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Liban - La situation

L’impasse sur toute la ligne

Le dialogue, ubuesque sur les caractéristiques du chef de l’État, empêché sur les déchets. Photo Sami Ayad

Depuis que le Premier ministre Tammam Salam a lié l'éventualité de sa démission à celle du ministre Akram Chehayeb, la relance de l'exécutif s'associe directement à la résolution de ce qu'on peut appeler désormais la catastrophe des déchets.
En dépit de certaines attentes d'éclaircie, la huitième séance de dialogue est venue confirmer hier l'impasse dans la recherche d'une solution aussi bien à la crise des déchets qu'à la paralysie de l'exécutif. C'est comme si, estime un observateur avisé, l'objectif était pour ceux qui bloquent le gouvernemen, de forcer le blocage jusqu'à placer le Premier ministre devant l'alternative suivante : soit les déchets, soit la relance de l'exécutif selon nos conditions.
Cet état des lieux semblait manifeste à la séance de dialogue hier. La sonnette d'alarme tirée par le Premier ministre n'a pas paru émouvoir les participants. Seul le député Michel Murr s'est engagé formellement à repérer une décharge potentielle dans le Metn.
« Le gouvernement est mort », est allée même jusqu'à reconnaître à L'Orient-Le Jour une source du 14 Mars présente au dialogue.

Alors que la plus grande partie de la séance d'hier a été marquée par un débat stérile et ubuesque sur les « caractéristiques » du prochain président de la République (qui a été suspendu lorsqu'il a été question de l'appui du futur président à la « résistance » et de la définition de la neutralité du Liban), ce n'est que vers la fin de la réunion que la question urgente des déchets a été soulevée, à l'initiative du Premier ministre.
Prenant la parole, M. Salam a réaffirmé en substance sa décision de s'abstenir de toute convocation à un Conseil des ministres sans un accord préalable entre toutes les parties sur la solution Chehayeb. « Toutes les parties et toutes les régions doivent coopérer pour mettre en œuvre le plan, sans quoi il n'y aurait pas de solution à la crise », a-t-il déclaré. Il refuserait pour l'instant d'imposer une solution : fragilisée à la base par un défaut de consensus, sa mise en œuvre pratique serait incertaine.
Au président de la Chambre qui lui a proposé de réunir demain le Conseil des ministres, M. Salam aurait répondu : « Seulement si j'ai obtenu l'accord de toutes les parties sur une solution. »

Jeudi, une réunion du comité ministériel doit se tenir pour une ultime tentative de débloquer le dossier. Mais le Premier ministre aurait fait part de ses doutes quant à une résolution du dossier à cette date. « Jeudi, il sera peut-être trop tard pour tenir un Conseil des ministres », aurait-il ajouté à l'adresse du président de la Chambre, rapporte à L'OLJ une source présente à la réunion. Une affirmation que certains participants ont interprétée comme une annonce implicite de sa décision de démissionner ou de suspendre ses activités à cette date.
Toutefois, ni les milieux du Grand sérail ni les parties interrogées sur la question ne vont jusqu'à confirmer cette perspective. D'ailleurs, M. Salam aurait évité d'utiliser hier le terme de « démission » à la table de dialogue, peut-on constater des échanges tels que rapportés par des participants. Alors que des sources du Futur font état d'une « possibilité sérieuse de démission », les milieux du 8 Mars, eux, en minimisent fortement la probabilité.

Il faut noter toutefois qu'une dynamique se crée sur le terrain, conduisant à une mise à l'écart de facto d'une solution centralisée émanant du gouvernement.
D'abord, le Hezbollah s'est abstenu, jusqu'à nouvel ordre, de donner une réponse favorable à l'aménagement d'une décharge au niveau de l'un des trois sites proposés dans la Békaa, dont au moins deux répondraient aux critères environnementaux. Aucun signe positif n'a été exprimé par les représentants du Hezbollah au dialogue hier. Le parti chiite tiendrait toujours à sa proposition d'aménager un dépotoir sur le « no man's land » situé aux frontières libano-syriennes au-delà du poste de contrôle à Masnaa (et relevant de Anjar, bourg sunnite).


