Ayrault : l'Europe attend des "actes concrets" de Trump

L'Europe attend de Donald Trump des "actes concrets" préservant le multilatéralisme, notamment au plan commercial, a déclaré vendredi à Bratislava le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault, mettant en garde contre "un retour au choc des nationalismes".

"Ce sont des actes concrets que nous Européens attendons, dans tous les domaines, y compris en matière commerciale", a également souligné Jean-Marc Ayrault lors d'une intervention à l'université Comenius de Bratislava. "Nous avons besoin d'être rassurés sur les questions essentielles, sur la conception du monde aujourd'hui", a-t-il insisté.
Le ministre français venait de s'entretenir avec son homologue slovaque Miroslav Lajcak.

Le vice-président américain Mike Pence a certes fait un "premier geste à Munich (en février) en rassurant sur l'engagement des Américains dans l'Otan même s'il y a encore des précisions à obtenir", notamment sur le financement de l'Alliance, a noté le ministre français.

M. Ayrault s'est inquiété en revanche d'une possible remise en cause d'un "ordre mondial fondé sur des règles et sur la coopération", notamment dans le domaine commercial et financier, et d'un retour au protectionnisme.
"Dans un monde où la plupart des enjeux appellent un surcroît de coopération internationale, cet affaiblissement du multilatéralisme est dangereux", a martelé le ministre français, en mettant en garde contre un "retour au choc des nationalismes".

Depuis son arrivée au pouvoir, Donald Trump semble vouloir mener une politique protectionniste, voire nationaliste, y compris au détriment de ses principaux partenaires, dont l'UE. Le projet d'accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Europe, déjà mal en point avant le départ de Barack Obama de la Maison Blanche, est ainsi plus qu'incertain.

"Si les Etats-Unis décident de mettre en place des droits de douane élevés sur les échanges commerciaux, quelles seront les conséquences pour nous les Européens ?", s'est-il interrogé. Idem "s'ils mettent en place une fiscalité transformant les Etats-Unis en paradis fiscal". Les "grands défis" tels que le réchauffement climatique "nécessitent non pas moins mais plus de régulation", a-t-il insisté.