Le président brésilien Michel Temer a fait savoir jeudi qu'il n'avait pas l'intention de démissionner malgré la publication d'informations l'accusant d'avoir approuvé le versement d'un pot-de-vin à un témoin clé dans l'affaire Petrobras afin qu'il reste silencieux, selon le témoignage d'un homme d'affaires.
Ces accusations fragilisent la position du président tout en amenuisant les chances de voir ses mesures d'austérité adoptées par le Congrès brésilien, ce qui a fait chuter l'indice phare de la Bourse brésilienne, le Bovespa. A 14h20 GMT, ce dernier perdait 8,50%.
Le chef de l'Etat a reconnu avoir rencontré en mars dernier l'homme d'affaires en question, le président du groupe agroalimentaire JBS SA, numéro un mondial du conditionnement de viande, Joseley Batista. Mais Michel Temer nie avoir donné son feu vert à toute initiative visant à empêcher de témoigner l'ancien président de la Chambre des députés Eduardo Cunha.
Il assure que son attitude pendant l'entretien n'a pas "compromis" sa fonction présidentielle.
Selon O Globo, Joseley Batista aurait enregistré la discussion avec le président. L'article ne dit pas ce que Cunha devait taire.
Michel Temer réfute les accusations lancées contre lui et a déclaré jeudi matin à des parlementaires qu'il ne serait pas chassé de son poste. Il a toutefois annulé tous les rendez-vous de la journée pour réagir à la crise qui couve. Il devrait s'adresser à la Nation dans les heures à venir.
"Nous devons voir ce que dira la Cour suprême et si elle accepte cet enregistrement comme preuve", a déclaré un conseiller de la présidence. "Le président est convaincu de n'avoir commis aucun délit, mais il faut que ce soit clair pour tout le monde."
Parallèlement, la police fédérale approfondit son enquête dans la vaste opération anti-corruption "Lava Jato" (Lavage rapide) et resserre son étau autour de l'entourage du président Temer, arrivé au pouvoir à la faveur de la chute de la présidente Dilma Rousseff, issue du Parti des travailleurs (PT, gauche).
Des policiers ont perquisitionné au domicile du député Rodrido Rocha Loures, ami de longue date du président et membre de la même formation politique, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB). Rodrido Rocha Loures est accusé d'avoir reçu des pots-de-vin au nom de Michel Temer, ce qu'il réfute.
Ces accusations fragilisent la position du président tout en amenuisant les...
Les plus commentés
Comment les Arabes peuvent-ils dire non à Trump ?
Le CPL hors du gouvernement, mais pas de la vie politique ?
Salam : « Nous devons rétablir l'autorité de l’État sur tout le territoire »