La police antiterroriste britannique a regretté jeudi la "divulgation non autorisée" d'informations notamment aux Etats-Unis sur l'attentat contre un concert lundi à Manchester, jugeant que cela "nuisait" à l'enquête.
"Nous apprécions grandement les relations étroites que nous avons avec nos partenaires des services de renseignements et des forces de sécurité à travers le monde" avec qui nous "partageons des informations sensibles" mais "quand cette confiance est rompue, cela compromet ces relations et nuit à nos enquêtes", a affirmé un porte-parole de la police britannique chargée du contre-terrorisme.
"Les dégâts sont encore plus grands quand cela implique la divulgation non autorisée de preuves potentielles au beau milieu d'une importante enquête du contre-terrorisme", a ajouté ce porte-parole.
Des images de la police britannique ont été publiées mercredi par le New York Times et montrent un détonateur que le kamikaze aurait tenu dans sa main gauche, des morceaux de métal et des vis jonchant le sol, ainsi que des fragments d'un sac à dos bleu déchiqueté.
Ces éléments, analysés par des artificiers interrogés par le quotidien, permettent de déduire que la bombe était "puissante, dotée d'une charge ultra-rapide, mais aussi que les morceaux de métal ont été disposés avec soin et méthodiquement" pour faire le maximum de dégâts.
Jeudi, la BBC a affirmé que la police de Manchester a cessé de transmettre des informations sur l'enquête aux autorités américaines suite à ces fuites.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, les autorités britanniques s'étaient déjà dites "furieuses" après ces fuites dans les médias américains ou par d'autres canaux.
"Nous sommes furieux. C'est complètement inacceptable", a indiqué mercredi une source gouvernementale.
La ministre britannique de l'Intérieur, Amber Rudd, avait également fait part plus tôt de son exaspération.
"La police britannique a été très claire sur le fait qu'elle veut contrôler le flux d'informations, afin de protéger l'intégrité opérationnelle" de l'enquête et pouvoir bénéficier "d'éléments de surprise", a déclaré la ministre sur la BBC.
Quelques minutes après cette déclaration agacée, le ministre français de l'Intérieur Gérard Collomb, affirmant ne savoir "que ce que les enquêteurs britanniques nous ont appris", révélait que le kamikaze présumé de l'attentat était "sans doute" passé par la Syrie et avait des liens "avérés" avec le groupe Etat islamique.
L'attentat lundi soir à la sortie d'un concert de la pop-star américaine Ariana Grande, revendiqué par le groupe Etat islamique, a fait 22 morts et des dizaines de blessés, dont de nombreux enfants.
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