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Liban - Conférence de presse

Sans président, le Liban ne peut être un recours pour les chrétiens d’Orient, souligne le patriarche Sakko

Nouvel appel du patriarche chaldéen aux chrétiens d'Irak : « Ne partez pas, résistez, restez attachés à la terre de vos ancêtres et à vos biens. »

Le patriarche des chaldéens, Mgr Louis Raphaël Sakko (à gauche) et l’évêque chaldéen de Beyrouth, Mgr Michel Kassarji. Photo Sami Ayad

À l'issue d'une visite de deux jours au Liban, le patriarche de Babel des chaldéens, Mgr Louis Raphael Sakko, a insisté hier sur la nécessité pour les Églises chrétiennes d'Orient de s'unir et de prendre des mesures pratiques pour « confirmer la présence chrétienne en Orient, protéger leur identité, leurs terres et leur histoire ». Il a, par la même occasion, réitéré son appel aux chrétiens d'Irak « à ne pas partir, mais à résister, à s'accrocher à la terre de leurs ancêtres et à leurs biens ». C'est depuis le salon d'honneur de l'aéroport Rafic Hariri de Beyrouth que le patriarche des chaldéens a répondu aux questions des journalistes, avant de prendre l'avion.
Évoquant l'objectif de sa visite libanaise, Mgr Sakko a relaté sa rencontre avec les patriarches des syriens-orthodoxes et des syriens-catholiques, respectivement Ignace Ephrem II et Ignace Joseph III Younan. Cette rencontre vise à « concrétiser le projet d'une conférence élargie et globale », qui regrouperait les dignitaires chrétiens, les forces politiques et les courants de pensée. « Car il est grand temps d'arrêter de débattre du sexe des anges, alors que la disparition des chrétiens d'Orient est à craindre », a-t-il martelé.

Les chrétiens, victimes du conflit sunnito-chiite
Et de préciser que la conférence envisage « de protéger les Églises, afin que les chrétiens restent sur leurs terres, que soient privilégiées la communication et la coexistence avec les musulmans, dans la liberté et la dignité ». C'est dans cette optique qu'il a invité les chrétiens d'Irak « à garder leur identité et leur foi ». « Nous espérons réussir à protéger leurs droits et à mettre en place une Constitution qui serait juste envers tous les citoyens, indépendamment de leur religion », a-t-il dit, évoquant « un pouvoir civil qui respecterait toutes les religions et non pas une au détriment des autres », car « l'identité doit être nationale et non pas confessionnelle ».
Victimes du conflit sunnito-chiite, les chrétiens d'Irak ont émigré en masse et font face à de graves problèmes économiques, mais aussi des problèmes « d'ordre psychologique ». « Ils ont quitté l'Irak pour le Liban ou pour ailleurs, de manière inconsciente et incontrôlée, sans avoir mûri leur décision d'émigrer, sans connaître la situation, ni les mentalités, ni les langues, ni les traditions dans ces pays. Ils ont voulu rejoindre des proches qui leur ont conseillé de tout quitter, et se sont retrouvés dans le dénuement le plus total », a observé Mgr Sakko. Et de souligner que ces réfugiés « ont vendu tous leurs biens pour partir. Ils avaient pourtant de bons salaires dans leur pays ».
« Sans l'Église, les chrétiens d'Irak auraient été dans la misère la plus totale », a affirmé le patriarche, faisant part des « aides d'urgence » distribuées à la communauté réfugiée d'Irak, au Liban, en Jordanie, en Turquie, et de l'assistance aux chrétiens de Syrie. Il a tenu à rendre un hommage dans ce sens à l'évêque chaldéen de Beyrouth, Mgr Michel Kassarji, qui se démène pour aider les 2 700 familles chaldéennes d'Irak qui ont trouvé refuge au Liban, dans les régions de Rawda, Bourj Hammoud ou Dekwaneh. « Mais cela ne suffit pas, a-t-il reconnu. Nous avons le devoir de leur redonner confiance. Nombre d'entre eux ont vu leurs maisons incendiées ou détruites. »
« Comment procéder alors que les sunnites sont protégés par l'Arabie saoudite et la Turquie, que les chiites sont protégés par l'Iran ? Quel recours politique ont désormais les chrétiens d'Orient, le Liban n'ayant toujours pas réussi à élire un président de la République ? » a-t-il demandé. Les réponses se font attendre à l'heure où « l'Occident, soucieux de ses propres intérêts, laisse faire et regarde, bien plus qu'il n'intervient pour protéger les droits des victimes, qu'ils soient chrétiens, musulmans, yazidis, croyants ou non ».

À l'issue d'une visite de deux jours au Liban, le patriarche de Babel des chaldéens, Mgr Louis Raphael Sakko, a insisté hier sur la nécessité pour les Églises chrétiennes d'Orient de s'unir et de prendre des mesures pratiques pour « confirmer la présence chrétienne en Orient, protéger leur identité, leurs terres et leur histoire ». Il a, par la même occasion, réitéré son appel...

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