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Liban - Administration

Les partis chrétiens se mobilisent autour de Bkerké contre le déséquilibre communautaire

Le fait peut paraître anodin : une fonctionnaire du ministère des Finances, responsable du service des grands contribuables, est promue. Elle doit être remplacée, sur décision du ministre, Ali Hassan Khalil, par un autre fonctionnaire. Elle est chrétienne. Il est chiite. C'est la goutte de trop...

Les participants à la réunion de Bkerké n’entendent pas garder les bras croisés si le déséquilibre communautaire au sein de l’administration va continuer à se creuser. Photo Émile Eid

L'affaire est jugée suffisamment grave pour avoir justifié une réunion élargie, samedi, des partis chrétiens à Bkerké sous la présidence du patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï. Étaient notamment représentés les Kataëb, le Tachnag, les Forces libanaises (FL), le Courant patriotique libre (CPL), le Parti national libéral (PNL) et le Mouvement de l'indépendance. Il y avait également le père Tony Khadra, président de Labora, l'ONG dont l'une des missions est de freiner l'émigration des chrétiens et de les encourager à s'enrôler dans les services de l'État, ainsi que le vicaire patriarcal, Boulos Sayah.
Le remplacement de Bassima Antonios par Mohammad Sleiman n'aurait pas entraîné cette mobilisation, s'il ne s'inscrivait pas dans la lignée d'un comportement qui se prolonge dans le temps et qui tend sournoisement à remplacer, là où cela est possible, les fonctionnaires chrétiens par d'autres musulmans, contribuant ainsi à un déséquilibre communautaire au niveau notamment des postes-clés de la fonction publique. S'il est motivé par des considérations qui relèvent davantage du clientélisme que du confessionnalisme, il reste que ce comportement s'étend à d'autres départements publics, comme l'a relevé le père Khadra, dans le communiqué dont il a donné lecture au terme de la réunion de Bkerké. « Ce même problème se pose aux ministères des Travaux publics, des Affaires sociales et de la Santé », a-t-il révélé.
L'affaire remonte à quatre mois. Depuis lors, des pourparlers sont discrètement engagés avec le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, ainsi qu'avec le président de la Chambre, Nabih Berry, pour que le poste de Mme Antonios soit confié à un maronite. Le problème a commencé à l'époque où le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, était ministre des Finances. Ce dernier avait divisé en quatre départements le service des recettes, dont le chef était maronite. La direction de deux de ces départements a été confiée à des chrétiens et les deux autres à des sunnites. Lorsque Raya el-Hassan a succédé à Fouad Siniora, un des deux postes chrétiens a été confié à un troisième sunnite, et, aujourd'hui, la démarche d'Ali Hassan Khalil aura pour effet de faire la croix sur la présence chrétienne au sein d'un des plus importants départements du ministère des Finances, a expliqué le père Khadra à L'Orient-Le Jour.

« L'alternance » ?
Les ministres successifs se défendent de vouloir éroder la présence chrétienne au sein de l'administration et avancent comme argument le principe de « l'alternance » pour justifier leur décision. « Mais comment se fait-il que cette alternance ne se fait qu'au détriment des chrétiens ? » s'est exclamé le père Khadra, en répondant aux questions de la presse, à Bkerké. Dans le communiqué qu'il a lu au nom de tous les présents, il a mis en relief « le grignotage graduel de postes administratifs, dits sensibles, de deuxième et de troisième catégories, dévolus aux chrétiens », ainsi que l'importance de « se conformer à l'esprit du Pacte national, tel que stipulé dans l'article 95 de la Constitution », avant d'expliquer qu' « en dépit des nombreuses sollicitations dont il a fait l'objet et des promesses formulées de maintenir un chrétien à la tête du service des grands contribuables, le ministre des Finances est sur le point de signer le train de nominations administratives contestées ».
« Aussi, a poursuivi le père Khadra, les personnes réunies ont-elles décidé de mettre tout leur poids dans la balance pour que le déséquilibre (communautaire) dans tous les départements de l'État soit réglé en conformité avec l'esprit du Pacte national. Elles envisagent de poursuivre les contacts avec les parties concernées pour geler les nominations envisagées et réviser tout le dossier. » Selon le communiqué, les ministres chrétiens ont été notamment priés d' « assumer leurs responsabilités entières et d'accorder une attention particulière à cette affaire » .
« Les participants aux assises de Bkerké se sont entendus sur une série de mesures à prendre pour freiner ce grignotage et ce déséquilibre. » Le père Khadra n'a pas voulu en dire davantage. On sait seulement que l'ancien ministre Youssef Saadé (Marada) a été mandaté pour entrer en contact aujourd'hui avec le ministre des Finances afin de s'assurer s'il a effectivement l'intention d'aller de l'avant dans le train de nominations qu'il envisage. L'abbé Antoine Khalifé a été chargé à son tour de se rendre dans le même but auprès de M. Berry, sachant que ce dernier s'était engagé à œuvrer pour que l'équilibre communautaire soit maintenu aux Finances.

