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Le quotidien libanais "as-Safir" ne mettra finalement pas la clé sous la porte

Le journal pourrait ne paraître que pour "un mois ou deux" supplémentaires, a confié à an-Nahar Talal Salman, son propriétaire.

Coup de théâtre à "as-Safir" : le quotidien libanais arabophone fondé en 1974, et dont le dernier numéro, ainsi que le site Internet, étaient censés paraître le vendredi 1er avril, ne cessera finalement pas d'exister. C'est ce qu'a confié son propriétaire, Talal Salmane, au quotidien an-Nahar, paru dimanche. Photo ANWAR AMRO / AFP

Coup de théâtre à "as-Safir" : le quotidien libanais arabophone fondé en 1974, et dont le dernier numéro, ainsi que le site Internet, étaient censés paraître le vendredi 1er avril, ne cessera finalement pas d'exister. C'est ce qu'a confié son propriétaire, Talal Salmane, au quotidien an-Nahar, paru dimanche.

"La parution du journal se poursuivra, et ce grâce à l’énorme soutien affectif apporté par l'opinion publique libanaise", a confié par téléphone M. Salmane à an-Nahar. "Nous avons décidé de poursuivre notre travail (...), même si cela ne se sera que pour un mois ou deux", a-t-il expliqué. "Il s'agit d'une décision éthique. Tant que je suis capable de poursuivre le travail pour un mois supplémentaire, pourquoi arrêter aujourd'hui ? Les gens nous soutiennent", a-t-il ajouté, faisant remarquer que "le quotidien a besoin d'aide". M. Salmane a dans ce contexte précisé que la conférence de presse qu'il était censé tenir mercredi a été reportée sine die.

La semaine dernière, une lettre avait été envoyée par la direction d'as-Safir aux salariés pour les avertir d'un risque de suspension de l'impression, faisant état d'une situation économique catastrophique. La même semaine, les employés d'un autre journal, al-Liwa, avaient reçu une lettre similaire, les encourageant à présenter leur démission. Des rumeurs de suspension du journal avaient également circulé au quotidien an-Nahar, démenties par des salariés interrogés à cette occasion par L'Orient-Le Jour.

Pour justifier leur décision d'arrêter la parution du journal, des dirigeants d'as-Safir auraient simplement mis en avant "les difficultés que traverse le journal et les circonstances adverses qu'il subit", confiait l'une des sources du journal, à L'Orient-Le Jour.

 

(Pour mémoire : Deux grands titres de la presse libanaise menacés de ne plus paraître)

 

Pas une "manœuvre"

"Jusqu'à présent, personne n'a déboursé un seul sou", a fait savoir Talal Salmane, démentant des rumeurs faisant état de fonds assurés au journal. "Nous comptons sur ceux qui tiennent à la presse libre dans ce pays, sur des personnes, des expatriés, et non pas des entités ou des partis politiques", a-t-il affirmé.

Lorsqu'an-Nahar lui demande s'il s'agit d'une manœuvre, Talal Salmane répond par la négative.

Par ailleurs, la chaîne LBCI rapporte que "certains journalistes ont clairement fait savoir qu'ils souhaitaient démissionner, en raison de ce qui se passe actuellement, et notamment parce qu'ils considèrent avoir été exploités". La chaîne a retransmis des messages publiés par certains journalistes d'as-Safir sur leurs pages Twitter, dans lesquels ils expriment leur frustration.

La possible fermeture d'as-Safir s'inscrit dans un contexte particulièrement morose pour la presse écrite, mondiale comme nationale. Selon l'institut Ipsos Mena, les dépenses publicitaires dans les journaux libanais – qui représentent l'essentiel de leurs revenus – ont baissé de 10,7 % entre 2014 et 2015, à 25 millions de dollars. Cela représentait environ 13 % des dépenses publicitaires totales au Liban, la télévision raflant le gros de la mise.

 

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Coup de théâtre à "as-Safir" : le quotidien libanais arabophone fondé en 1974, et dont le dernier numéro, ainsi que le site Internet, étaient censés paraître le vendredi 1er avril, ne cessera finalement pas d'exister. C'est ce qu'a confié son propriétaire, Talal Salmane, au quotidien an-Nahar, paru dimanche.
"La parution du journal se poursuivra, et ce grâce à l’énorme soutien...

commentaires (1)

Ils espère compter encore sur quelques Toumânes Per(s)cés, ce qui est "humain!", après la levée des sanctions internationales sur cet Iran des mollâhs Per(s)cés....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 11, le 28 mars 2016

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Commentaires (1)

  • Ils espère compter encore sur quelques Toumânes Per(s)cés, ce qui est "humain!", après la levée des sanctions internationales sur cet Iran des mollâhs Per(s)cés....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 11, le 28 mars 2016

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