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Liban - Sécurité

La thèse de Abbas Ibrahim confortée par la Brigade des sunnites libres

La Brigade des sunnites libres a revendiqué hier en soirée l'attentat de Dahr el-Baïdar, « dont la cible sera atteinte plus tard ».

Le site de l’attentat-suicide ayant visé le barrage des FSI à Dahr el-Baïdar.. Photo Danielle Khayat

C'est un marathon sécuritaire, assimilable sur certains points à un spectacle monté, qui a secoué le pays hier. La longue journée de perquisitions menées dès l'aube à Hamra, sur fond d'informations sécuritaires concordantes, a abouti à l'arrestation de près de 90 suspects, dont la plupart ont finalement été relâchés. Entre-temps, plusieurs rendez-vous politiques ont été annulés, dont une conférence du mouvement Amal à l'Unesco, à laquelle devait prendre part à dix heures le président de la Chambre. Les grands axes de Beyrouth ont été bloqués, prenant les citoyens de court.

Et, au milieu de ce brouhaha inattendu, un attentat-suicide a visé, vers onze heures, un barrage des Forces de sécurité intérieure à Dahr el-Baïdar, faisant un mort (un soldat des FSI, Mahmoud Jamaleddine, né en 1964, marié, père de huit enfants) et 34 blessés. Selon le juge Sakr Sakr, la charge placée dans la voiture piégée, de type Nissan Murano couleur argent, était de 25 à 30 kilos. En milieu de soirée, la Brigade des sunnites libres revendiquait l'attentat via son compte Twitter. « La brigade revendique l'explosion de Dahr el-Baïdar et considère que la cible que nous n'avons pu atteindre aujourd'hui sera atteinte plus tard. »

(Lire aussi : Dans tous les milieux politiques, le même souci de ne pas exposer le Liban aux dangers de la région)

Seul Ibrahim évoque un attentat manqué
Cet attentat aura, pour l'instant, trahi des divergences entre les FSI et la Sûreté générale. D'abord, près d'une heure après l'attentat, des sources sécuritaires citées par le quotidien al-Hayat ont affirmé que l'attentat visait le directeur de la SG, le général Abbas Ibrahim, qui se rendait vers le point frontalier de Masnaa, dans la Békaa. Ces informations n'ont toutefois pas été confirmées par les FSI.
Le véhicule transportant le général Ibrahim devait se trouver à environ 200 à 300 mètres du barrage (7 minutes exactement selon la chaîne LBCI, qui diffusait une vidéo exclusive des premières minutes suivant l'attentat ; 100 mètres à peine selon la New TV, qui adhère à la théorie du général Ibrahim). D'autres informations avaient circulé, soulevant la possibilité que le convoi n'était que pour la diversion et que le général Ibrahim ne se trouvait pas sur le lieu de l'attentat.
Pourtant, celui-ci a relaté, dans une interview à la New TV, les minutes qui ont précédé l'attentat. Il ainsi expliqué que « l'explosion a eu lieu quelques instants après le passage de mon convoi (de diversion) et au moment où la voiture qui me transportait se trouvait au niveau du barrage ». Il a précisé en outre que « mon convoi a été dépassé plus d'une fois par la voiture du kamikaze, que les FSI ont ensuite voulu fouiller au barrage. Le kamikaze a préféré alors se faire exploser, alors que ma voiture se trouvait à 100 mètres plus loin ».

Changement de dernière minute
Le directeur général des FSI, le général Ibrahim Basbous, qui s'est rendu dans l'après-midi sur le lieu du sinistre, a précisé que « l'inventaire des véhicules endommagés ne compte aucune voiture du convoi du général Ibrahim ». Il a ajouté que la voiture conduite par le kamikaze avait été repérée à Sofar par des agents des FSI, alertés par un citoyen qui a précisé que le chauffeur du véhicule avait un accent syrien. « Le véhicule piégé se dirigeait vers Beyrouth, mais lorsque le chauffeur a pressenti qu'il était suivi par des forces de sécurité, il a changé de direction et rebroussé chemin vers la Békaa. Lorsque, à Dahr el-Baïdar, les FSI (averties par radio) ont voulu fouiller le véhicule, il s'est fait exploser », a déclaré le général Basbous.

(Lire aussi : Le consulat demande aux ressortissants français de limiter leurs déplacements)

En affirmant ainsi que la destination initiale du kamikaze était Beyrouth, il dément indirectement les propos du général Ibrahim sur la tentative présumée de son assassinat. Interrogé sur la question, celui-ci a affirmé que « les FSI ont leurs informations et nous avons les nôtres », insistant toutefois sur « la coordination qui a eu lieu, dès cinq heures du matin, dans la chambre d'opérations de la SG, pour mener les perquisitions de Hamra ». Il a en tout cas souhaité que « le général Basbous ait tort en ce qui concerne la finalité de cet attentat-suicide ».

Ce que Berry a dit à Machnouk
Par ailleurs, dans la suite de la théorie qui dit que la voiture piégée devait initialement se rendre à Beyrouth, des informations diffusées par le quotidien al-Akhbar ont fait état d'une tentative d'attentat contre le président de la Chambre, d'où l'annulation de la conférence de l'Unesco.

