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À La Une - Catastrophe aérienne

Washington montre du doigt les rebelles pro-russes dans le crash en Ukraine

Le Conseil de sécurité réclame une enquête internationale.

Veillée de prières dans un mall en Malaisie en hommage aux victimes du crash de l'avion de la Malaysia Airlines en Ukraine. NICOLAS ASFOURI/AFP

Au lendemain du crash d'un avion de ligne malaisien dans l'est de l'Ukraine qui a suscité colère et indignation à travers le monde, Washington a renforcé les soupçons pesant sur les rebelles pro-russes.

Les premiers observateurs internationaux sont arrivés sur les lieux du drame où les pompiers locaux ont marqué d'un bâton surmonté d'un petit chiffon blanc les emplacements des restes humains des victimes, disséminés sur plusieurs kilomètres carrés. Les corps de 182 des 298 passagers et membres de l'équipage, en grande majorité des Néerlandais, ont été récupérés.

Evoquant un drame "atroce", le président Barack Obama a souligné que l'avion qui assurait le vol Amsterdam-Kuala Lumpur avait été touché par un missile sol-air tiré "depuis un territoire contrôlé par les séparatistes prorusses".
"Cette tragédie révoltante montre qu'il est temps que la paix et la sécurité soient rétablies en Ukraine", a-t-il lancé depuis la Maison Blanche, dénonçant une nouvelle fois l'attitude de Moscou et soulignant combien les enjeux étaient importants "pour l'Europe, et pas simplement pour les Ukrainiens".

Auparavant, Samantha Power, ambassadrice américaine à l'ONU, avait énuméré, devant le Conseil de sécurité, les soupçons pesant contre les rebelles, évoquant l'utilisation d'un missile russe Bouk de type SA-11.
Elle a souligné que des séparatistes "avaient été repérés" jeudi matin en possession de ce type de système de défense antiaérienne près de l'endroit où l'avion malaisien s'est écrasé.

"Etant donné la complexité du système SA-11, il est improbable que les séparatistes puissent s'en servir de manière efficace sans personnel qualifié", a-t-elle expliqué, jugeant que l'on ne pouvait pas exclure "la possibilité d'une aide technique de la part d'un personnel russe".



 

Les pays membres du Conseil de sécurité ont réclamé vendredi "une enquête internationale complète, minutieuse et indépendante" sur la tragédie.
Cette enquête n'a pas encore vraiment commencé sur place, malgré l'arrivée d'une trentaine d'observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et de quatre représentants de l'agence de l'aviation ukrainienne.

 

Récupération des corps
Après une brève discussion avec les responsables rebelles, les inspecteurs de l'OSCE ont pu accéder à une partie du site sur lequel l'avion s'était écrasé.

"Nous ne sommes pas une équipe d'enquêteurs. Nous sommes ici pour vérifier si le périmètre est sûr et si les (dépouilles des) victimes sont traitées de la manière la plus humaine possible", a dit aux rebelles Alexander Hug, l'un des responsables de l'équipe de l'OSCE qui est présente depuis longtemps en Ukraine pour observer le conflit dans l'Est.

La visite de la délégation de l'OSCE a duré environ deux heures. Le groupe est reparti pour Donetsk, annonçant qu'il retournerait à Grabove le lendemain.

M. Obama a précisé qu'au moins un Américain figurait parmi les victimes. Le président François Hollande a de son côté assuré qu'aucun Français n'était monté à bord de l'avion de la Malaysia Airlines.

Interpol a annoncé l'envoi d'experts pour aider à l'identification des victimes. Washington a promis de son côté l'envoi d'enquêteurs du FBI et Bureau national de la sécurité dans les transports (NTSB).
Si l'enquête parvient à identifier avec certitude les auteurs du tir - qu'il s'agisse des rebelles pro-russes, des forces loyalistes ukrainiennes ou de l'armée russe - son résultat risque d'avoir un impact décisif sur le conflit armé qui déchire l'Ukraine depuis trois mois, opposant Kiev aux séparatistes appuyés par Moscou.

 

Les bagages des passagers sur le site du crash. AFP PHOTO/DOMINIQUE FAGET


Les opérations de récupération des corps risquent d'être ralenties d'une part par des problèmes techniques - il n'y aurait pas assez de chambres froides à Donetsk pour les y stocker - et surtout par la nécessité de coordonner les travaux entre rebelles et loyalistes qui s'affrontent toujours à coups de canon.

Des tirs ont fait vingt morts vendredi dans la population civile à Lougansk, a annoncé l'administration régionale. Ces tirs ont touché tous les quartiers de cette ville, y compris le centre, a-t-on précisé, sans en mentionner l'origine.
Sur les lieux de la chute du Boeing, des secouristes ont indiqué à l'AFP qu'une des boîtes noires avait été retrouvée. Mais ces boîtes ne pourront probablement pas aider à déterminer l'origine du tir de missile.

Aux yeux d'analystes, cette tragédie a brutalement donné une nouvelle dimension au conflit ukrainien qui va mettre tous les protagonistes, en premier lieu les Russes, sous forte pression.

L'ampleur du drame et son caractère inattendu ont une première conséquence : prouver s'il en était besoin que "ce qui se passe dans l'est de l'Ukraine est bien une sorte de guerre, on n'est plus dans un contexte de conflit local", selon Camille Grand, directeur de la Fondation pour la Recherche stratégique (FRS).
L'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) a "recommandé fortement" vendredi d'éviter le survol de l'est de l'Ukraine et celui de la Crimée.

 

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commentaires (1)

Avec un nombre important de savants à bord , l'accident est bel et bien prémédité.

Sabbagha Antoine

16 h 55, le 18 juillet 2014

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Commentaires (1)

  • Avec un nombre important de savants à bord , l'accident est bel et bien prémédité.

    Sabbagha Antoine

    16 h 55, le 18 juillet 2014

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