France: deux à six ans de prison pour une "filière tchétchène" en lien avec la Syrie

Des réfugiés tchétchènes en France, impliqués dans une filière pour soutenir des combattants tchétchènes en Syrie et organiser certains départs vers ce pays, ont été condamnés jeudi à Paris à des peines de deux à six ans de prison.

Un jeune homme de 22 ans, en fuite, a été condamné à six ans ferme et un autre de 20 ans, en détention préventive, à cinq ans. Tous deux étaient partis quelques semaines à partir d'août 2013 en Syrie dans une unité commandée par un Tchétchène, "Djamboulat". Le premier avait été récupéré par son père sur place deux mois plus tard et envoyé en Tchétchénie, où il se trouverait depuis. Le second était rentré de sa propre initiative au bout de cinq semaines, affirmant n'avoir participé à aucun combat.

Un troisième homme, âgé de 47 ans et lui aussi en détention préventive, a été condamné à quatre ans de prison. Oncle d'un des deux jeunes partis en Syrie, il avait organisé des collectes d'argent dans la diaspora à envoyer au groupe de "Djamboulat", son "frère d'armes" depuis qu'ils avaient combattu ensemble lors des deux guerres contre les Russes en Tchétchénie. Deux autres hommes, ayant participé à ces collectes et apporté un soutien logistique, ont été condamnés à deux ans de prison.

Durant le procès au tribunal correctionnel de Paris, le parquet avait requis six ans ferme contre les deux jeunes partis en Syrie, quatre ans contre l'organisateur des collectes et deux ans contre les deux derniers prévenus. Les avocats de la défense avaient plaidé que le groupe de combat incriminé n'était affilié ni à el-Qaëda ni au groupe Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, aujourd'hui connu sous le nom d'Etat islamique, EI) et que la qualification terroriste ne pouvait être retenue. Mais le tribunal a estimé que leur adhésion aux idées des dirigeants islamistes radicaux tchétchènes, qui prônent le "jihad mondial", permettait cette qualification.