Boaza Gasmi. "Monsieur le président de la République, soit vous me recevez soit je vais au cimetière!"

Le président du CNLH entend saisir l'occasion de la Journée nationale d'hommage aux harkis le 25 septembre pour "montrer au peuple français la souffrance et la détresse que vivent encore de nos jours les anciens soldats harkis et leur famille".

Les historiens estiment que 60.000 à 80.000 harkis sont morts en Algérie. Dans la communauté harkie, on évoque le chiffre de 150.000 voire 250.000.

Boaza Gasmi, président du Comité national de liaison des harkis (CNLH), a entamé une grève de la faim en compagnie d'un représentant d'association sur le site de l'ancien camp harki de Bias (Lot-et-Garonne) pour rappeler à Emmanuel Macron ses engagements de candidat et obtenir un rendez-vous.
Boaza Gasmi était déjà resté 19 jours sans s'alimenter en 2013 et avait obtenu de François...