Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Juncker: "La Turquie s'éloigne à pas de géant de l'Europe"

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a affirmé mardi que la Turquie, qui suscite de fortes inquiétudes sur les droits de l'homme et l'Etat de droit, s'éloignait "à pas de géant de l'Europe".
La chancelière allemande Angela Merkel a en parallèle rejeté l'idée d'une union douanière élargie avec la Turquie, les relations avec ce pays, y compris dans le domaine commercial, ne pouvant s'améliorer sans progrès en matière d'Etat de droit.

Tout en soulignant qu'il entretenait de "bonnes relations" avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, M. Juncker a déclaré qu'il le "soupçonnait" de vouloir pousser l'Europe "à dire qu'elle veut mettre un terme aux négociations pour pouvoir charger de la responsabilité la seule Union européenne et non pas la Turquie".
"La Turquie s'éloigne à pas de géant de l'Europe", a-t-il ajouté lors d'un discours devant les ambassadeurs de l'Union européenne.

Les négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE, lancées en 2005, sont aujourd'hui au point mort. Mais une majorité de pays européens ne souhaitent pas pour l'heure franchir le pas d'une suspension formelle, craignant de provoquer une rupture définitive avec un partenaire clé sur le dossier migratoire et dans la lutte antiterroriste.

"La question est de savoir si nous devons mettre un terme aux négociations avec la Turquie. C'est une question de pure théorie, puisque de toute façon il n'y a pas de négociation pour l'instant", a poursuivi M. Juncker.
"Moi, je voudrais que nous nous conduisions de façon à ce que les Turcs remarquent que c'est eux, c'est-à-dire le +système Erdogan+, qui rend impossible l'adhésion de la Turquie à l'UE, au lieu de tomber dans le panneau", a-t-il ajouté. Avant d'insister: "La responsabilité entière est du côté turc."

De son côté Angela Merkel a indiqué qu'elle était opposée à l'ouverture de pourparlers sur une amélioration de l'union douanière avec la Turquie, une idée proposée en fin d'année dernière par la Commission européenne afin d'intégrer les services et la plupart des produits agricoles, en plus des biens industriels.

"Dans les conditions actuelles, je ne vois pas de mandat (pour négocier) un élargissement de l'Union douanière", a-t-elle dit en conférence de presse à Berlin, précisant qu'elle insisterait mercredi sur ce point lors d'un déjeuner avec M. Juncker. "Je dis au trois millions de personnes d'origine turque vivant en Allemagne que nous aimerions de meilleures relations mais celles-ci sont liées à la question de l'Etat de droit et celui-ci n'est pas garanti actuellement en Turquie", a-t-elle ajouté.

Les relations diplomatiques entre Ankara et Bruxelles se sont fortement dégradées depuis le coup d'Etat avorté de juillet 2016 en Turquie. Elles se sont encore tendues après le référendum d'avril qui a renforcé les pouvoirs du président Erdogan.

La Turquie a lancé des purges d'une ampleur sans précédent contre les partisans présumés du mouvement Gülen, accusé d'être l'instigateur de la tentative de coup d'Etat: plus de 50.000 personnes ont été arrêtées, plus de 100.000 limogées par vagues successives.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a affirmé mardi que la Turquie, qui suscite de fortes inquiétudes sur les droits de l'homme et l'Etat de droit, s'éloignait "à pas de géant de l'Europe".La chancelière allemande Angela Merkel a en parallèle rejeté l'idée d'une union douanière élargie avec la Turquie, les relations avec ce pays, y compris dans le domaine...