La première gamme de charcuterie entièrement libanaise sera bientôt disponible dans une épicerie spécialisée qui ouvrira prochainement à Beyrouth. À l'origine du projet, le chef français Olivier Gougeon, propriétaire du restaurant et hôtel Villa Clara à Mar Mikhaël, avec sa femme Marie-Hélène Moawad, gérante de l'établissement. « J'ai toujours eu envie de produire ma propre charcuterie, explique le chef cuisinier. Avant de me lancer, j'ai réalisé une étude de marché et me suis rendu compte des volumes énormes d'importations, plus de 50 millions de dollars par an ! Alors je me suis demandé pourquoi ne pas produire de la charcuterie directement au Liban ? » C'est ainsi qu'est née « Les Fermes de Patrick », du nom du fils des deux entrepreneurs.
Pour l'élevage des cochons, les propriétaires de la Villa Clara ont noué un partenariat avec l'ordre maronite. Chaque semaine Olivier Gougeon transforme lui-même entre un et deux cochons élevés par les moines dans la ferme située dans le village de Kobey près de Bhamdoun. Pour cette aventure des plus insolites au Moyen-Orient, le couple a investi près de 250 000 dollars et souscrit un prêt Kafalat. « La plus grande partie de l'investissement a servi à la réfection du monastère et à la formation au métier de charcutier », explique le couple. Terrine, pâté en croûte, saucisses fumées, épaules séchées... de l'élevage à la transformation tout est produit au Liban. « De la terrine aux figues de Amchit, du boudin aux pommes de Tannourine et de la truite de la Békaa... » La charcuterie est 100 % libanaise, insiste le chef non sans fierté. Une gamme de produits originaux est déjà en vente dans la boutique de la Villa Clara. L'ouverture de l'épicerie du chef est, quant à elle, prévue pour septembre prochain et pour un investissement initial également de 250 000 dollars.
« Le Liban redescend aujourd'hui sur terre »
La restauration et l'hôtellerie au Liban, des secteurs en crise ? Pas pour le chef français. « Le Liban redescend aujourd'hui seulement sur terre après plusieurs années d'investissements qui n'avaient pas de sens, estime Olivier Gougeon. Aujourd'hui au Liban, il n'y a plus aucune logique à investir dans des restaurants de 200 places assises ou d'énormes hôtels 5 étoiles, il faut miser sur la différence, des secteurs de niche. » Et pour l'entrepreneur, le pari est réussi. Avec ses 7 chambres et ses 30 places assises dans le restaurant, la Villa Clara attire une clientèle régulière de visiteurs majoritairement européens, des artistes et journalistes. En souhaitant au couple la même réussite pour les produits des « Fermes de Patrick ».
Pour mémoire
commentaires (3)
IL Y A AUSSI D'AUTRES QU'ON DEVRAIT PENDRE LES PIEDS EN HAUT ET LA TÊTE EN BAS... COMME CE PAUVRE PORC QUI POURTANT N'A POINT COMMIS D'ERREUR...
LA LIBRE EXPRESSION
15 h 06, le 19 avril 2014