Toutefois, le porte-parole des FSI, le colonel Joseph Moussallem, en réponse à une question de L'OLJ, précise qu'il ne s'agit que d'une rumeur et que rien n'est confirmé pour l'instant.

Ce qui paraît sûr néanmoins, au regard des informations qui se recoupent, est la menace sécuritaire planant actuellement sur le président de la Chambre et sur des personnalités du 14 Mars. Une source informée a déclaré à L'OLJ que le président de la Chambre avait, lors d'une réception donnée en l'honneur du président du Parlement koweïtien, transmis discrètement au ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, des informations qu'il aurait reçues sur des menaces à sa sécurité propre. « Je te tiens au courant des menaces à ma sécurité, dont j'ai été notifié. Des menaces pèsent également sur le président Fouad Siniora », aurait affirmé Nabih Berry au ministre Machnouk, l'appelant à agir en conséquence. Selon des informations obtenues par la LBCI, les services de renseignements allemands auraient alerté les autorités libanaises d'une possible attaque terroriste au Liban. Le ministre et député du bloc du Futur, Nabil de Freige, a également précisé que les services de sécurité « ont reçu des informations sur des menaces sérieuses visant le président de la Chambre ainsi que plusieurs ténors du 14 Mars ».

Effectivement hier, l'annulation de la conférence s'est faite « sur la base d'informations sécuritaires officielles », selon un communiqué de Amal. Le ministère de l'Intérieur a précisé dans un communiqué que l'annulation de l'événement avait été faite à sa demande, sans plus d'explication sur ses motifs.

(Lire aussi : Kahwagi temporise : La situation n'est pas aussi grave...)

Une chasse inexpliquée
Mais qu'est-ce qui explique la véritable chasse aux cellules terroristes dormantes qui a rythmé la journée d'hier à Beyrouth, depuis l'aube jusqu'en début de soirée ? Une série de perquisitions ont été effectuées à Hamra, coordonnées par les services de renseignements des FSI et la Sûreté générale.
Des dizaines de suspects, membres d'un groupe extrémiste, ont été arrêtés à l'hôtel Napoléon et deux autres à l'hôtel Casa d'Or. Les arrestations ont été effectuées après vérification des pièces d'identité des personnes poursuivies. Au total, 92 personnes ont été arrêtées. Mais 85 ont finalement été relâchées et seules 17 continuaient de subir hier un interrogatoire. Interrogées sur les raisons de cette vaste opération dont le résultat a finalement été fort réduit, les sources de sécurité ne fournissent qu'une réponse bateau : « L'enquête a levé toute suspicion. »

Un autre élément saugrenu paraît accompagner l'enquête. Comme il est désormais d'usage après chaque attentat-suicide, une pièce d'identité est repérée dans le véhicule du kamikaze. La pièce d'identité en question, falsifiée, portait cette fois le nom de Loutfi al-Jabaoui, 30 ans.
Alors que le général Basbous a déclaré que « la personne dont le nom est mentionné sur la carte se trouve aux mains des FSI », la photo sur la carte en question a été diffusée par l'armée. Dans un communiqué, elle présente l'homme, sans l'identifier, comme étant « un suspect dangereux » avant de lancer un appel à témoins. Une source de sécurité affirme à L'OLJ que « la photo est bien celle du kamikaze », sans toutefois parvenir à répondre à la question de savoir sur quelle base ce lien a été établi...


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C'est un marathon sécuritaire, assimilable sur certains points à un spectacle monté, qui a secoué le pays hier. La longue journée de perquisitions menées dès l'aube à Hamra, sur fond d'informations sécuritaires concordantes, a abouti à l'arrestation de près de 90 suspects, dont la plupart ont finalement été relâchés. Entre-temps, plusieurs rendez-vous politiques ont été annulés,...

commentaires (2)

On re entend parler des brigades sunnites libres de baalbeck et du temple de bacchus , qu'ont ils fait des 3 membres du hezb qu'ils auraient , selon votre info , kidnappés ? ente cette brigade , anosra alqaida daech , faites votre choix messieurs , rien ne va plus , la pièce de monnaie roule et tombera sur une même face farce !

FRIK-A-FRAK

12 h 12, le 21 juin 2014

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Commentaires (2)

  • On re entend parler des brigades sunnites libres de baalbeck et du temple de bacchus , qu'ont ils fait des 3 membres du hezb qu'ils auraient , selon votre info , kidnappés ? ente cette brigade , anosra alqaida daech , faites votre choix messieurs , rien ne va plus , la pièce de monnaie roule et tombera sur une même face farce !

    FRIK-A-FRAK

    12 h 12, le 21 juin 2014

  • C'est le même modus operandi (SUV ou camionnette, carte d'identité bidon etc.), issu aussi de chez "la sœur-syrie", que celui qui coûta la vie à Rafîk Hariri ! Que l'on cesse ce "Toffnîsse" baäâ(h) !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 30, le 21 juin 2014

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