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Liban - Sécurité

Tripoli débarrassée d’un coup de deux repris de justice dangereux

Mounzer el-Hassan, le fameux fournisseur de ceintures d'explosifs, a été tué au cours d'un accrochage avec les forces de l'ordre et Houssam Sabbagh arrêté par l'armée.

Les FSI avaient pu localiser Sabbagh dans la nuit de samedi à dimanche.

Lors d'une opération menée avec beaucoup de maîtrise et de brio, les services de renseignements des FSI ont réussi, dans la nuit de samedi à dimanche, à localiser Mounzer el-Hassan, le fournisseur de jihadistes en ceintures d'explosifs. Après un violent et bref accrochage avec les forces de l'ordre, l'homme a été tué.
Mounzer el-Hassan était un homme-clé pour les jihadistes qui comptaient sur lui pour la logistique, depuis leur départ de leur pays d'origine jusqu'à leur arrivée au Liban. C'est lui qui s'occupait de leur séjour dans les hôtels, leurs déplacements, des documents dont ils avaient besoin, des voitures à piéger et des explosifs requis pour l'opération. Mounzer el-Hassan sous-traitait certaines tâches, en confiant notamment la confection des explosifs à Alaa Kenaa et Mahmoud Khaled, aujourd'hui sous les verrous.

(Lire aussi : La dynamique de la modération marque des points... mais laisse voir ses limites, l'article de Fady Noun)

L'enquête effectuée auprès de plusieurs membres appartenant à deux réseaux terroristes, celui de Fnaydek et celui du Qalamoun, laisse croire que Mounzer el-Hassan avait plus d'un tour dans son sac, et bien plus de contacts que ne l'a révélé à ce jour l'investigation. Celle-ci a pu prouver en tous les cas son lien direct avec l'explosion de l'hôtel Duroy et le passage présumé de kamikazes à l'hôtel Napoléon.

L'information de sa mort a rassuré un tant soit peu une opinion publique inquiète de savoir que ce receleur de bombes ambulantes sillonnait le pays en toute liberté.
Il faut reconnaître que les Forces de sécurité intérieure ont tenté l'impossible pour l'arrêter vivant. C'est vers minuit trente qu'une équipe relevant des forces spéciales des FSI s'est rendue au City Complex où elle venait de localiser le terroriste, dans un espace résidentiel meublé situé dans l'un des quartiers chics de Tripoli. L'appartement où il résidait appartient à son cousin, qui vit à l'étranger. Surveillé depuis un certain temps, l'homme avait été repéré et suivi grâce aux appels téléphoniques, entres autres.

Arrivées sur place vers minuit, les forces de l'ordre ont encerclé les lieux et ont entamé dans un premier temps des tractations avec lui, par le biais de sa tante qu'ils ont fait venir sur place pour le convaincre de se rendre.
Les négociations ont échoué et l'assaut a été décidé. Des accrochages ont alors eu lieu entre l'islamiste et la force de frappe. À 3 heures du matin, en plein échange de tirs, Mounzer el-Hassan est tué par une grenade qui lui a explosé entre les mains, volontairement ou pas, on ne le saura jamais.

(Lire aussi: À Tripoli, aucun plan de sécurité ne saurait aboutir sans développement)


Sitôt le chapitre Mounzer el-Hassan clos, c'est une autre brèche qui s'ouvre à Tripoli : l'arrestation par l'armée d'un autre islamiste de taille, Houssam Sabbagh, réputé pour ses exploits en matière de jihad en Tchétchénie, en Afghanistan et en Irak, où il avait combattu les Américains. Au Liban, il faisait l'objet depuis 2007 de plusieurs mandats d'arrêt. Il était accusé d'avoir notamment formé un groupe de 250 combattants impliqués dans les affrontements entre Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen. Le timing de son arrestation reste en tout cas une énigme, surtout que Houssam Sabbagh circulait plutôt librement à l'intérieur de Tripoli.
Selon une source proche du dossier, Sabbagh était recherché depuis un certain temps. « Rien d'étonnant à ce qu'il soit tombé entre les mains de l'armée », précise la source qui ajoute : « C'était un chef de front et l'un des rares à avoir refusé de se rendre après l'exécution du plan de sécurité à Tripoli. »

