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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Et si la suspension de Genève 3 profitait à tout le monde ?

En attendant la reprise des pourparlers le 25 février, le régime syrien et ses alliés engrangent des victoires sur le terrain.

Des habitants de Nebbol, dans la province d’Alep, célébraient hier l’entrée des troupes de Bachar el-Assad et du Hezbollah dans leur localité et celle de Zahra’, toutes deux assiégées par les rebelles depuis 2012. L’avancée du régime, obtenue grâce à ses alliés russes surtout, intervient au moment où les négociations de Genève 3 sont au point mort. George Ourfalian/AFP

Les pourparlers de paix sur la Syrie, que l'on peut désigner par Genève 3, sont au point mort avant d'avoir même commencé.
Après plusieurs jours de tergiversations, discussions et accusations mutuelles de vouloir saper les efforts de paix, l'émissaire onusien pour la Syrie Staffan de Mistura a annoncé mercredi une « pause » dans les discussions, qui devraient en principe reprendre le 25 février, alors que les développements sur le terrain syrien se produisent à une vitesse record. Le diplomate a toutefois refusé de qualifier cette suspension d'« échec », bien qu'une reprise des réunions semble aujourd'hui plus que jamais incertaine, et ce pour plusieurs raisons.

Du côté de l'opposition, déjà, plusieurs groupes se sont rendus à Genève, compliquant une situation déjà confuse concernant les invitations envoyées. Le Haut Comité des négociations (HCN), créé à Riyad en décembre 2015, est pour l'instant le groupe le plus représentatif d'une opposition désunie au possible. Un autre facteur de tensions est la non-inclusion des Kurdes à la délégation de l'opposition – sous la pression de la Turquie et de l'Arabie saoudite –, bien qu'ils représentent sur le terrain l'un des groupes les plus significatifs, notamment face à l'État islamique (EI). D'autres opposants ont quant à eux été invités en tant que « conseillers indépendants », notamment des membres des Forces démocratiques syriennes (FDS, créées à Hassaké, en Syrie, parallèlement à la réunion de Riyad en décembre), comme Haitham Manna.

 

Alep, bataille cruciale
Face à ces oppositions multiples, le régime syrien et ses alliés russes et iraniens font figure de bloc solide impossible à ébranler. Et cela se ressent, à la table des négociations comme sur le terrain. Car au moment où le report de Genève 3 a été annoncé, le régime syrien, accusé tous azimuts par l'Occident d'avoir fait capoter les pourparlers, a pu avancer de manière significative sur le terrain. Sont particulièrement concernées les régions de Lattaquié, de Homs (où les rebelles ont reçu un ultimatum des troupes loyalistes), d'Idleb, mais surtout d'Alep, dont la bataille se révèle décisive.

 

(Lire aussi : Moscou pointé du doigt pour avoir « torpillé » les négociations de paix)

 

Assiégées depuis 2012 par les rebelles, les localités chiites de Nebbol et Zahra', dans la province d'Alep, ont été libérées hier par l'armée de Bachar el-Assad et ses alliés du Hezbollah après seulement trois jours de combats. La multiplication particulièrement intense des frappes russes pour les aider dans leur avancée est à l'origine des accusations occidentales de sabotage, d'après Florent Parmentier, enseignant à Sciences Po Paris et spécialiste de la Russie.
« C'est généralement dans les dernières heures avant un cessez-le-feu que l'on peut observer les frappes les plus difficiles, simplement parce qu'on cherche à marquer le plus de points possible avant que l'arbitre ne siffle la fin du match », explique-t-il, bien que le cas syrien ne se prête probablement pas à ce scénario. Ce qui est certain, c'est que le régime réussira, si ce n'est déjà fait, à assiéger la ville d'Alep en coupant la seule route d'approvisionnement des rebelles vers le nord-ouest, soit la Turquie et Idleb, d'où viendraient des renforts éventuels mais peu probables.

