Israël: la chaîne publique de télévision ferme avant la date prévue

La chaîne publique israélienne "1" devait cesser d'émettre mercredi matin, après 49 ans de diffusion, quelques heures avant un vote attendu au Parlement pour acter le remplacement de l'historique Autorité de radio-diffusion (IBA) par un nouvel établissement.

Mardi soir, la présentatrice de la grande émission d'informations du soir de cette chaîne, "Mabat" (Regarde), a annoncé les larmes aux yeux qu'il s'agissait de la toute dernière édition.

D'autres journalistes présents en plateau ont exprimé leur déception d'avoir été prévenus à la dernière minute de cette fin anticipée, avant le 15 mai, date à laquelle l'IBA doit être remplacée par la Public Broadcasting Corporation (PBC).

Selon l'édition en ligne du journal Haaretz, la "1" ne devait plus émettre à partir de mercredi matin et les différentes chaînes de la radio publique ne devaient plus diffuser que de la musique.

Aucun communiqué officiel n'a toutefois été publié pour annoncer la fin des programmes et la fermeture des chaînes de l'IBA.

L'avenir de la radio-télévision publique en Israël a été au centre d'un long bras de fer entre le chef de gouvernement Benjamin Netanyahu et son ministre des Finances, le premier ne voulant plus d'une réforme qu'il avait d'abord soutenue alors que le second tenait à ce qu'elle soit menée à bien à cause de l'importance des sommes déjà investies dans le projet.

M. Netanyahu est allé jusqu'à brandir la menace de provoquer des élections anticipées si un accord n'était pas trouvé. Le bras de fer a été résolu fin mars grâce à un montage complexe, notamment concernant la branche informations du nouvel établissement.

Officiellement, la réforme visait à dynamiser un service public à bout de souffle et à regagner une partie du terrain perdu face aux chaînes privées. Mais la volonté d'emprise de M. Netanyahu sur l'information passe aux yeux de nombreux commentateurs israéliens pour un facteur primordial de la crise.