Hale : Le Liban a demandé, les Etats-unis se sont exécutés

Au début du mois d'août, quelques heures seulement après le déclenchement de la première bataille de Ersal entre l'armée et les jihadistes, l'ambassadeur américain David Hale annonçait l'engagement des États-Unis « à renforcer les capacités des forces de sécurité qui luttent contre le terrorisme ». Quelques jours plus tard, le diplomate annonçait l'octroi d'une « aide militaire urgente » à l'armée, cette dernière ayant fait une demande en ce sens. Et si les 4 milliards saoudiens promis à l'institution militaire attendent toujours d'être concrétisés, au beau milieu d'obstacles logistiques et bureaucratiques, les États-Unis n'ont pas tardé à honorer leurs promesses, alors que se multiplient les offres russes afin de permettre l'achat d'armes par le Liban auprès de la Russie grâce au financement saoudien.

Hier, à 12 h 45, un avion Boeing C-130 de l'US Air Force atterrissait en effet à la base militaire de l'aéroport international Rafic Hariri, parmi une foule de militaires et de journalistes regroupés pour l'occasion. Du grand appareil gris, renfermant un millier de fusils d'assaut M-16, débarquent alors des officiers américains, reçus par le général Manuel Kerejian, représentant le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, l'ambassadeur David Hale et la délégation diplomatique qui l'accompagne. Dans le hangar avoisinant la piste d'atterrissage, M. Hale se veut solennel pour sa brève allocution : « Le Liban a demandé, l'Amérique s'est exécutée. »

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« Exactement ce dont les soldats ont besoin »
Assurant que « le soutien à l'armée libanaise et aux autres services de sécurité est une priorité de premier ordre pour les États-Unis », le diplomate rappelle que « les extrémistes ont attaqué Ersal le 2 août ». « Nous nous sommes réunis avec le général Kahwagi dès le lendemain et nous l'avons interrogé à propos de l'aide que nous pouvons accorder à l'institution militaire. Après une coordination avec le Premier ministre Tammam Salam, le ministre de la Défense Samir Mokbel et les autres responsables sécuritaires, nous nous sommes mis au travail et avons mis à leur disposition les armes et les munitions nécessaires pour le contrôle de la frontière libanaise face à ces groupes extrémistes qui menacent la sécurité du Liban », affirme-t-il. Et d'ajouter : « Cette livraison est la plus récente parmi une série de donations entamées durant les dernières 36 heures. »
En effet, 480 lance-roquettes antichars, 500 fusils M-16 et une quantité importante d'obus de mortier avaient été livrés la veille à bord d'un premier avion. « Dans les semaines à venir, nous remettrons une quantité supplémentaire de munitions et d'armes lourdes à l'institution militaire, a-t-il ajouté. L'ambassade ne fera pas de déclarations aux médias en ce sens, mais je vous assure que la livraison sera constante tout comme notre partenariat avec le Liban. Le peuple américain paye le prix de ces armes et des équipements. » Et de poursuivre : « Pour ceux qui estiment que cette aide n'est pas suffisamment sophistiquée, nous les sommons d'aller interroger un soldat à Ersal ou à Rayak ou au quartier général de Yarzé. On leur dira que les armes que nous offrons sont exactement ce dont il a besoin. »

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De son côté, le général Kerejian a remercié les États-Unis « pour leur aide précieuse ». « Il est vrai que l'expérience de l'armée dans la lutte contre le terrorisme n'est pas nouvelle, à commencer par la bataille de Denniyé en 2000, en passant par la bataille de Nahr el-Bared en 2007, sans oublier celle de Abra en 2013. Mais la bataille de Ersal, au début de ce mois, était la plus dangereuse vu le contexte régional, et l'armée a pu, par ses efforts et ses sacrifices, faire échec aux complots terroristes. Le soutien américain aujourd'hui nous rappelle que nous ne sommes pas seuls dans ce combat et que ce terrorisme menace le monde entier », a-t-il déclaré.

Défiant la chaleur torride du hangar de la base militaire, les participants se dirigent ensuite vers l'avion pour observer le déchargement des munitions. Le général Kerejian accompagne ensuite David Hale près du podium, où sont placés des échantillons de ces munitions et armes. Il lui explique brièvement leurs caractéristiques alors que les discussions voisines s'interrogent sur l'efficacité de ces équipements dans la lutte contre l'État islamique et des possibles frappes américaines prochaines contre l'EI en Syrie.
« Cette livraison d'armes n'a rien à voir avec la stratégie que les États-Unis préparent pour contrer l'État islamique en Syrie, confie pour sa part une source diplomatique américaine à L'Orient-Le Jour. Cette aide est annoncée depuis presque un mois et ne vise que le Liban qui doit faire face à l'EI, mais à d'autres démons aussi... ».

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