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La justice cambodgienne, un instrument de répression, selon Amnesty

La justice cambodgienne à la botte du pouvoir est un instrument de répression contre les opposants politiques et les défenseurs des droits de l'Homme, a dénoncé mardi Amnesty International, qui craint que le climat de peur s'aggrave avec les élections.

Des millions de Cambodgiens se rendront dimanche aux urnes pour des élections municipales dans plus de 1.600 communes - un scrutin vu comme un test pour le Premier ministre Hun Sen au pouvoir depuis 32 ans avant des législatives en 2018.
"Au Cambodge, les tribunaux sont des outils entre les mains du gouvernement", a déclaré mardi Champa Patel, directeur d'Amnesty International pour l'Asie du Sud-Est, à l'occasion de la publication d'un rapport intitulé "Les tribunaux de l'injustice".

L'ONG relève qu'"une manipulation cynique de la justice pénale est orchestrée pour atteindre des objectifs politiques et faire taire les personnes que le gouvernement ne tolère pas".

D'après le rapport, 27 militants et hommes politiques sont actuellement en prison et des centaines d'autres font face à des inculpations "dans le cadre d'une tentative concertée" visant à écraser toute critique.
Citant quelques cas emblématiques, Amnesty international estime qu'une grande partie de l'opposition politique "vit sous la menace d'un emprisonnement immédiat".

Pour les experts, l'approche des élections rend le pouvoir de plus en plus fébrile. Le parti du Premier ministre "risque de perdre le contrôle du niveau local de gouvernement qu'il exerce depuis la chute des Khmers rouges en 1979", observe Sebastian Strangio, auteur d'un livre sur Hun Sen.

Le parti de ce dernier a vivement réagi après la publication du rapport évoquant une mentalité de "guerre froide". Les organisations de défense des droits de l'Homme "ont toujours attaqué le gouvernement au pouvoir" qu'ils considèrent comme un "ennemi".

L'opposition incarnée par le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP) cherche à mettre fin au pouvoir de Hun Sen et l'accuse d'être de plus en plus répressif et corrompu.
Mais Hun Sen, ex-combattant Khmer rouge et Premier ministre depuis 1985, a savamment manoeuvré pour lui couper les ailes en multipliant les poursuites judiciaires contre l'opposition qui avait réussi une poussée aux élections législatives de 2013.

L'opposition a toujours estimé que le pouvoir avait manipulé les résultats, une affirmation rejetée par Hun Sen. Le Premier ministre se targue d'être une force stabilisatrice dans ce pays qui continue de se remettre des horreurs du génocide Khmer rouge.

La justice cambodgienne à la botte du pouvoir est un instrument de répression contre les opposants politiques et les défenseurs des droits de l'Homme, a dénoncé mardi Amnesty International, qui craint que le climat de peur s'aggrave avec les élections.
Des millions de Cambodgiens se rendront dimanche aux urnes pour des élections municipales dans plus de 1.600 communes - un scrutin vu...