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Culture - Festival Bipod

« Happy as Larry », la danse des gens heureux

 « Happy as Larry », de la compagnie australienne Shaun Parker, présenté au Madina, est un spectacle ludique, coloré, festif, inventif. Mais aussi poignant, angoissant et entêtant. Comme le bonheur...

Heureux comme des confettis, les danseurs de Shaun Parker savent également danser la tristesse.

Larry est un champion de boxe. Il n'a jamais perdu un match de sa vie. Il a même gagné le plus grand prix jamais donné à un « fighter » de son temps, une jolie somme coquette de 150 000 $. Pour annoncer la nouvelle, un journal néo-zélandais a titré à la une « Happy as Larry ». C'était en 1890. Depuis, l'expression est devenue consacrée pour signifier une personne exrêmement heureuse et chanceuse. C'est cette formule-là que la compagnie australienne Shaun Parker a choisie pour intituler son spectacle qui parle « du bonheur et de sa nature élusive ». Il y avait donc foule, ce soir-là, au Madina, une foule qui voulait sans doute, elle aussi, sentir cette allégresse de l'âme dont Larry est devenu l'ambassadeur.


Des joyeux lurons aux corps fins et musclés, habillés de tee-shirts, shorts ou street wear aux couleurs acidulées, déboulent sur scène. On pense tout de suite à ces pastilles de chocolat enrobées de sucre coloré. Tous sauf un. En marine foncée. C'est le scribe de la troupe. Oui, scribe, tagueur, dessinateur...et danseur, bien sûr. Une craie à la main, il trace des figures, des signes, des mots sur une sorte de grande boîte rectangulaire aux parois en ardoise. Au-dessus, des ballons gonflés à l'hélium forment une voûte festive et kitsch. Qu'est-ce qui nous rend heureux, alors ? Neuf danseurs tentent d'illustrer cette interrogation avec leurs corps, leurs mouvements, allusions plus ou moins directes aux diverses sources de bonheur recherchées par l'homme.


Le chorégraphe australien Shaun Parker – dont la compagnie, titulaire de deux Australian Dance Awards, d'un Banksy Award et d'un Argus Angel Award au Royaume-Uni, fait un tabac actuellement sur la scène internationale – privilégie l'expression au pur roulement de mécanique. Il a ainsi confié à chaque danseur l'expression d'une personnalité particulière. L'on devine un peu difficilement parfois le perfectionniste, le séducteur, l'artiste, le romantique tragique, l'observateur, l'avocat du diable, l'optimiste, le patron et le médiateur. Mais le spectacle reste bien rodé techniquement, montrant de plus diverses techniques de danses entre hip-hop, contemporain et classique.


Les spectateurs sont « Happy as Larry » alors ? Disons qu'ils sont surtout embarqués dans le wagonnet d'un « roller coaster » ou d'une montagne russe émotionnelle, les emmenant vers des hauteurs nirvaniques, mais aussi dans des chutes abyssales. Entre le bonheur et la tristesse, l'euphorie et la dépression, quelques moments de « flat line » ou ligne droite. La pilule colorée se révèle être un amer produit édulcoré.
Larry serait-il bipolaire, par hasard ?

Larry est un champion de boxe. Il n'a jamais perdu un match de sa vie. Il a même gagné le plus grand prix jamais donné à un « fighter » de son temps, une jolie somme coquette de 150 000 $. Pour annoncer la nouvelle, un journal néo-zélandais a titré à la une « Happy as Larry ». C'était en 1890. Depuis, l'expression est devenue consacrée pour signifier une personne exrêmement...

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