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Liban - Sécurité

Consolidation du calme à Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen

Le chef de la communauté alaouite souhaite « une véritable réconciliation ».

Les stigmates de la guerre dans une ruelle montante de Jabal Mohsen.

Dans les quartiers de Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen, à Tripoli, les claquements des balles, les rafales de fusil-mitrailleur et les explosions d'obus de mortier ont cédé la place aux ronflements des bulldozers et des pompes, mais la trêve continue d'être précaire. Ainsi, une altercation à Bab el-Tebbaneh s'est terminée par un échange de coups de feu qui a fait un mort. La veille, une tête brûlée de ce quartier, qui avait déchiré un portrait de Bachar el-Assad à Jabal Mohsen, avait failli être lynchée par la foule, et n'avait eu la vie sauve qu'après une énergique intervention de l'armée.
Certes, tout retour en arrière semble désormais impossible, au grand soulagement de la population. L'armée paraît avoir bien pris en main la sécurité des deux quartiers et la destruction des barricades érigées ça et là est bien avancée. Mais trêve n'est pas réconciliation.
Le président du conseil alaouite, Assad Assi, l'a dit très nettement hier. « La réconciliation est vacillante, il lui faut de plus solides et de plus rationnels fondements ; nous ne sommes pas en présence d'une véritable réconciliation », a-t-il dit à l'issue d'une réunion du conseil.

La dette de sang
Le responsable alaouite a affirmé qu'il existe beaucoup de groupes qui sont « écœurés » par ce qui s'est passé, en particulier ceux qui considèrent qu'il existe encore « une dette de sang à payer », pour venger ceux qui sont tombés. « En vérité, a-t-il extrapolé, nous avons tous contracté des dettes de sang à l'égard de ceux qui ont donné leur vie, qu'ils soient de ce camp ou de l'autre ». « Nous voulons une réconciliation véritable, a ajouté cheikh Assi, et que le sang des martyrs et des blessés n'ait pas été versé en vain. »
Le dignitaire alaouite a réclamé l'élaboration d'un « document de réconciliation » analogue à celui qui avait été conclu, en 2008, entre deux délégations populaires conduites l'une par Saad Hariri, l'autre par Ali Eid, le chef du Parti arabe démocratique, aujourd'hui en fuite.
« Le Conseil islamique alaouite tout entier, avec ses anciens et ses jeunes, réclame que ce document soit réinventé, en présence des véritables chefs, et non de leurs lieutenants », a-t-il dit.
Cheikh Assi a également réclamé que « les criminels soient châtiés et que la justice prenne son cours », en référence à certains des miliciens qui se sont rendus coupables de crimes de guerre. Dans la foulée, il a demandé que « les droits » de sa communauté lui soient accordés. « Nous avons un tribunal au Akkar, un autre à Tripoli et un troisième à Beyrouth, mais tout cela reste lettre morte », a-t-il précisé.

Des héros
Le dignitaire alaouite a par ailleurs refusé de considérer que les combattants de son camp étaient des hors-la-loi. « Ce sont des héros », a-t-il affirmé, blâmant ceux qui les ont « manipulés », notamment ceux qui les ont envoyés à la mort et financé les combats « à des fins privées ».
Cheikh Assi a par ailleurs démenti être en contact avec Ali Eid et son fils, Rifaat, qui ont fui vers la Syrie. « Je n'aime pas le mot fuite, a-t-il dit. Ali et Rifaat Eid sont dans les cœurs de leur peuple. Le peuple considère que Ali Eid est un grand symbole national, indépendamment des accusations portées contre lui. Ce sont deux choses indépendantes l'une de l'autre. »

Le plan pratique
Sur le plan pratique, le président de la municipalité de Tripoli, Nader Ghazal, a parcouru les rues des deux quartiers touchés par les combats. Il a écouté les doléances des commerçants sur les conditions d'une réouverture des souks, dont certains réclament qu'ils soient couverts. Il a également mesuré l'ampleur du travail de déblaiement des décombres et barricades et du transport des voitures carbonisées hors des zones de combats. Des contacts ont en outre été pris avec le Haut Comité des secours, en prévision de paiement d'indemnités aux intéressés. Le bilan doit être examiné en Conseil des ministres.
Sur instruction du ministre des Télécoms, Boutros Harb, la société Ogero a entamé hier le recensement des dégâts subis par le réseau téléphonique fixe. La société s'est engagée à rétablir toutes les connexions privées et publiques, ainsi que les services Internet « dans les 48 heures ».
Parallèlement, des ONG, comme Offre-Joie et al-Azm, ont lancé des chantiers de réhabilitation dans les quartiers dévastés.

Dans les quartiers de Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen, à Tripoli, les claquements des balles, les rafales de fusil-mitrailleur et les explosions d'obus de mortier ont cédé la place aux ronflements des bulldozers et des pompes, mais la trêve continue d'être précaire. Ainsi, une altercation à Bab el-Tebbaneh s'est terminée par un échange de coups de feu qui a fait un mort. La...

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