Une deuxième réunion aujourd'hui
Aujourd'hui, les partis chrétiens doivent tenir une deuxième réunion avec l'ONG Labora pour décider des mesures à prendre, à la lumière des informations obtenues par M. Saadé et l'abbé Khalifé.
Pour les personnes réunies, il ne suffit plus d'évoquer le principe de l'alternance, celui-ci ne pouvant pas être retenu lorsqu'un fonctionnaire est muté d'un poste à un autre moins important, ce qui est en train de se produire au niveau de certains postes chrétiens. Le problème ne peut pas être résolu au niveau du Conseil des ministres, dans la mesure où celui-ci n'est habilité qu'à décider des nominations pour la première catégorie, mais au niveau des ministres, à titre individuel. « Il s'est posé avec tous les gouvernements. Un ministre sunnite confie à un fonctionnaire de sa communauté un poste réservé aux chrétiens. Son collègue chiite lui emboîte le pas, et, à chaque fois que nous posons la question sur les motifs de ces mutations, la réponse se rapporte à l'alternance, comme si celle-ci ne peut être réalisée qu'au détriment des chrétiens et comme si tout le monde était compétent à l'exception des chrétiens. Nous ne pouvons plus supporter ce déséquilibre. L'affaire du ministère des Finances a été la goutte qui a fait déborder le vase », a déploré le père Khadra depuis Bkerké.
Il a souligné, en réponse à une question, que le patriarche Raï est « consterné », avant d'insister sur le fait que ce discours n'est pas motivé par des considérations confessionnelles mais par le souci de maintenir « un équilibre réel dans le pays ».
Sur son compte Twitter, Ali Hassan Khalil a rejeté les intentions qui lui sont attribuées, soulignant « qu'il n'acceptera et ne tolérera aucun déséquilibre au détriment des chrétiens » dans son département. Il a reproché aux médias d'avoir « monté en épingle » cette affaire, en affirmant redouter que celle-ci n'ait été « soulevée par des gens qui souhaitent en tirer profit ».
Le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, a pour sa part assuré qu'il la suit de près, pendant que le Conseil supérieur grec-catholique, qui s'est réuni hier à Raboué, sous la présence de tous ses membres, s'est dit « inquiet des nominations administratives qui tendent à réduire la présence chrétienne » et a soulevé le problème du service de la Sûreté de l'État dont le fonctionnement est perturbé depuis quelques mois à cause d'une décision du ministre des Finances de soumettre toute résolution émanant du directeur général de ce service, le général Georges Karaa, au contreseing du directeur adjoint de ce service, de confession chiite.

L'affaire est jugée suffisamment grave pour avoir justifié une réunion élargie, samedi, des partis chrétiens à Bkerké sous la présidence du patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï. Étaient notamment représentés les Kataëb, le Tachnag, les Forces libanaises (FL), le Courant patriotique libre (CPL), le Parti national libéral (PNL) et le Mouvement de l'indépendance....

commentaires (4)

