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Affaire Grégory : la mort de l'ex-juge, probablement un suicide

La mort mardi soir de Jean-Michel Lambert, le premier juge chargé d'instruire l'affaire de l'assassinat en 1984 du petit Grégory, devenue l'un des plus grands fiascos de l'histoire judiciaire en France, est probablement un suicide, d'après les premiers éléments de l'enquête.

Relancée depuis un mois, cette affaire qui a bouleversé tout un pays a pris un nouveau tour dramatique avec la découverte mardi vers 19H00 (17h00 GMT) du corps sans vie de ce magistrat à la retraite âgé de 65 ans à son domicile du Mans (ouest), comme l'a confirmé mercredi dans un communiqué le procureur local, Fabrice Bélargent.

"Il ne présentait aucune trace de violences, la tête étant recouverte d'un sac en plastique", a-t-il relevé. "Aucune trace d'effraction ni de désordre n'a été constatée sur place. Aucun écrit de nature à expliquer ce décès n'a été découvert", a poursuivi Fabrice Bélargent. "Une autopsie sera nécessaire pour déterminer précisément la cause du décès", a-t-il ajouté.

Il y a cependant "peu de place au doute", il s'agit d'un suicide, a noté une source proche du dossier.

D'après les premiers éléments de l'enquête, le corps a été découvert par une voisine alertée par l'épouse du magistrat, actuellement en cure selon des proches et sans nouvelles de son mari depuis la veille.

"Je ne pense pas que le fait que l'affaire reparte puisse expliquer son geste. Mais il a peut-être senti qu'on allait à nouveau parler de lui, l'interviewer, l'assaillir. Depuis 1984, il y a une pression énorme", a réagi Jean-Claude Cuna, ancien greffier du juge Lambert à Epinal (est) resté très proche de lui, qui dit l'avoir "senti plusieurs fois assez déprimé".

"Lundi, il avait l'air un peu soucieux, mais il n'y avait rien de particulier (...) Il m'a dit qu'il était en train d'écrire un livre qui sortirait en septembre", a de son côté confié à l'AFP Aouatef Braber, une avocate qui connaissait le magistrat et l'avait rencontré la veille de son décès.

Dans le manuscrit de ce onzième roman "Témoins à charge", son éditeur De Borée note d'"étranges parallèles" avec sa fin tragique : le personnage du Professeur Chabert, qui lui "ressemble trait pour trait", se donne la mort "pour sauver son honneur" et son corps est découvert "la tête recouverte d'un sac plastique, une bouteille de whisky vide au pied du fauteuil". Seule différence : contrairement à son personnage, il n'aurait laissé aucun écrit pour expliquer son geste.

Surnommé "le petit juge", Jean-Michel Lambert avait 32 ans lorsque, le 16 octobre 1984, le cadavre de Grégory Villemin, quatre ans, avait été retrouvé pieds et poings liés dans une rivière des Vosges (est). Celui qui en était à son premier poste avait notamment révélé à la presse la teneur des accusations de Murielle Bolle, 15 ans, qui venait de dénoncer son beau-frère, Bernard Laroche, comme ayant été le ravisseur du garçon.

Après la mort de Bernard Laroche, tué par son cousin, le père de l'enfant, Jean-Marie Villemin, les soupçons du magistrat s'étaient tournés vers la mère de Grégory, Christine Villemin, qu'il avait inculpée d'assassinat. Mais la Cour de cassation avait annulé la mise en accusation. Entre-temps, l'instruction avait été reprise par un autre magistrat qui avait mis à mal toutes les thèses du "petit juge".

Depuis un mois, l'enquête connaît de nouveaux rebondissements. Fin juin, Murielle Bolle a été inculpée d'enlèvement suivi de mort. La grand-tante et le grand-oncle de Grégory, Jacqueline et Marcel Jacob, ont été mis en examen pour enlèvement et séquestration suivie de mort.

La mort mardi soir de Jean-Michel Lambert, le premier juge chargé d'instruire l'affaire de l'assassinat en 1984 du petit Grégory, devenue l'un des plus grands fiascos de l'histoire judiciaire en France, est probablement un suicide, d'après les premiers éléments de l'enquête.
Relancée depuis un mois, cette affaire qui a bouleversé tout un pays a pris un nouveau tour dramatique avec la...