(Lire aussi : Hariri tire à boulets rouges sur Nasrallah : Le Hezbollah, un parti iranien à part entière)

 

Sukleen en charge de la banlieue sud
Si le Hezbollah appelle publiquement (et à raison) à séparer les déchets des considérations communautaires, il ne propose que des solutions susceptibles de les attiser. Les raisons pour lesquelles il aurait refusé d'autres sites dans la Békaa, notamment à Qaa (village chrétien), ne sont pas claires : des informations contradictoires émanent du 8 Mars, entre ceux qui invoquent « des raisons exclusivement sécuritaires » et d'autres qui déplorent « l'inadéquation géologique des sites en question ». Ce qui trahirait l'absence d'une volonté réelle de solution, facilitée par le fait que les déchets de la banlieue sud sont actuellement ramassés par Sukleen et déchargés sur un terrain situé sur la route de l'aéroport – une solution transitoire confirmée par le Hezbollah.
Enfin, « le Hezbollah conditionne sa participation à un éventuel conseil des ministres sur les déchets, à celle du Courant patriotique libre », confie une source du parti chiite à L'OLJ.
Le CPL exprime, pour sa part, un soutien à la solution Chehayeb, mais exige des garanties pour une décentralisation effective de la gestion des déchets en faveur des municipalités (c'est-à-dire pour la mise en œuvre du second volet du plan Chehayeb). En outre, le ministre Sélim Jreissati précise à L'OLJ que « la mise en œuvre de ce plan ne nécessite pas la tenue d'un Conseil des ministres, mais peut se faire par des décisions prises par les ministres concernés ».

 

(Lire aussi : N. Machnouk : La patience de Salam est garante de la paix civile)


Ces signes de blocage passifs sont perceptibles chez toutes les parties. Le ministre Nabil de Freige déplore ainsi « un défaut manifeste de coopération, y compris chez les parties chrétiennes réunies, c'est-à-dire le CPL, les Kataëb et les Forces libanaises ». Tammam Salam, lui, n'y a pas été par quatre chemins, accusant certaines parties d'avoir elles-mêmes déversé des camions de déchets à Dekouané pour mettre en scène les images des ordures transportées par les flots qui ont fait le tour des médias et des réseaux sociaux dimanche.
Il semble que chacun préconise une autogestion des déchets à l'échelle de sa zone d'influence. Même le député Samy Gemayel, qui a suspendu sa participation au dialogue, « face à l'ampleur de la catastrophe des déchets et la passivité du cabinet », a révélé, lors d'une conférence de presse, avoir acheté les équipements pour une gestion des déchets au Metn.

Parmi les absents hier de la séance de dialogue, le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, à l'étranger, le chef du Rassemblement démocratique Walid Joumblatt, pour cause de santé, et le ministre Boutros Harb, actuellement hors du pays. Ils ont été remplacés respectivement par Atef Majdalani et Ahmaf Fatfat, Ghazi Aridi, et Jawad Boulos.
Notons enfin qu'une réunion matinale entre Nabih Berry, Michel Aoun, Ibrahim Kanaan, Ali Hassan Khalil et Ghazi Aridi s'est tenue avant la séance de dialogue, suivie d'une réunion, en soirée, entre Ali Hassan Khalil et Ibrahim Kanaan, dans le cadre des concertations du président de la Chambre avec les parties chrétiennes pour une relance du législatif, rapporte notre correspondante Hoda Chédid.

 

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Depuis que le Premier ministre Tammam Salam a lié l'éventualité de sa démission à celle du ministre Akram Chehayeb, la relance de l'exécutif s'associe directement à la résolution de ce qu'on peut appeler désormais la catastrophe des déchets.En dépit de certaines attentes d'éclaircie, la huitième séance de dialogue est venue confirmer hier l'impasse dans la recherche d'une solution...

commentaires (8)

Les occasions de parler des déchets normaux sont si fréquentes, qu’on néglige de parler des autres sortes de déchets. Ainsi de la douloureuse décision de la GCR délivrant des licences pour leur exportation en réponse à 1 grave augmentation des ordures indigènes non seulement dans la plaine côtière ; 90 % des réserves ; mais aussi dans le cours du Nahr Bayroûûût, et même dans les méandres du fleuve Damoûûûr near Nâââäméh sis Choûûûf. Cette GCR, nul ne l'ignore, est la "Garbage Convention Research" sur l’élimination d'espèces "d’ordures" sauvages menaçant l’existence : 1 "organe" plutôt Wattanéh spécialisé dans la recherche de some dépotoirs, Nationaux eux, qui seraient dédiés à conserver à vie les "indigènes" déchets. Il ne doit pas être désagréable d'y pointer, espécially dans sa section "déchets domestiqués", où l'on ne cesse de comparer par ballots entiers les moult saveurs du dégueulasse acariâtre plutôt rabougri, du déchet béjaune ranci, tout en surveillant de près les commissions pour carrément l’infect ! Le regret doit être le peu d'échos que rencontrent les rapports que ce GCR pond. A croire qu'on les néglige, les épigones rances. Le souci reste que ces "ordures" continuent de déferler dans tous ces Cazas sectaires d’une façon + ou moins équitable, si c’est imaginable, avec 1 genre de produit nauséabond pareil. Nonobstant le fait que la seule évocation de ces "déchets" indigènes, est déjà idéologiquement et gastro-entérologiquement parlant indigeste.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 07, le 27 octobre 2015

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Commentaires (8)

