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Liban - La situation

L’échéance présidentielle domine la vie politique

L'échéance présidentielle domine de jour en jour un peu plus la vie politique du pays, sans éclipser tout à fait d'autres échéances de nature sécuritaire, sociale ou humanitaire déterminantes pour les Libanais. Ainsi, le cap du millionième réfugié syrien enregistré a été atteint et franchi hier, sans qu'on ne voit le bout de cette tragique hémorragie humaine à laquelle le Liban fait face avec autant d'héroïsme que d'inconscience.


Entre-temps, le président de la Chambre met habilement à profit la formation du nouveau gouvernement et les deux mois qui restent de la législature du président Sleiman, pour faire avancer des projets et propositions de loi qui attendent depuis des mois d'être votés, tout en sondant les milieux parlementaires, en prévision de l'élection d'un nouveau chef de l'État.

 

(Lire aussi: Parlement : 39 lois votées au total, et priorité mercredi prochain à la grille des salaires)


À Tripoli, dans les quartiers de Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen, mis à feu et à sang des semaines et des mois durant, la population se remet lentement de l'épreuve, mais une fois de plus, tout comme les choses se sont passées pendant nos années de guerre, le règlement fait l'impasse sur la mémoire de la guerre, qui doit être un moment de conscience et d'apprentissage des erreurs commises et non un coup de torchon sur un tableau noir où la violence a écrit avec de la craie rouge.


C'est d'ailleurs ce qu'a exprimé clairement hier, à Tripoli, le chef religieux de la communauté alaouite, en affirmant qu'une « véritable réconciliation » est nécessaire entre la population de Bab el-Tebbaneh et celle de Jabal Mohsen, et que le volet judiciaire des combats qui ont fait, selon les rounds, vingt, trente ou cinquante morts chaque fois, ne doit pas être escamoté pour des raisons politiques, laissant la blessure s'infecter et produire ce désenchantement profond dont chaque Libanais aujourd'hui fait par moments l'expérience.


C'est dans ce contexte aussi que s'inscrit l'acte de candidature très attendu, aujourd'hui, de Samir Geagea. Certes, l'homme ne fait qu'exercer un droit qui lui est reconnu, mais il est évident aussi que sa candidature, voulue comme un défi lancé à l'anti-État du Hezbollah, est aussi un défi lancé à la mémoire de la guerre.
Il est symbolique d'ailleurs que cette candidature soit faite alors même qu'au Parlement, un autre épisode douloureux de la guerre, celui des combats du 13 octobre 1990, est débattu ; alors aussi que le dossier des Libanais disparus ou détenus en Syrie est soulevé au ministère des Affaires étrangères. Ce sont autant de signes que les blessures infligées par la guerre à la mémoire collective des Libanais continuent d'être vives et de suppurer, quel que soit le camp où le carnage a eu lieu.

 

(Pour mémoire: Aoun : L'appui du Futur à la candidature de Geagea aurait « des conséquences négatives »)

 

Au demeurant, ce n'est pas seulement pour affirmer la logique de l'État, face à une usurpation rampante des prérogatives régaliennes de l'État par le Hezbollah, que Samir Geagea fait acte de candidature. C'est aussi contre une Syrie dont la capacité de nuisance n'est pas épuisée et qui, à travers ses alliés libanais, continue d'empêcher le Liban de se déterminer librement et d'abord de se retrouver.

 

Des primaires
Même si la candidature de Samir Geagea peut choquer certains, il est faux d'affirmer que ce dernier cherche à prendre de vitesse les autres présidentiables de son camp, comme Amine Gemayel et Boutros Harb. Bien entendu, cette intention lui est imputée par ses adversaires politiques, mais on peut aussi considérer que l'on se trouve en présence de « primaires » ou de course à l'investiture au sein du camp du 14 Mars, sans qu'un mécanisme constitutionnel puisse l'arbitrer, sinon des sondages approximatifs.


Selon certaines sources, la candidature de M. Geagea est aussi destinée à mettre Saad Hariri au pied du mur et à couper court à toute velléité de rapprochement électoral entre ce dernier et Michel Aoun, sachant qu'un rapprochement politique s'est déjà produit au cours des derniers mois et que la rencontre Michel Aoun-Saad Hariri en Europe n'est désormais plus un secret.

 

(Lire aussi: Jarrah s'entretient avec Geagea : le Futur soutiendra son propre candidat à la présidentielle)


Mais au Liban, le processus électoral présidentiel est loin de refléter la seule volonté populaire de la communauté à laquelle appartient le président, même si c'est le cas pour la présidence du Conseil et la présidence de la Chambre. Il doit également tenir compte de la volonté de toutes les composantes communautaires du pays. Il n'est pas possible de présider le Liban contre l'une ou l'autre de ses communautés.
S'il est donc vrai que Walid Joumblatt est aussi hostile à l'élection de Michel Aoun qu'à celle de Samir Geagea, il paraît difficile à l'une de ces deux personnalités d'être élue, sachant que les 7 voix du bloc de M. Joumblatt sont indispensables aux deux camps du 14 Mars et du 8 Mars, pour faire élire un président à la majorité absolue de 65 voix, ces camps disposant respectivement de 62 et de 58 voix ; sachant surtout que le quorum requis pour tous les tours de scrutin de l'élection présidentielle est de deux tiers des députés de l'Assemblée (86 députés), un quorum facile à torpiller pour barrer la voix à tout candidat que l'un des camps en présence jugerait indésirable.


