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Campagne antidissidents en Arabie saoudite : 20 arrestations

Les autorités saoudiennes ont arrêté au moins 20 personnes, dont des prédicateurs et des intellectuels, lors d'une campagne lancée le 9 septembre contre des dissidents, ont indiqué mercredi des militants.

Six prédicateurs ont été arrêtés, dont les plus connus sont Awad al-Qarni et Salman al-Aoudah, ont-ils précisé. Le frère de Salman Al-Aoudah, Khaled, a été aussi interpellé pour avoir apparemment fait état des premières arrestations. Khaled al-Aoudah a en effet annoncé lundi sur Twitter que son frère, Salman, était aux mains des autorités du royaume ultraconservateur.

Un porte-parole de Human Rights Watch (HRW), interrogé par l'AFP, a dit n'avoir pas de confirmation directe des arrestations, mais estimé qu'elles pourraient être liées à la volonté du jeune prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane, fils du roi, de consolider son pouvoir.

"Ce que je peux dire, c'est que cela reflète très bien l'approche de l'Arabie saoudite contre toute dissidence politique ou religieuse", a déclaré Adam Coogle, chercheur sur le Moyen-Orient à HRW. "L'Arabie saoudite a un bilan épouvantable en matière de liberté d'expression et vous pouvez dire que les choses empirent", a-t-il ajouté.

Parmi les intellectuels arrêtés figurent un poète et un historien, selon les militants.

Ces arrestations interviennent en pleine crise entre l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte d'un côté et le Qatar de l'autre. Les quatre pays ont rompu le 5 juin avec le Qatar, en l'accusant de soutenir des mouvements islamistes, en premier lieu les Frères musulmans, et de se rapprocher de l'Iran, grand rival chiite de l'Arabie saoudite, puissance régionale sunnite.

Salman al-Aoudah a été arrêté après avoir applaudi sur Twitter le premier contact, depuis le début de la crise du Golfe, entre l'émir du Qatar et le prince héritier saoudien, qui avait laissé espérer une solution à la dispute. Mais cet espoir s'est vite évaporé après une décision de Riyad de suspendre à nouveau tout dialogue avec Doha pour protester contre la manière dont Doha a rendu compte de l'entretien téléphonique entre les deux dirigeants survenu la semaine dernière. Salman al-Aoudah, suivi sur Twitter par des millions de personnes, est considéré comme proche de la confrérie des Frères musulmans que soutient le Qatar.

Par ailleurs, le journaliste saoudien de renom Jamal Khashoggi a annoncé sur Twitter avoir été interdit de contribution dans le quotidien Al-Hayat, propriété du prince saoudien Khaled ben Sultan al-Saoud. M. Khashoggi a reconnu avoir défendu les Frères musulmans, ce qui ne semble pas avoir plu à son employeur.
Les autorités saoudiennes ont classé les Frères musulmans comme "organisation terroriste".

Un compte Twitter intitulé "Motakal" (détenu) a été mis en place pour défendre les personnes arrêtées en Arabie saoudite. Ses animateurs disent s'attendre à plus d'arrestations et ont lancé une pétition demandant la libération des détenus.

Les autorités saoudiennes n'ont pas mentionné cette campagne d'arrestation. Mardi dernier, elles avaient fait état de l'arrestation de Saoudiens et d'étrangers s'adonnant à des "activités d'espionnage au profit de parties étrangères", sans les identifier.

Les autorités saoudiennes ont arrêté au moins 20 personnes, dont des prédicateurs et des intellectuels, lors d'une campagne lancée le 9 septembre contre des dissidents, ont indiqué mercredi des militants.
Six prédicateurs ont été arrêtés, dont les plus connus sont Awad al-Qarni et Salman al-Aoudah, ont-ils précisé. Le frère de Salman Al-Aoudah, Khaled, a été aussi interpellé...