  • Les occasions de parler des déchets normaux sont si fréquentes, qu’on néglige de parler des autres sortes de déchets. Ainsi de la douloureuse décision de la GCR délivrant des licences pour leur exportation en réponse à 1 grave augmentation des ordures indigènes non seulement dans la plaine côtière ; 90 % des réserves ; mais aussi dans le cours du Nahr Bayroûûût, et même dans les méandres du fleuve Damoûûûr near Nâââäméh sis Choûûûf. Cette GCR, nul ne l'ignore, est la "Garbage Convention Research" sur l’élimination d'espèces "d’ordures" sauvages menaçant l’existence : 1 "organe" plutôt Wattanéh spécialisé dans la recherche de some dépotoirs, Nationaux eux, qui seraient dédiés à conserver à vie les "indigènes" déchets. Il ne doit pas être désagréable d'y pointer, espécially dans sa section "déchets domestiqués", où l'on ne cesse de comparer par ballots entiers les moult saveurs du dégueulasse acariâtre plutôt rabougri, du déchet béjaune ranci, tout en surveillant de près les commissions pour carrément l’infect ! Le regret doit être le peu d'échos que rencontrent les rapports que ce GCR pond. A croire qu'on les néglige, les épigones rances. Le souci reste que ces "ordures" continuent de déferler dans tous ces Cazas sectaires d’une façon + ou moins équitable, si c’est imaginable, avec 1 genre de produit nauséabond pareil. Nonobstant le fait que la seule évocation de ces "déchets" indigènes, est déjà idéologiquement et gastro-entérologiquement parlant indigeste.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 07, le 27 octobre 2015

  • Ne vous en faites pas, d'ici jeudi, les MARIONNETTES-IRRESPONSABLES-INCAPABLES auront bien trouvé une nouvelle raison d'ajourner la prochaine séance de leur théatre ! Pourquoi se fatiguer, un petit tour...pour figurer sur la photo officielle suffira...et elles rentreront vite pour reprendre leurs propres activités bien plus lucratives: la corruption à tous les niveaux, bloquer tout ce que fait la partie adverse, juste pour embêter... et tant pis pour l'avenir du Liban !!! Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 36, le 27 octobre 2015

  • L'octogénaire de Rabié, sur les "caractéristiques" du futur président, a voté pour un président qui appuie la "résistance"*, au-lieu de voter pour un président qui prône la neutralité du Liban envers et contre tous. Ce qui me pousse à dire à mes concitoyens kesrouanais à bouter Michel Aoun hors du Kesrouan lors des prochaines élections législatives. * Résistance à qui et à quoi ?

    Un Libanais

    15 h 33, le 27 octobre 2015

  • Aujourd'hui au Liban comme en Syrie la conquête du pouvoir se joue à travers la destruction de la société c'est terrible!

    Beauchard Jacques

    11 h 23, le 27 octobre 2015

  • CHOU HÉLOU MA IYKOUN HÉEK NE3NÉ... MAIS SI TOUS LES MOUTONS S'ÉMANCIPAIENT... REDEVENAIENT DES CITOYENS LIBANAIS... QUITTAIENT LES PANURGES DE LEURS TRIBUS... ET S'UNISSAIENT... DU RÊVE CERTES DU MOINS À CE STADE... ALORS LE PAYS SERAIT SAUVÉ !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 24, le 27 octobre 2015

  • Quand on cède au Hezbollah, on est toujours dans le KK HN et le Hezbollah, leur complice MA, font ce qu'ils veulent quand ils veulent comme ils veulent Et le Liban est dans le KK impuissance politique aidante : pas de Président, un gouvernement qui se désespère de s'en sortir des problèmes pharaoniques c'est à pleurer de voir un si beau pays prendre le chemin de l'enfer

    FAKHOURI

    10 h 19, le 27 octobre 2015

  • L'erreur qu'a fait le courant du Futur est d'avoir accepté de participer a ce gouvernement qui des le départ était dans l'impasse. La preuve! Par principe, les 14 Marsistes auraient du en imposer au Hezbollah en ne lui donnant que quelques ministres et non le tiers. Comme il a eu les coudées franches pendant deux ans, période durant laquelle il n'a fait que des crottes, il n'avait pas le choix. Sinon qu'il gère seul le pays et continue ses cochonneries seul. Au moins il y aurait eu un président, un nouveau gouvernement, des élections parlementaires et un service minimal au peuple. A présent il n'y a rien et tout est bloqué... Le pire est que même le 14 Mars se doit de tout bloquer pour ne plus laisser les coudées franche au Hezbollah... Ce serai la cata!

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 59, le 27 octobre 2015

  • Permettez la modification de votre manchette, comme suit, Mme Noujeim : Impasse en raison de l'irresponsabilité sur toute la ligne.

    Halim Abou Chacra

    05 h 00, le 27 octobre 2015

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