Le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, a axé hier son homélie sur le message du pape François pour la Journée mondiale de la paix, le 1er janvier, message rendu public le 8 décembre dernier et portant sur le phénomène contemporain de l'esclavage et de l'asservissement.
Par ailleurs, soulignant la coïncidence entre la Journée mondiale de la paix et la fête de la Sainte-Famille, il a annoncé qu'il priait « pour la famille nationale libanaise, la préservation de son unité, et afin que Dieu lui accorde un président de la République qui soit le garant de cette unité et sache stimuler la convivialité entre chrétiens et musulmans, dans l'égalité et la coopération ».
Sur le phénomène de l'esclavage contemporain, le patriarche a cité le message papal disant : « Nous savons que Dieu demandera à chacun de nous : Qu'as-tu fait de ton frère ? La mondialisation de l'indifférence, qui aujourd'hui pèse sur la vie de beaucoup de sœurs et de frères, requiert que nous nous fassions tous les artisans d'une mondialisation de la solidarité et de la fraternité, qui puisse leur redonner l'espérance et leur faire reprendre avec courage le chemin. »
Le mensonge comme « assassinat »
Et Mgr Raï d'enchaîner en se défendant personnellement contre une campagne qu'il juge diffamatoire, dirigée contre sa personne depuis quelques semaines.
« Qu'as-tu fait de ton frère? est une question que Dieu adresse aussi à toute personne qui assassine son frère par le mensonge, le commérage ou la diffamation, ou qui porte atteinte à sa dignité et la sainteté de sa vie, a-t-il dit. Cette même question, Dieu la pose à tout homme, non pour le condamner, mais pour le libérer de l'esclavage à l'égard de ceux qui l'utilisent (...) en échange d'une somme d'argent. À ce sujet, j'aimerais attirer votre attention sur la campagne de diffamation qui nous vise sans le moindre remords de conscience, pour des motifs privés, au moyen des technologies avancées. Attention, ne vous laissez pas influencer ! J'invite ceux qui se sentent ébranlés par le doute à s'adresser à nous et obtenir de nous les éclaircissements nécessaires, s'ils tiennent à connaître la vérité. »
Gestes de fraternité
Rappelons que le pape avait affirmé dans son message : « Je désire inviter chacun dans son rôle et dans ses responsabilités particulières à faire des gestes de fraternité à l'égard de ceux qui sont tenus en état d'asservissement. Demandons-nous comment, en tant que communauté ou comme individus, nous nous sentons interpellés quand, dans le quotidien, nous rencontrons ou avons affaire à des personnes qui pourraient être victimes du trafic d'êtres humains, ou quand nous devons choisir d'acheter des produits qui peuvent, en toute vraisemblance, avoir été fabriqués par l'exploitation d'autres personnes. Certains d'entre nous, par indifférence ou parce que assaillis par les préoccupations quotidiennes, ou pour des raisons économiques, ferment les yeux. D'autres, au contraire, choisissent de faire quelque chose de positif, de s'engager dans les associations de la société civile ou d'effectuer de petits gestes quotidiens – ces gestes ont tant de valeur ! – comme adresser une parole, une salutation, un " bonjour ", ou un sourire, qui ne nous coûtent rien mais qui peuvent donner l'espérance, ouvrir des voies, changer la vie d'une personne qui vit dans l'invisibilité, et aussi changer notre vie par la confrontation à cette réalité. »
Un phénomène mondial
« Nous devons reconnaître que nous sommes en face d'un phénomène mondial qui dépasse les compétences d'une seule communauté ou nation, a ajouté le pape. Pour le combattre, il faut une mobilisation de dimensions comparables à celles du phénomène lui-même. Pour cette raison, je lance un appel pressant à tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, et à tous ceux qui, de près ou de loin, y compris aux plus hauts niveaux des institutions, sont témoins du fléau de l'esclavage contemporain, à ne pas se rendre complices de ce mal, ne pas détourner le regard face aux souffrances de leurs frères et sœurs en humanité, privés de la liberté et de la dignité, mais avoir le courage de toucher la chair souffrante du Christ, qui se rend visible à travers les innombrables visages de ceux que Lui-même appelle " ces plus petits de mes frères ". »
commentaires (2)
LE MAL SE MONDIALISE RAPIDEMENT ! QUAND AU BIEN... QUE DIEU LUI VIENNE EN AIDE !
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 42, le 05 janvier 2015