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Liban

Les handicapés, laissés-pour-compte du scrutin

Les années passent et certaines anomalies restent inchangées. De scrutin en scrutin, les personnes handicapées, qui sont des votants comme les autres, continuent d'être entravées en raison des bureaux de vote inaccessibles, aux escaliers interminables. Hier, partout à Beyrouth, on rencontrait des personnes dont il fallait porter les chaises roulantes pour qu'elles puissent accomplir leur devoir électoral. Et ce manque d'aménagement ne nuit pas qu'aux handicapés : les personnes âgées, celles qui souffrent d'une invalidité temporaire (comme cette dame à la jambe cassée que son mari a dû porter sur les escaliers à Bachoura), celles qui ne jouissent tout simplement pas d'une santé assez satisfaisante pour gravir, parfois, trois ou quatre étages...
Elissar Rita Otayek, 35 ans, sur chaise roulante, en a fait la triste expérience. Alors qu'elle s'apprêtait à être aidée pour descendre de voiture, devant le centre de vote du Lycée Manara à Ras Beyrouth, un agent en poste à la porte l'empêche rudement d'aller plus loin, prétextant qu'il n'est pas possible de la porter sur quatre étages. Ainsi, elle aura été purement et simplement empêchée de voter. Son frère a bien fait parvenir l'information au ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, qui a présenté ses excuses non seulement pour ce cas, mais, au cours d'une conférence de presse donnée plus tard, pour l'ensemble des handicapés. Il a promis des mesures en prévision de prochaines élections.
La question de l'accès des bureaux de vote aux handicapés est au centre de la campagne Hakki (Mon droit) menée par l'Union des handicapés du Liban et l'Association libanaise pour la démocratie des élections (LADE). Rencontrée dans un bureau de vote à Ras el-Nabeh, Sylvana Lakkis, présidente de l'Union des handicapés du Liban, a déploré qu'aucun progrès n'ait été fait au niveau de l'aménagement des bureaux de vote pour un meilleur accès des handicapés. « Cela fait seize ans que la loi pour les droits des handicapés, 220/2000, a été votée, et pourtant rien n'a changé, dit-elle. Il n'y a toujours aucun effort pour aménager les bureaux de vote en vue d'un accès des handicapés. »
La campagne Hakki a publié hier en soirée un communiqué dans lequel elle recense les différentes violations aux droits des handicapés constatées lors de la journée d'hier : outre le manque d'aménagement dans les bâtiments comme dans les bureaux et dans certains isoloirs, la campagne a noté plusieurs cas où des handicapés ou des personnes du troisième âge étaient portés de manière peu adéquate – et humiliante – sur les escaliers. Elle a recensé des cas de personnes handicapées qui ont été empêchées de voter, étant donné que leur bureau de vote se trouve plusieurs étages plus haut, ainsi que, parfois, des isoloirs et des urnes inaccessibles, sans compter le manque de facilité pour les personnes malentendantes et malvoyantes...

Les années passent et certaines anomalies restent inchangées. De scrutin en scrutin, les personnes handicapées, qui sont des votants comme les autres, continuent d'être entravées en raison des bureaux de vote inaccessibles, aux escaliers interminables. Hier, partout à Beyrouth, on rencontrait des personnes dont il fallait porter les chaises roulantes pour qu'elles puissent accomplir leur...

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