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Macron n'a pas dérogé à la tradition des DS présidentielles

Emmanuel Macron n'a pas dérogé dimanche à la tradition présidentielle des DS en choisissant la nouvelle DS7 Crossback de PSA pour descendre les Champs-Elysées, à Paris, lors de la cérémonie d'investiture du nouveau président.

La voiture, un SUV compact haut-de-gamme dont le tarif démarre à plus de 50.000 euros pour la première édition limitée, est fabriqué à Mulhouse (Haut-Rhin) et n'apparaîtra sur les routes qu'en début d'année prochaine.

Avant d'emprunter la version présidentielle du véhicule, couleur bleu encre et dotée d'un toit ouvrant sur mesure, Emmanuel Macron aura remonté les Champs-Elysées dans un camion militaire ACMAT fabriqué à Saint-Nazaire pour témoigner, selon une porte-parole, son soutien aux forces armées.

Les présidents de la Ve République ont toujours alterné les marques françaises dans leurs déplacements, le parc automobile de l'Elysée veillant à respecter un équilibre entre les deux constructeurs nationaux PSA et Renault. Ce dimanche, Emmanuel Macron est d'ailleurs arrivé à l'Elysée pour la passation de pouvoir à bord d'une Renault Espace 5 grise blindée.

En revanche, les voitures retenues pour emprunter la célèbre avenue parisienne le jour J de l'investiture, l'image la plus forte, ont historiquement toujours été choisies chez PSA, avec parfois des Peugeot, souvent des Citroën et très souvent des DS.

La tradition remonte aux années 1950-60, avec la Traction Avant 15-6 H recarrossée et surtout la DS 19 du général de Gaulle, celui-ci ayant boudé la marque sportive de luxe d'Eure-et-Loir Facel Vega - aujourd'hui disparue - à cause de son moteur Chrysler, puissant mais d'origine américaine.

La décennie suivante, Georges Pompidou jette son dévolu sur la Citroën SM, héritière musclée de la DS dont elle reprend la base en ajoutant un moteur six cylindres Maserati, tandis que Valéry Giscard d'Estaing choisit une Peugeot 604.

Alternance socialiste oblige, François Mitterrand aura à coeur de privilégier pendant son mandat les grandes Renault 30, 25 et Safrane du groupe au losange, à l'époque encore dans le giron de l'Etat, mais il réutilisera la SM décapotable le jour de son investiture en 1981.

Avec Jacques Chirac, la Citroën SM reprend du service, bien que la vedette de l'élection de 1995 reste la Citroën CX de son interview à la portière le soir de sa victoire.

En 2007, Nicolas Sarkozy opte pour la 607 Paladine, un concept-car décapotable Peugeot, mais les DS reviennent en force en 2012 avec François Hollande dans une DS5 compacte à moteur hybride diesel, technologie aujourd'hui abandonnée, puis Emmanuel Macron en DS7. Les lettres DS, qui désignent désormais une nouvelle marque que PSA tente d'installer dans le cercle très fermé du luxe automobile, ne constituent plus qu'un discret clin d'oeil au célèbre vaisseau Citroën de 1955.

Dès le lendemain du second tour, l'entourage du nouveau président avait assuré que la voiture des Champs-Elysées serait de fabrication française. "Attaché à la défense de cette grande industrie française, le président mettra en valeur plusieurs marques et véhicules au cours de son investiture", a-t-on ajouté de même source dimanche.

Mais pour l'épisode des Champs-Elysées, le président élu aurait très bien pu déroger à la tradition DS et choisir une Renault, même si la marque au losange a récemment défrayé la chronique avec ses émissions diesel polluantes et si Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, a eu des rapports houleux avec le PDG Carlos Ghosn lors de la crise des droits de vote doubles en 2015.

Le haut de gamme de PSA - Citroën C5 et Peugeot 508 à Rennes, Peugeot 3008 à Sochaux et DS à Poissy, Sochaux et Mulhouse - est bien "Made in France", mais c'est aussi le cas de Renault, dont l'Espace et la nouvelle grande berline Talisman sortent toutes deux des chaînes de Douai (Nord).

Emmanuel Macron n'a pas dérogé dimanche à la tradition présidentielle des DS en choisissant la nouvelle DS7 Crossback de PSA pour descendre les Champs-Elysées, à Paris, lors de la cérémonie d'investiture du nouveau président.
La voiture, un SUV compact haut-de-gamme dont le tarif démarre à plus de 50.000 euros pour la première édition limitée, est fabriqué à Mulhouse (Haut-Rhin)...