Le président de l'organisation Reporters sans frontières (RSF), Pierre Haski, estime que la France devrait faire davantage "pression" sur la Turquie, où plusieurs journalistes du quotidien Cumhuriyet, farouche critique du président Recep Tayyip Erdogan, sont jugés à partir de lundi.
"Quand on voit les positions prises par Mme Merkel en Allemagne, on se dit qu'il y a une marge de pression, de progression, d'expression d'une réprobation en France qui peut être franchie facilement. On s'étonne de la discrétion des positions françaises sur le sujet" de la répression en Turquie, a estimé Pierre Haski sur France Inter. Selon lui, le procès qui s'ouvre lundi est "emblématique de tout ce qui se passe en Turquie, qui est devenue la plus grande prison de journalistes au monde".
Au total, 17 journalistes, dirigeants et autres collaborateurs actuels ou passés de Cumhuriyet, un quotidien fondé en 1924, sont accusés notamment d'avoir aidé diverses "organisations terroristes armées". Ils risquent jusqu'à 43 ans de prison.
La Turquie est une "+démocrature+, un mélange de démocratie et de dictature", a-t-il jugé. "On garde les apparences du pluralisme mais avec un contrôle de plus en plus étroit sur les institutions et la disparition des contre-pouvoirs", dont la presse.
Pour les défenseurs des droits de l'Homme, le procès qui s'ouvre lundi à Istanbul est emblématique de l'érosion des libertés depuis le putsch manqué du 15 juillet 2016, suivi de purges massives.
Ce procès survient alors que des voix européennes, à commencer par celle de Berlin, se sont élevées contre Ankara après l'arrestation de plusieurs militants des droits de l'Homme.
"Quand on voit les positions prises par Mme Merkel en Allemagne, on se dit qu'il y a une marge de pression,...
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