Houssam Sabbagh est accusé par l'institution militaire d'avoir lancé, avec Chadi Mawlaoui – un autre salafiste arrêté puis relâché après l'intervention de l'ancien chef de gouvernement, Nagib Mikati –, des grenades contre des positions de l'armée. Selon un responsable sécuritaire, « les attaques contre la troupe visaient à ramener l'instabilité pour faire pression sur l'État et le contraindre à relâcher les caïds de la guerre à Tripoli ». « Ce type de personnes ne peuvent survivre que dans un contexte de chaos et d'insécurité », dit-il.

(Lire aussi : Les ulémas sunnites protestent devant Salam contre l'arrestation de Sabbagh)

Une source locale a toutefois estimé que Houssam Sabbagh n'a pas été arrêté par hasard à son passage à un barrage de l'armée comme l'indique la version officielle. Sa capture aurait été orchestrée par les services de renseignements qui lui ont tendu un piège à Abou Samra, à quelques mètres du barrage qu'il venait d'éviter de toute évidence. La source croit savoir que l'heure des salafistes-jihadistes a sonné et que les arrestations des chefs de file de ce mouvement vont s'enchaîner dans les mois à venir.

L'arrestation du leader salafiste n'a pas tardé à se faire ressentir dans la rue tripolitaine, plus précisément à Bab el-Tebbané qui s'est immédiatement enflammé. Des accrochages ont opposé, durant toute la nuit de samedi à dimanche, des éléments armés à la troupe au niveau de la rue de Syrie, faisant plusieurs blessés. Un jeune combattant, Houssam Sayyad, a été tué.

À quelques mètres de là, devant le camp de Nahr el-Bared, des protestataires se sont attroupés près du barrage de l'armée pour protester contre les jugements émis vendredi dernier par la cour militaire, contre les éléments de Fateh el-Islam. Des pneus ont été brûlés et des pierres lancées contre les soldats qui devaient servir, une fois de plus, de boucs émissaires.

Entre-temps, c'est vers la Békaa et du côté de la frontière que l'institution militaire a les yeux rivés. Sollicitée sur tous les fronts, l'armée a choisi cette fois-ci de se déployer en force dans le nord de la Békaa et sur la frontière libano-syrienne, notamment à Kaa, Fekha, Ras Baalbeck, Laboué et Ersal. Une mesure préventive visant à verrouiller les portes d'entrée du pays, et veiller à la sécurité de ces localités et des villages avoisinants ainsi qu'à celle des troupes déjà postées dans ces secteurs.


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Lors d'une opération menée avec beaucoup de maîtrise et de brio, les services de renseignements des FSI ont réussi, dans la nuit de samedi à dimanche, à localiser Mounzer el-Hassan, le fournisseur de jihadistes en ceintures d'explosifs. Après un violent et bref accrochage avec les forces de l'ordre, l'homme a été tué.Mounzer el-Hassan était un homme-clé pour les jihadistes qui...

commentaires (4)

Bravo encore une fois pour les services de renseignements des FSI qui ont réussi à tuer Mounzer el-Hassan, le fournisseur de jihadistes en ceintures d'explosifs et capturer enfin Houssam Sabbagh .

Sabbagha Antoine

15 h 50, le 21 juillet 2014

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Commentaires (4)

  • Bravo encore une fois pour les services de renseignements des FSI qui ont réussi à tuer Mounzer el-Hassan, le fournisseur de jihadistes en ceintures d'explosifs et capturer enfin Houssam Sabbagh .

    Sabbagha Antoine

    15 h 50, le 21 juillet 2014

  • LE NETTOYAGE DEVRAIT ÊTRE RADICAL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 22, le 21 juillet 2014

  • Excellent travail, il ne faut surtout pas s'arrêter.

    Georges Zehil Daniele

    08 h 51, le 21 juillet 2014

  • Bon débarras.

    Robert Malek

    02 h 51, le 21 juillet 2014

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