Dans une situation militaire difficile, l'opposition cherche avant tout à faire cesser les violences contre des civils, et cela lui est crucial pour entamer des négociations à Genève. Les troupes du régime et ses alliés sont déterminés à montrer que l'opposition n'est « ni sérieuse ni crédible » dans ses demandes, et « si l'opposition devait perdre à Alep, ces déclarations seraient étayées », à moins d'un miracle, juge M. Parmentier.


(Lire aussi : Les rebelles d’Alep menacés d’être totalement assiégés)

 

L'armée au centre de tout
Ensuite, toujours selon l'expert, il y a eu dernièrement de nombreux articles en Russie, notamment sur Sputnik (agence de presse russe très proche des autorités), qui évoquent une possible intervention de la Turquie sur le terrain syrien. « Les États-Unis et les Européens souhaitent une baisse de ces tensions entre la Russie et la Turquie, et c'est peut-être cela que cherchent les différents belligérants » en suspendant les négociations.
Plus encore, il faut garder à l'esprit que fin 2015, Moscou aurait demandé à Bachar el-Assad, en visite dans la capitale russe, de lâcher le pouvoir, sans résultat, selon plusieurs sources proches du dossier. Pour M. Parmentier, les alliés de la Syrie font tout pour gagner du temps en attendant que l'armée institutionnelle syrienne soit « au centre des débats » jusqu'à l'élection présidentielle de 2017 en Syrie, « sachant que la Russie est plus attachée à l'armée syrienne en tant qu'institution qu'à la personne de Bachar el-Assad ».

 

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commentaires (4)

Cette libération des griffes de la barbarie salafowahabite Bensaoud, UN TRIOMPHE SANS APPEL .

FRIK-A-FRAK

18 h 10, le 05 février 2016

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Commentaires (4)

  • Cette libération des griffes de la barbarie salafowahabite Bensaoud, UN TRIOMPHE SANS APPEL .

    FRIK-A-FRAK

    18 h 10, le 05 février 2016

  • On annonce une entrée des troupes turcs et une autre des bensaouds venan du Yémen. Hahahahahahahahahahahahahahahahahahaha Ma question est simple a-t-on discuté de ce fait entre les connivenceurs ? ??? Hahahahahahahahahahahahahahahahahahaha

    FRIK-A-FRAK

    10 h 38, le 05 février 2016

  • TOUTE CES MASCARADES FONT PARTIE DE LA CONNIVENCE ENTRE LES DEUX GRANDS D'Où LA GRANDE TIMIDITÉ ET PLUS SOUVENT LE SILENCE COMPLET AMÉRICAIN ET LE NON ARMEMENT DES REBELLES... PAR LEURS POURVOYEURS HABITUELS... DE MOYENS OFFENSIFS ET SURTOUT DÉFENSIFS CONTRE LES BOMBARDEMENTS RUSSES... CE QUI CHANGERAIT RADICALEMENT LA DONNE... IL RESTE À SAVOIR SI LA CONNIVENCE ENTRE LES DEUX GRANDS A POUR BUT D'UNIR OU DE DÉMEMBRER LA SYRIE... ET CERTES AUSSI L'IRAQ... DANS CE DERNIER CAS ON VA ASSISTER À DES INTERVENTIONS TERRESTRES D'AUTRES PAYS DE LA RÉGION... LA SAOUDITE VIENT DE L'ANNONCER HIER... LA TURQUIE S'EST DÉJÀ PRÉPARÉE À UNE TELLE ÉVENTUALITÉ... ET LA GUERRE SUNNITO/CHIITE SE GÉNÉRALISERAIT ! ET LES GUERRES RELIGIEUSES DE CENT ANS SERAIENT OUVERTES ET RAVAGERAIENT TOUS LES PAYS DE LA RÉGION EXCEPTÉ UN !!!

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    08 h 04, le 05 février 2016

  • Tsar Vladimir, Kassem Soleimani et Hassan Nasrallah. Le trio a sauvé le petit Hitler et gagné Daech et al-Nosra en retour. Sans aucun doute la sottise du siècle.

    Halim Abou Chacra

    05 h 30, le 05 février 2016

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