Est-ce à dire que Nabih Berry et Walid Joumblatt sont les véritables « faiseurs de président » au Liban ? Pas tout à fait, estiment des observateurs de la scène locale, qui assurent que MM. Berry et Joumblatt sont non pas les décideurs, mais « les scénaristes » de l'élection présidentielle, ou si l'on veut ses metteurs en scène.
Les véritables décideurs, ou du moins certains d'entre eux, se cachent derrière l'isoloir des relations internationales et des équilibres régionaux mobiles et conjoncturels qui marquent le Moyen-Orient et dont seuls des miettes et des échos parviennent au pays. C'est dans ce contexte que certains affirment que l'élection présidentielle se fera attendre encore quelques mois, histoire de voir venir.

 

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L'échéance présidentielle domine de jour en jour un peu plus la vie politique du pays, sans éclipser tout à fait d'autres échéances de nature sécuritaire, sociale ou humanitaire déterminantes pour les Libanais. Ainsi, le cap du millionième réfugié syrien enregistré a été atteint et franchi hier, sans qu'on ne voit le bout de cette tragique hémorragie humaine à laquelle le Liban...

commentaires (1)

Rien ne va plus entre les 14 Sains et les 8 Malsains libanais. Ils font flèche de tout bois pour se chicaner et se contester. Et, au fond, ressentent de moins en moins ces affinités qui, spontanément, devraient unir les coreligionnaires-comPatriotes qu’ils étaient ! D’où le cri du cœur de Samîr le Hakîm qui, de toutes ses Forces, dit que ce pays est nu, et que ce n’est plus le temps de se voiler…. la face devant le spectacle qu’il offre. Le Chef des Öüééétes connaît bien ce rouleau comPresseur Orangé malsain et frelaté et, pour l’incarner, ce Mini-rouleau nommé Mystèèèr boSSfèèèr-Amèèèr qui roule avec fracas des mécaniques fakkîhàRiennes au milieu des flashes et des projecteurs ! Pour le Hakîm, il n’y a aucune solution dans le fait de céder toujours à ces 8 Malsains puînés. Ça va recommencer à chaque fois à cause de ces gens-là ; ces niais-là ! Qu’ajouter à cet Amer constat ? Peut-être que d’ores et déjà on peut prévoir que l’avenir de cette cohabitation Musulma(e)n(t)s-Chréti(e)ns, quel qu’il soit, sera nimbé de nostalgie. Yîîîh ! Samîr exprime cette mélancolie, qui n’est que de la ferveur retombée, en un constat qui le navre : "Il faut aimer son pays pour qu’il existe, et il n’y a plus ici bas suffisamment d’indigènes qui aiment ce bled !". En réalité, le 14 Sain se sent pareil à ce qu’il a toujours été, au point de croire que la Malsanité n’existe point dans ce patelin !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 55, le 04 avril 2014

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Commentaires (1)

  • Rien ne va plus entre les 14 Sains et les 8 Malsains libanais. Ils font flèche de tout bois pour se chicaner et se contester. Et, au fond, ressentent de moins en moins ces affinités qui, spontanément, devraient unir les coreligionnaires-comPatriotes qu’ils étaient ! D’où le cri du cœur de Samîr le Hakîm qui, de toutes ses Forces, dit que ce pays est nu, et que ce n’est plus le temps de se voiler…. la face devant le spectacle qu’il offre. Le Chef des Öüééétes connaît bien ce rouleau comPresseur Orangé malsain et frelaté et, pour l’incarner, ce Mini-rouleau nommé Mystèèèr boSSfèèèr-Amèèèr qui roule avec fracas des mécaniques fakkîhàRiennes au milieu des flashes et des projecteurs ! Pour le Hakîm, il n’y a aucune solution dans le fait de céder toujours à ces 8 Malsains puînés. Ça va recommencer à chaque fois à cause de ces gens-là ; ces niais-là ! Qu’ajouter à cet Amer constat ? Peut-être que d’ores et déjà on peut prévoir que l’avenir de cette cohabitation Musulma(e)n(t)s-Chréti(e)ns, quel qu’il soit, sera nimbé de nostalgie. Yîîîh ! Samîr exprime cette mélancolie, qui n’est que de la ferveur retombée, en un constat qui le navre : "Il faut aimer son pays pour qu’il existe, et il n’y a plus ici bas suffisamment d’indigènes qui aiment ce bled !". En réalité, le 14 Sain se sent pareil à ce qu’il a toujours été, au point de croire que la Malsanité n’existe point dans ce patelin !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 55, le 04 avril 2014

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