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Et voilà, c’est les grandes vacances. La grande vacance. Sous un gouvernement démissionnaire depuis plusieurs semaines, un Parlement qui ne trouve de quorum que pour son autoprorogation, des programmes politiques réduits à un bras de fer sur les commissions, personne ne se sent obligé à rien. Vacante l’autorité, vacantes la responsabilité, la sécurité, la justice, vacante la gestion d’une société qui va comme elle peut, clairement à reculons et droit dans le mur. C’est sûr que le Liban, dans son état actuel, ne manque pas au monde.
Étonnamment, nul ne semble s’émouvoir de cette situation pourtant glauque, à l’abri de laquelle un homme peut battre sa femme à mort et des villageois émasculer le compagnon de leur parente et le laisser exsangue au milieu d’une place. Deux faits divers récents qui en disent long sur l’avancée de l’obscurantisme dans une société qui évolue dans le mauvais sens. Qui fait la loi ? Le plus fort. Le mâle dans le cas de Roula Yacoub. La tribu dans le cas de Rabih el-Ahmad. La force a de nombreux visages, tantôt physique, c’est le plus évident, tantôt politique quand on a des relations qui vous assurent l’impunité, tantôt militaire, et cela nous en avons l’habitude.
Sous un tel règne, les plus faibles n’ont pas une foule de choix. Se taire et se résigner, ou constituer une force à leur tour et barrer la voie à ces abus. Or, depuis quelques années, c’est la première option qui prévaut. On subit sans rien dire. Ou alors on pousse quelques cris de révolte et de dégoût sur les réseaux sociaux, vite remplacés par des statuts nombrilistes et des publicités incongrues. Tout semble vain, d’ailleurs, dans ce climat déliquescent. Mieux, ces tragédies sociales, voire privées, tombent souvent à point nommé pour détourner l’opinion des grands dossiers publics.
Il n’y a qu’à voir la délectation avec laquelle certains médias sauvages, que l’on reçoit dans nos boîtes e-mail par exemple, s’adressent au lecteur sur le ton de la confidence et publient, plutôt que des informations, de véritables voyances. Bien malin qui saura d’où ils tiennent leurs sources. Leur rôle est clairement d’entretenir l’angoisse et la méfiance, d’accentuer le sectarisme et les replis communautaires, de faire monter la peur et le stress de sorte à anticiper un état de guerre qui visiblement arrangerait les affaires de plus d’un.
On nous manipule gentiment, en douce, l’air de ne toucher à rien. En ne faisant pas justice, l’État nous établit juges des défaillances de notre société, et ce faisant, nous occupe avec des hochets pathétiques. Il n’y aura pas de solution sans un retour aux valeurs, loin des préjugés identitaires, sexistes et autres. Or l’éducation recule faute de moyens et les mentalités rétrécissent au même rythme. À plusieurs périodes de leur histoire récente, les Libanais ont rêvé d’avoir un dictateur capable de mettre de l’ordre dans leur écurie. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’un tyran, ne serait-ce que pour l’abattre et croire ainsi nos problèmes résolus.
Et voilà, c’est les grandes vacances. La grande vacance. Sous un gouvernement démissionnaire depuis plusieurs semaines, un Parlement qui ne trouve de quorum que pour son autoprorogation, des programmes politiques réduits à un bras de fer sur les commissions, personne ne se sent obligé à rien. Vacante l’autorité, vacantes la responsabilité, la sécurité, la justice, vacante la gestion...
commentaires (3)

ET VACANTES LES BOITES CRANIENNES !

SAKR LOUBNAN

11 h 08, le 18 juillet 2013

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Commentaires (3)

  • ET VACANTES LES BOITES CRANIENNES !

    SAKR LOUBNAN

    11 h 08, le 18 juillet 2013

  • Rien ne va plus dans un pays ou tout est impossible à realiser , un vide effarant et un peuple soumis paresseux . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    10 h 44, le 18 juillet 2013

  • CHACUN a son musée imaginaire fait d'images, de paysages et de parfums ; d'instants prodigieux ou de chagrins. Un bric-à-brac émotionnel dans lequel il suffit de puiser pour qu'immanquablement le battement du cœur s'accélère. Et chaque Sain inclut dans un tel musée la mer et le ciel libanais chaque journée dans Beyrouth la Belle Cité. Ses cieux et sa mer sont bleus…. à chantonner. Quant au Liban, le monde entier sait qu'il est I r r é s i s t i b l e ; mais qui à part des Malsains en 8 songerait à lui résister ? Bref, il marchera de nouveau à grandes enjambées, délié, bel épervier fendant l'air et ré-optimisé ! C'est fou ce qu'il rit ce Grand-Liban comme un nouveau-né. Sans doute parce que ça désinfecte. C'est, en effet, l'histoire d'un petit Grand pays martyrisé, démembré et qui, inaltérable ressurgit cependant que ses moult ennemis, incrédules, constatent qu’il reste souriant même avec ces trente huit années d'une captivité, sévère comme il sait le préciser en un imparable euphémisme ! Il suffit de bien l’ouïr. Pour ce qu'on devine de la manière dont il l’a vécu, et pour la façon désinvolte qu'il a de s'en souvenir le mot qui sied est Bravoure, avec ce qu'il y a de narquois dans cette variété d'Héroïsme ! Et, bien sûr, de Dignité; formidable Vertu que Seuls les Sains parviennent à pratiquer quand ils sont humiliés, offensés et bâillonnés par ces Satanés Malsains pro et bääSSyriens pseudolibanais (h)….

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    09 h 50, le 18 juillet 2013

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