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Liban - Diplomatie

Présidentielle : la France en faveur d’un « minimum d’entente » interne

Il est « illusoire » d'attendre que l'échéance soit réglée par le dialogue saoudo-iranien, estime Paris.

La France n'a guère de candidat à la présidence libanaise et elle ne s'ingère pas dans le processus électoral. Mais le 25 mai, date de l'expiration du mandat du président Michel Sleiman, n'est plus loin et la diplomatie française a constamment pour priorité au Liban de favoriser la relance des institutions. C'est la raison pour laquelle, en se basant sur les règles techniques auxquelles est soumis ce processus, Paris se prononce à ce stade pour un « minimum d'entente », souligne-t-on de source informée.
« Avec la règle du quorum telle qu'elle a été décidée pour l'élection présidentielle (les deux tiers de la Chambre dans tous les cas) comment faites-vous pour élire un président qui ne soit pas de consensus ? » s'interroge, en effet, cette source.

(Voir: Qu'attendez-vous du prochain président libanais?)

Pour autant, précise-t-on, il ne s'agit pas, aux yeux de la diplomatie française, d'un consensus qui ne porterait que sur le nom du prochain président, un peu comme ce que tente d'obtenir actuellement le 8 Mars. Telle que voulue par Paris, cette entente devrait d'abord porter sur ce que les Libanais souhaitent collectivement du prochain mandat : que va faire le prochain président ? À partir de là, un consensus sur le nom du nouveau chef de l'État devient possible et souhaitable.
En somme, la France tente une synthèse entre les diverses approches posées au Liban, celle du 14 Mars tout autant que celle du 8 Mars et des centristes.

Dans ce cadre, il est entendu, rappelle-t-on de même source, que Paris appelle au respect de la Constitution, mais dans le même temps, « il n'appartient pas aux puissances étrangères de dire qu'est-ce qui est conforme (à la Loi fondamentale) et qu'est-ce qui ne l'est pas », souligne-t-on en réponse à la question de savoir si la règle du quorum telle qu'elle a été adoptée peut être considérée comme étant en conformité avec les dispositions constitutionnelles.

(Repère: Qui, quand, comment... Le manuel de l'élection présidentielle libanaise)

« En tant qu'observateur, on peut cependant déplorer que ce ne soit pas le Conseil constitutionnel qui ait au Liban la charge d'interpréter la Constitution », ajoute cette source, en référence à la disposition en vertu de laquelle c'est la Chambre elle-même qui est habilitée à interpréter la Loi fondamentale.

Pour en revenir à la position de la diplomatie française, la source informée précise que dans le même ordre d'idée, Paris n'est pas en mesure de se prononcer sur une prorogation du mandat du président Michel Sleiman, dans la mesure où la Constitution ne prévoit pas une telle prorogation. Pour autant, signale la source, chaque État a le droit d'amender sa Constitution comme il l'entend.

S'agissant de l'influence extérieure sur le processus présidentiel, la source informée évoque l'intérêt de la France pour une « neutralité bienveillante » de la part des acteurs régionaux et internationaux. Certes, le dialogue irano-saoudien qui s'engage a son importance, mais c'est un dialogue « difficile » et qui doit nécessairement prendre du temps. Voilà pourquoi « il est illusoire d'attendre que l'échéance présidentielle soit réglée » par ce dialogue, fait valoir cette source.
À ses yeux, les Libanais disposent d'une « grande latitude », facilitée par « beaucoup de feux verts extérieurs ».

(Lire aussi : Vers un vide présidentiel... à moins d'un arrangement de « dernière minute »)

Et la même source d'insister sur cette priorité à la relance des institutions du pays. « Le gouvernement (Salam) formé le 15 février a permis de relancer le travail gouvernemental et parlementaire », relève-t-elle. Depuis, des nominations ont pu être décidées, des plans de sécurité ont été mis en place et un travail de législation a été fait. Or la présidentielle, c'est la suite logique. « Si ce qui s'est passé au gouvernement peut être transposé à la présidence, ce serait très bien », souligne-t-on.

Tout en notant qu'une « vacance à la tête de l'État » après le 25 mai ne peut pas être assimilée à un
« vide institutionnel », puisque la Constitution prévoit que, le cas échéant, les fonctions présidentielles sont assumées de façon intérimaire par le gouvernement, la source préfère ne pas se prononcer pour un report, même limité, de l'échéance.

« Mieux vaut tôt que tard », conclut-elle.


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La France n'a guère de candidat à la présidence libanaise et elle ne s'ingère pas dans le processus électoral. Mais le 25 mai, date de l'expiration du mandat du président Michel Sleiman, n'est plus loin et la diplomatie française a constamment pour priorité au Liban de favoriser la relance des institutions. C'est la raison pour laquelle, en se basant sur les règles techniques...

commentaires (3)

Comment la france peut elle demander un minimum d'entente entre les parties , alors qu'elle a inscrit une des parties libanaise sur sa liste noire ? Please publiez !!!

FRIK-A-FRAK

17 h 21, le 17 mai 2014

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Commentaires (3)

  • Comment la france peut elle demander un minimum d'entente entre les parties , alors qu'elle a inscrit une des parties libanaise sur sa liste noire ? Please publiez !!!

    FRIK-A-FRAK

    17 h 21, le 17 mai 2014

  • Mieux vaut tôt que tard et à nos chers politiciens salut .

    Sabbagha Antoine

    14 h 35, le 17 mai 2014

  • Paris ..? c'est là où se tient le dernier gouvernement socialiste en UE...? quel pays peut faire confiance à F.Hollande ...? alors que les français le placent depuis 2 ans à 15/16 % dans les sondages...

    M.V.

    11 h 41, le 17 mai 2014

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