Comme si la mélancolie d'un pays déclinant ne suffisait pas, voici un nouvel été qui commence dans la stupéfaction. Mais d'où viennent ces fous qui s'infiltrent chez nous par dizaines pour se faire exploser parmi des civils qui n'ont rien demandé ? Et que nous veulent-ils ?
À la première question, une réponse est sûre : ils ne sont pas libanais. D'ailleurs, les services de sécurité le confirment. Non qu'il ne se trouve pas, parmi les Libanais, des assassins et des poseurs de bombes. Mais c'est l'idée absurde de mourir soi-même pour tuer les autres : culturellement, ça ne passe pas. On est pragmatique, par ici. On n'aime pas la confusion des genres et des cibles. Donc les morts qui tuent, c'est déjà une autre école. Il y a aussi comme un souci esthétique. On veut bien mourir pour une cause, mais de préférence entier et sans faire de taches, avec un visage présentable (même entouré de bandelettes), pour au moins se fendre d'un sourire au seuil du paradis.
Certes, ce n'est pas drôle. C'est inquiétant, c'est étrange. Pour quelle raison, par exemple, averti de l'arrivée des forces de sécurité, le terroriste de l'hôtel Duroy s'est-il fait exploser au lieu d'utiliser une arme à feu ? Pourquoi son acolyte ne s'est-il pas sacrifié lui aussi ? Pour quelle cause tellement plus importante que leur propre vie ces hommes relativement jeunes s'autodétruisent-ils de leur plein gré ? Pour quel autre résultat que tuer en vain une poignée d'innocents? Pour quelle autre gloire que la mention dans les médias de leur nom de guerre, cet « Abou – quelque chose » dont on les affuble tous, pour qu'aucune tête ne dépasse de leurs rangs. Quelques jours plus tard, on nous annonçait l'avènement d'un califat islamique qui ambitionne de rejouer la conquête arabe. À trop vivre dans la nostalgie du Moyen Âge, on finit par s'y croire. Le «Daily Mail» a consacré, le 30 juin dernier, toute une page à la proclamation de cette très ancienne, très nouvelle forme de gouvernance. À défaut de recréer la belle civilisation du pays d'al-Andalous, les islamistes se donnent en effet cinq ans pour reconstituer le vaste territoire conquis par leurs ancêtres entre le VIIe et le XVe siècle, de l'Inde à l'Andalousie, de l'Autriche à l'Afrique du Nord. Et on est prévenu, cette fois, il n'y aura pas de bataille de Poitiers.
Les armes, les bombes, tout ça, c'est diablement chouette et efficace. Ça vous réduit trois cents ans à cinq petites années. N'oublions pas que c'est le déclin des empires existants qui a permis, en son temps, à la civilisation islamique de prendre son essor. Au passage de ce siècle, dans un Occident déboussolé, noyé dans une crise existentielle dont la meilleure illustration était le chewing-gum du président américain lors de la commémoration du débarquement, il existe sans doute une chance pour les obscurantistes. Ils tenteront de la saisir, pourquoi pas, d'autres en feraient autant à leur place. Face à cette menace, le reste du monde n'a que deux choix : réaffirmer ses valeurs et les défendre énergiquement, ou coucher avec l'ennemi en lui racontant des histoires, comme le fit Shéhérazade avec Shahrayar, ce calife qui voulait la décapiter.
À la première question, une réponse est sûre : ils ne sont pas libanais. D'ailleurs, les services de sécurité...
Mlle Abou-Dibe, je vais vous dire exactement pourquoi ces fous se font exploser: ils croient fermement aux houriat de leur paradis. J'ai entendu un cheikh expliquer, à la télévision(video repris sur youtube) ce qui attend les croyants au paradis: avec chaque femme terrestre(qui suit son mari au paradis par défaut...), il y a 70 houris, et pour chaque houri il y a 70 "wasifat", ou intendante... Faites le calcul, cela fait exactement 4971 femmes pour chaque femme terrestre(en comptant cette dernière)...Pour trouver le total, il n'y a plus qu'à multiplier par le nombre de femmes terrestres, qui est en principe égal à quatre...Et je vous épargnerai la description que ce cheikh a donné en ce qui concerne la durée de l'acte sexuel au paradis...
11 h 54, le 03 juillet 2014