Le parcours d’un demi-siècle d’amitié

Tu es né au Liban un 1er octobre 1932, et après tes études médicales à l'AUB, tu as poursuivi ta formation en chirurgie plastique pendant trois ans à Saint Louis Missouri. De retour au Liban en 1966, la même année que moi, tu t'inscris à la Société de chirurgie plastique où nous avions lié connaissance. Aussitôt une amitié sincère et solide s'installait entre nous. Nous avions alors un parcours parallèle pour ainsi dire, bien que nous ayons baigné dans deux cultures différentes. Toi dans la culture américaine dont tu étais toujours très fier, et tu ne cesseras jamais de penser retourner aux États-Unis par suite de ta déception face aux événements du Liban ; et moi dans la culture française, dans le camp opposé au tien. Très tôt, le courant a passé entre nous et nos deux familles. Des voyages communs en Europe, au Canada et au Brésil, au cours de différents congrès, nous ont rapprochés davantage avec ta femme Simone et tes enfants Tony, Tania et Nadim, qui sont devenus un peu partie de notre famille. Par la suite, une coopération étroite s'est installée entre nous à l'hôpital Saint-Georges où nous avions pratiqué côte à côte la chirurgie plastique. Le point le plus important que je voudrais faire ressortir, c'est que tu as été l'un des pionniers de cette chirurgie au Liban, et grâce à la formation solide et parfaite que tu avais eue, tu as su transmettre à beaucoup de tes élèves l'amour de cette belle science dont nous portons tous le flambeau. Il me suffisait de constater cela en voyant le respect et la reconnaissance dont te gratifiaient tes élèves devenus aujourd'hui d'éminents chirurgiens et qui ne s'adressaient à toi que par ce seul mot : maître, mouallem ! Mais tu as aussi été l'ami fidèle et sincère que tous tes confrères ont aimé et apprécié.
Michel, nous ne t'oublierons pas.
Tu es dans nos cœurs.
Ton ami d'un demi-siècle