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Birmanie: des étudiants inculpés pour diffamation après une pièce de théâtre sur l'armée

Neuf étudiants ont été inculpés pour diffamation en Birmanie pour une pièce de théâtre tournant en ridicule les militaires, nouvelle preuve des restrictions à la liberté d'expression qui existent toujours dans le pays malgré l'arrivée d'un gouvernement civil il y a 10 mois.

Les images vidéos de cette pièce, jouée le 9 janvier, dans le cadre d'un atelier pour promouvoir la paix à Pathein dans le sud du pays, sont devenues virales, et ont provoqué la fureur de l'armée. C'est un gradé de la région qui a porté plainte estimant que la pièce "pouvait dégrader et détruire l'image de la Tatmadaw", le nom utilisé en Birmanie pour désigner l'armée, a expliqué Zaw Min Tun de la police de Pathein.

Dans l'une des scènes, l'épouse d'un militaire y explique qu'elle soutient la guerre sous le prétexte que cela éloigne son conjoint du domicile: "mon mari est parti combattre depuis longtemps... donc je peux avoir des liaisons en toute liberté".

En arrivant au pouvoir, le nouveau gouvernement civil, emmené par Aung San Suu Kyi, s'est engagé à accroître les libertés civiles, mais la loi sur la diffamation largement utilisée par la junte est toujours en vigueur. L'article 66d, qui correspond à la diffamation sur internet, a même été davantage utilisé ces derniers mois que lors des deux années précédentes quand d'anciens militaires assuraient la transition.
Lors des deux années avant l'élection de 2015, seules sept poursuites avaient été engagées contre plus de 40 ans depuis l'arrivée d'un gouvernement civil. "Les gouvernements démocratiques n'emprisonnent pas ceux qui critiquent les responsables gouvernementaux ou les militaires", rappelle Brad Adams, directeur de Human Rights Watch Asia.

Dimanche, des avocats et des journalistes avaient manifesté à Rangoun pour demander l'abrogation de la loi. La semaine passé, l'envoyée spéciale de l'Onu pour la Birmanie, Yanghee Lee, avait critiqué les autorités pour avoir utilisé la loi sur la diffamation contre les gens "simplement pour avoir exprimé leur opinion".
En septembre, un homme a été emprisonné et poursuivi pour avoir traité de "fou" sur Facebook le président birman, un ami et allié d'Aung San Suu Kyi.

Neuf étudiants ont été inculpés pour diffamation en Birmanie pour une pièce de théâtre tournant en ridicule les militaires, nouvelle preuve des restrictions à la liberté d'expression qui existent toujours dans le pays malgré l'arrivée d'un gouvernement civil il y a 10 mois.
Les images vidéos de cette pièce, jouée le 9 janvier, dans le cadre d'un atelier pour promouvoir la paix à...