Les partis chrétiens se mobilisent autour de Bkerké contre le déséquilibre communautaire ET DIRE QUE CE SONT LES REPRESENTANTAS DE CES MEME PARTIS DE CHRETINS LACHES BORNEES ET INTERESSEES QUI ONT SIGNEE EN 1989 L'ACCORD DE TAEF QUI PREVOYAIT LE MAINTIEN DE L'EQUILIBRE COMMUNAUTAIRE AU NIVEAU DES POSTES DE PREMIERE CATEGORIE SEULEMENT. GOUVERNER C'EST PREVOIR DISAIT EMILE DE GIRADIN ET IL AJOUTAIT LE POLITICIEN QUI NE VOIT QUE SON INTERET DU MOMENT NE PEUT QUE MENER SON PAYS VERS DE NOUVELLES CALAMITEES. A QUOI SERT DE PRENDRE DES POSES PETER ET ROUYSPETER AUTOUR DE BKERKEE QUAND LES MULTIPLES TRAIN DES NOMINATIONS SONT DEJA PASSEES. ET ASSEZ D'HYPOCRISE SUR LE LIBAN MESSAGE , LES VIVRES ENSEMBLES ET AUTRES CONSOCIATIONS/CONVIVIALITES AMABILITEES JUSTES BONS POUR DES CONS CITOYENS RETARDEES/ATTARDEES. ET VIVE LE FEDERALISME QUI SEUL POURRA REMETTRE LE LIBAN MULTICOMMUNAUAIRE SUR SES RAILS.AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD. AVANT QU'IL NE SOIT TOTALEMENT LHASSISISEE/FAKIHISEE .AVEC LA COMPLICITE DES CHANGISTES REFORMISTES HAUTEMENT INTERESSEES.

Henrik Yowakim

15 h 56, le 01 février 2016

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Commentaires (4)

  • Les partis chrétiens se mobilisent autour de Bkerké contre le déséquilibre communautaire ET DIRE QUE CE SONT LES REPRESENTANTAS DE CES MEME PARTIS DE CHRETINS LACHES BORNEES ET INTERESSEES QUI ONT SIGNEE EN 1989 L'ACCORD DE TAEF QUI PREVOYAIT LE MAINTIEN DE L'EQUILIBRE COMMUNAUTAIRE AU NIVEAU DES POSTES DE PREMIERE CATEGORIE SEULEMENT. GOUVERNER C'EST PREVOIR DISAIT EMILE DE GIRADIN ET IL AJOUTAIT LE POLITICIEN QUI NE VOIT QUE SON INTERET DU MOMENT NE PEUT QUE MENER SON PAYS VERS DE NOUVELLES CALAMITEES. A QUOI SERT DE PRENDRE DES POSES PETER ET ROUYSPETER AUTOUR DE BKERKEE QUAND LES MULTIPLES TRAIN DES NOMINATIONS SONT DEJA PASSEES. ET ASSEZ D'HYPOCRISE SUR LE LIBAN MESSAGE , LES VIVRES ENSEMBLES ET AUTRES CONSOCIATIONS/CONVIVIALITES AMABILITEES JUSTES BONS POUR DES CONS CITOYENS RETARDEES/ATTARDEES. ET VIVE LE FEDERALISME QUI SEUL POURRA REMETTRE LE LIBAN MULTICOMMUNAUAIRE SUR SES RAILS.AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD. AVANT QU'IL NE SOIT TOTALEMENT LHASSISISEE/FAKIHISEE .AVEC LA COMPLICITE DES CHANGISTES REFORMISTES HAUTEMENT INTERESSEES.

    Henrik Yowakim

    15 h 56, le 01 février 2016

  • Avant de se rendre à Bkerké, il semble indispensable que les chrétiens s'entendent entre eux. On est très loin d'une entente. Le Hezbillah s'incrustera toujours sournoisement pour contrôler l'administration de l'état, comme il nous déjà montrer son attrait pour les terrains propriétaires chrétiens...!!!. Croire à l'alternance est une hérésie Aller à Bkerké ne servira à rien pas plus que d'aller au Vatican. La determination d'islamiser le Liban apparait dans le comportement du Hezbollah, commanditer par les ayatollah qui font du shopping en France avec un carnet de chèque bien plein !!!! Qui peut croire que HN abandonnera les petrodollars iraniens dans l'intérêt du Liban Il ne faut pas rêver !!!!

    FAKHOURI

    12 h 25, le 01 février 2016

  • ON LE CRIE DEPUIS PLUS DE DEUX ANS... UN FRONT CHRÉTIEN UNI POUR NÉGOCIER DEMAIN... CAR C'EST VERS LÀ QU'IRONT LES CHOSES... AVEC LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE DU PAYS... SUR UN PIED FERME AU MOINS AL MOUNASSAFÉ !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 08, le 01 février 2016

  • Qu'en pense, surtout, le Léhhééém 3éééme ? Qu'il glisse un mot à ce propos à son président aSSadique et Monchâr !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 03, le 01 février 2016

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