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Culture - Exposition

L’histoire d’un grain de sable, selon Athier Mousawi...

Entre abstraction et surréalisme, dix toiles à l'acrylique, fantaisie conciliant imaginaire et science.

Athier Mousawi « After Denudation 2 », acrylique sur lin brut.

Un jeune homme de trente-quatre ans, aux cheveux déjà blancs, à la silhouette longue et filiforme, qui vit et travaille entre Paris, Londres et Istanbul. Pour ce peintre, fils d'un père architecte en Irak et d'une mère elle-même peintre, le sable est une inspiration comme une autre. Car c'est une trace à suivre, une chasse ouverte, une vie à découvrir, une expérimentation à approfondir, un pan de lumière à sortir du mystère et de l'ombre.

Athier Mousawi pose donc un regard chargé d'interrogations sur ce grain de sable qui révèle des trésors grouillants de mouvements, de formes, de colorations sous la loupe d'un instrument qui, tout en dévoilant un univers chaotique, dénude et déstructure absolument tout. Et jette des irisations et des assemblages fondamentalement insoupçonnés.

Athier (prénom donné en référence à l'éther de l'espace céleste) Mousawi s'est emparé de cette observation pour tenter, non de donner des réponses et de soulever des problèmes qu'on élude difficilement, mais pour nourrir sa palette, ses tubes de couleurs et son chevalet. Et satisfaire sans nul doute une curiosité très personnelle et intrinsèquement aventurière.

Résultat ? Une fantasia picturale aux allures de modernité. Comme si l'on ouvrait le cœur d'un coquillage, le capot d'une voiture ou si l'on auscultait le ventre d'une machine. D'abord en prenant toutes les précautions et les libertés pour la forme d'une toile à la charpente en lin et ensuite par la manière d'aborder la narration à tâtons pour reconstruire, en une harmonie particulière, un foisonnement d'images hétéroclites et dissemblables.

Ni rectangulaires, ni pyramidales, ni octogonales, mais tiraillées un peu dans tous les sens et aux angles toujours imprévisibles sont ces toiles aux frontières et limites qui sortent du rang. Sauf pour les quatre tableaux (40 cm x 40 cm) qui restent sagement dans les normes conventionnelles de présentation.

 

Cartoon sérieux
Fluidité de la matière pour un chant organique où se juxtaposent et se bousculent des éléments colorés, amusants, de profils presque de jouets d'enfants. Ectoplasmes qui s'étirent, grossissent, s'allongent, raccourcissent sous le pinceau de cet artiste féru de Kandinsky, Jonas Burgert, Dia Azzawi, comme pour un souffle d'enfance insouciante et ludique.

Entre cartoon se voulant un brin sérieux et splash joyeux, s'articulent, en une délicieuse farandole vive, valves, artères, boulons, perspectives géométriques à l'équilibre déroutant... Mais qui tient la route ! Une ronde carnavalesque, bariolée, d'éléments organiques et industriels les plus décousus, ponctués par des formes à la fois rigides et molles.

Exploratoire, loin des modes esthétisantes léchées ou des agressives interrogations contemporaines, ces peintures, à la fois volubiles et précises, ont un rythme particulier, un chant évident, des couleurs fortes et une âme (curieusement bien perceptible) qui cimente leur turbulent désordre. C'est donc cela un grain de sable ? Drôle de conte !

L'ambition de ce peintre qui suit la voix du cœur, le fil de ses rêveries, le flair de ses observations ? « M'assurer que je suis dans la bonne direction dans mon travail », dit-il. Et d'ajouter : « Ce dont je suis fier, c'est que je sens que je ne stagne pas, je ne fais pas de surplace... »

 

Galerie Ayyam rue Zaytouny. « After Denudation » d'Athier Mousawi, jusqu'au 27 mai 2017.

Un jeune homme de trente-quatre ans, aux cheveux déjà blancs, à la silhouette longue et filiforme, qui vit et travaille entre Paris, Londres et Istanbul. Pour ce peintre, fils d'un père architecte en Irak et d'une mère elle-même peintre, le sable est une inspiration comme une autre. Car c'est une trace à suivre, une chasse ouverte, une vie à découvrir, une expérimentation à...

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