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Moyen Orient et Monde - Syrie

L’EI s’est totalement retiré de la province d’Alep

Moscou estime que le rapport de l'ONU sur les attaques chimiques en Syrie est basé sur des données douteuses.

Le groupe jihadiste État islamique (EI) s’est totalement retiré hier de la province septentrionale d’Alep, après en avoir été il y a quatre ans la force dominante, a affirmé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). George Ourfalian/AFP

Le groupe jihadiste État islamique (EI) s'est totalement retiré hier de la province septentrionale d'Alep, après en avoir été il y a quatre ans la force dominante, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Il s'agit d'un revers de taille pour cette organisation qui contrôlait fin 2014 la moitié de cette province qu'elle souhaitait conquérir entièrement.
« Daech s'est complètement retiré de la province d'Alep face à l'avancée des forces du régime », a dit le chef de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, en utilisant un acronyme en arabe de l'EI. « Dans le sud-est de la province d'Alep, les forces du régime ont pris le contrôle jeudi soir d'une route », isolant les 17 derniers villages encore tenus par l'EI dans la zone et poussant les jihadistes à s'en retirer, a expliqué M. Abdel Rahmane. Cette importante voie relie la province de Hama, à l'ouest d'Alep, à celle de Raqqa, à l'est de la province.
« Notre armée, en coopération avec les forces supplétives, a pris le contrôle de toute la région s'étendant de Rassafa, dans le sud de la province de Raqqa, à Ithraya dans l'est de la province de Hama. L'armée se prépare à prendre position dans le sud-est de la province d'Alep après la fuite des terroristes », a affirmé une source militaire citée par l'agence de presse officielle syrienne SANA. Un colonel de l'armée syrienne présent dans la province d'Alep a confirmé « le retrait de Daech d'Alep », en soulignant que « l'armée syrienne nettoie la dernière portion de territoire ».
Le vent a tourné pour l'EI début 2015 dans cette province quand le groupe a échoué à s'emparer de Kobané, localité frontalière de la Turquie, après plus de quatre mois de combats contre les forces kurdes soutenues par une coalition internationale anti-jihadistes. L'EI a vu ensuite son pouvoir se rétrécir comme peau de chagrin tant en Syrie que dans l'Irak voisin, où il avait proclamé en 2014 un « califat ». Le groupe a perdu en trois ans 60 % des 90 000 km2 qu'il avait conquis, selon une étude du cabinet d'analyse IHS Markit publiée jeudi.
Aujourd'hui, toutes les forces locales et étrangères sont présentes dans la province d'Alep : les rebelles proturcs sont dans le Nord ; à l'ouest se trouvent les rebelles islamistes alliés au groupe Fateh al-Cham (ex-branche d'el-Qaëda) tandis que l'armée syrienne est positionnée dans la ville d'Alep ainsi que dans le sud et le sud-est de la province. Les FDS sont elles présentes dans le nord et à l'est de cette province. Toutes ces forces sont soutenues par des puissances étrangères, qu'il s'agisse de la Turquie, de la Russie ou de la coalition internationale anti-jihadistes menée par les États-Unis.

L'EI a repris al-Senaa
Par ailleurs, l'EI a repris hier un quartier du sud-est de la ville de Raqqa, son bastion en Syrie, près de trois semaines après l'avoir perdu, a affirmé l'OSDH. « L'EI a totalement repris al-Senaa, le quartier le plus important dont s'étaient emparées les Forces démocratiques syriennes (FDS) le 12 juin », a indiqué Rami Abdel Rahmane, en référence à l'alliance kurdo-arabe appuyée par une coalition internationale menée par les États-Unis. « En utilisant des tunnels, les jihadistes ont attaqué les FDS en utilisant des kamikazes ainsi que des drones transportant des charges explosives », a-t-il précisé.
De leur côté, les miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) ont l'intention de « libérer » le secteur situé entre Azzaz et Jarablous, qui se trouve aux mains des rebelles syriens soutenus par la Turquie, selon un de leurs chefs. Le commandant Sipan Hemo l'annonce dans un entretien accordé à un journal kurde et ses propos ont été relayés sur internet par un responsable des FDS, dont les YPG sont la principale composante. Il ne précise pas quand ses hommes ont l'intention de s'emparer de cette zone, mais il dit considérer les rebelles syriens soutenus par Ankara qui en ont chassé les jihadistes de l'EI à l'automne comme une force d'occupation.

« Sans équivoque »
Sur le plan diplomatique, un rapport publié hier par la mission d'enquête de l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) conclut que des « personnes ont été exposées au sarin, une arme chimique », en Syrie. « Je condamne fermement cette atrocité qui contredit totalement les normes de la convention sur les armes chimiques », a déclaré le directeur général de l'OIAC, Ahmet Üzümcü, en appelant à « engager des poursuites » contre les auteurs de cette « horrible attaque ». Le résultat du rapport va maintenant servir de base à une commission conjointe entre l'ONU et l'OIAC, qui devra dire si les forces du régime syrien sont responsables du bombardement chimique sur la localité de Khan Cheikhoun le 4 avril dernier.
« Nous sommes obligés de constater que ses conclusions sont toujours fondées sur des données très douteuses », a critiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, en assurant y voir des signes d'une « commande politique ». En revanche, la diplomatie française a salué un rapport qui « conclut sans équivoque » à l'utilisation du « sarin, un neurotoxique de guerre ». « Les conclusions du rapport sont incontestables, comme la rigueur des méthodes, l'indépendance de l'analyse et l'impartialité des membres de la mission d'établissement des faits », souligne le Quai d'Orsay.
L'attaque avait fait 87 morts, dont de nombreux enfants, et avait été attribuée par les Occidentaux au régime de Bachar el-Assad. Ce dernier, soutenu par son allié russe, avait démenti en être à l'origine. En riposte à cette attaque chimique, le président américain Donald Trump avait lancé une attaque de missiles Tomahawk dans la nuit du 6 au 7 avril sur la base syrienne d'al-Chayraate.
Enfin, l'aviation israélienne a bombardé hier une position de l'armée syrienne, quelques heures après qu'une roquette tirée de Syrie eut frappé le plateau du Golan occupé par l'État hébreu, a annoncé l'armée.
Sources : agences

Le groupe jihadiste État islamique (EI) s'est totalement retiré hier de la province septentrionale d'Alep, après en avoir été il y a quatre ans la force dominante, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Il s'agit d'un revers de taille pour cette organisation qui contrôlait fin 2014 la moitié de cette province qu'elle souhaitait conquérir entièrement.« Daech...

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