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Migration: la présence d'officiels soudanais en Belgique déclenche un tollé

La présence en Belgique d'une délégation soudanaise chargée d'identifier des migrants voués à être expulsés a déclenché un tollé politique dans le pays, la LDH et plusieurs élus d'opposition accusant mercredi le gouvernement de "collaborer avec une dictature".

Les groupes PS et Ecolo/Groen au Parlement ont demandé au Premier ministre Charles Michel (centre-droit), actuellement à New York, de venir s'expliquer rapidement en séance plénière devant les députés, si possible dès jeudi.

"Il doit s'expliquer sur la collaboration entreprise entre la Belgique et un pays dictatorial", a déclaré Jean-Marc Nollet, chef du groupe Ecolo, à la radio publique La Première (RTBF), dénonçant "une affaire très grave", "totalement inacceptable".
"La semaine dernière le secrétaire d'Etat (à l'Asile et à la Migration, Theo Francken) a dit qu'il voulait +nettoyer+ le parc Maximilien, cette semaine on sait comment; en utilisant la collaboration des services d'un régime dictatorial", a insisté ce député.

Le député socialiste Ahmed Laaouej a fustigé une "faillite morale du gouvernement Michel", et un éditorial du quotidien flamand De Morgen y a vu "un pacte avec le diable".

La polémique est une conséquence de la multiplication récente des opérations de police aux abords du Parc Maximilien à Bruxelles, afin d'interpeller des migrants en situation irrégulière.
Des centaines d'hommes principalement Soudanais et Erythréens, souvent en transit vers la Grande-Bretagne, s'y rassemblent depuis le début de l'été et les autorités veulent empêcher la formation d'un campement comparable à l'ex-"Jungle" de Calais (nord de la France).

Trois fonctionnaires du ministère soudanais de l'Intérieur sont arrivés dimanche à Bruxelles, à l'invitation du gouvernement belge, pour aider à identifier parmi les Soudanais déjà interpellés ceux voués à retourner au pays et délivrer des "laissez-passer".

Il s'agit de "la plus grosse mission d'identification jamais menée en Belgique", a vanté sur sa page Facebook Theo Francken pour qui l'objectif est de renvoyer "80 Soudanais" placés en centres fermés car non admissibles au statut de réfugié.
"Le secrétaire d'Etat est clairement dans l'illégalité en collaborant (avec les autorités soudanaises) en amont de la demande d'asile", a protesté mercredi Me Alexis Deswaef, président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH) de Belgique, joint par l'AFP.

Le Soudan est "la pire des dictatures", selon l'avocat, qui a rappelé que le président Omar el-Béchir était visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale.

Le 15 septembre, Charles Michel avait recadré Theo Francken, issu du parti nationaliste flamand N-VA, en jugeant "inadéquat" le tweet dans lequel ce dernier se félicitait du "nettoyage" du Parc Maximilien grâce aux raids policiers.

Le Premier ministre est actuellement en déplacement aux Nations-Unies à New York, pour y défendre la candidature de la Belgique à un poste de membre non permanent du Conseil de sécurité.

La présence en Belgique d'une délégation soudanaise chargée d'identifier des migrants voués à être expulsés a déclenché un tollé politique dans le pays, la LDH et plusieurs élus d'opposition accusant mercredi le gouvernement de "collaborer avec une dictature".
Les groupes PS et Ecolo/Groen au Parlement ont demandé au Premier ministre Charles Michel (centre-droit), actuellement à...